LES PECHEURS RECONNAISSENT LEUR TORT ET PRESENTENT LEURS EXCUSES AU PEUPLE SENEGALAIS
C'est une rencontre à huis clos qui aura duré plus de 3 heures et qui a réuni les responsables et représentants de pêcheurs à Saint-Louis à l'invitation du ministre de la Pêche et de l'Economie Maritime

La Gouvernance de Saint-Louis a abrité hier, vendredi 7 février, la rencontre entre le ministre de la Pêche et de l'Economie Maritime et les pêcheurs de la Langue de barbarie, à la suite des malheureux incidents survenus mardi dernier. Une réunion qui était à huis clos et au sortir de laquelle les pêcheurs ont reconnu avoir eu tort devant l'Etat par rapport aux récents incidents qu'ils disent regretter déjà. Ils l'ont fait savoir, lors de cette rencontre qui a été aussi l'occasion pour eux de présenter leurs excuses à tout le peuple sénégalais.
C'est une rencontre à huis clos qui aura duré plus de 3 heures et qui a réuni les responsables et représentants de pêcheurs à Saint-Louis à l'invitation du ministre de la Pêche et de l'Economie Maritime. Cette réunion fait suite aux douloureux événements survenus le mardi 04 février dernier avec de violents affrontements ayant opposé les pêcheurs aux forces de l'ordre. Ces incidents avaient causé d'énormes dégâts dans la ville tricentenaire où les manifestants avaient saccagé les locaux de l'Agence régionale de la Senelec, incendié le Centre de Documentation et des Archives de l'OMVS et calciné trois véhicules appartenant à des particuliers.
Des dégâts qu'ils ont regrettés de vive voix lors de cette réunion initiée par la tutelle. "Nous déplorons les événements qui se sont passés et qui ont été très douloureux chez nous. Nous reconnaissons devant toute la Nation que nous avons tort et nous déplorons vivement les saccages et nous avons le cœur meurtri. Ce qui s'est passé est vraiment inadmissible car ce n'est pas le comportement d'un bon Guet-ndarien. Être Guet-ndarien était une fierté hier, mais aujourd'hui, cela est à revoir", a soutenu Amadou Faye, un acteur de la pêche dans la Langue de barbarie et porte-parole du jour. Il a ainsi profité de cette occasion pour inviter ses camarades pêcheurs au calme et à ne plus se laisser emporter par des personnes tapis dans l'ombre. " L'État connait les gens-là qui sont derrière ces jeunes et ils seront tous démasqués. Ceux qui ont saccagé sont des Guetndariens purs et durs, donc ce n'est pas leur rôle de faire cela", a-t-il rassuré. De leur côté également, Ousmane Sène et Daouda Fall dit Iba Fall, deux responsables de regroupements de pêcheurs, ont saisi l'occasion pour inviter leurs camarades à assumer leurs actes reconnaissant eux aussi leur tort devant l'État.
ALIOUNE BADARA CISSÉ, MÉDIATEUR DE LA RÉPUBLIQUE SUR LES LOCAUX SACCAGÉS "C'est un énorme sentiment de désolation, à la limite même de colère qui m'anime"
Le Médiateur de la République, Alioune Badara Cissé, s'est déplacé hier, vendredi 07 février, à Saint-Louis où il a déploré ce qui s'est passé mardi dernier dans cette ville tricentenaire avec les dégâts à la Senelec, au Centre de Documentation de l’ OMVS. "Je sais que les États sous se sceau desquels nous vivons n'ont pas d'état d’âme. Mais il est extrêmement difficile en visitant ce local intégralement équipé à notre usage exclusif, à l'usage des différents États qui composent l'OMVS, l'usage des chercheurs, des étudiants et de ceux-là qui ont pour souci de faire les tracés des eaux, entre auttes.", a soutenu Alioune Badara Cissé.
La revitalisation des vallées fossiles a été pendant longtemps un souci pour les gouvernements. " On a pu savoir et déceler dans chaque coin de nos territoires, le moindre espace où il y avait un plan d'eau. Mais voilà qu'aujourd'hui, cette mémoire devient évanescente et disparaît par le seul fait de personnes extrêmement inconscientes", a regretté le Médiateur de la République dénonçant ainsi les actes de vandalisme perpétrés au niveau du Centre de l'OMVS. Il a également regretté le fait qu'il y ait aucune présence administrative sur ces lieux pour constater les dégâts.
LE MINISTRE DE LA PÊCHE ALIOUNE NDOYE AUX RESPONSABLES DES PÊCHEURS " : Les coupables de ces actes inqualifiables seront laissés face à leurs responsabilités
Le ministre de la Pêche et de l'Economie maritime a regretté hier, vendredi 07 février, tout ce qui s'est passé mardi dernier à la suite de la manifestation des pêcheurs de la Langue de barbarie. Alioune Ndoye a invité ces pêcheurs à toujours respecter les termes des accords souvent signés avec la Mauritanie qui est un pays souverain. Il dit aussi ne pas cautionner du tout les saccages survenus à Saint-Louis. "Ce sur quoi nous sommes d'accord avec tous les acteurs de la pêche que nous avons rencontrés, c'est que ce qui s'est passé à Saint-Louis d'abord est inacceptable. Cela ne peut être toléré ni encouragé encore moins permettre sa répétition. L'État reste l'État et c'est lui qui assure la garantie de tout citoyen qui est ici au Sénégal", a dit le ministre Alioune Ndoye.
D'après lui, les véritables causes avancées dans cette affaire, notamment les licences, est une fausse information dans la mesure où les licences étaient disponibles depuis quasiment le mois de décembre. " Nous avions eu un accord avec les autorités mauritaniennes qui avaient accepté d'annuler le paiement du troisième trimestre qui était dû par les acteurs de la pêche. Elles avaient accepté d'annuler quasiment plus de 75% des amendes qui étaient également listées depuis la réunion tenue les 07, 08 mai 2019 ici à Saint-Louis de la Commission, et ces amendes étaient connues de tous les acteurs", a-t-il précisé ajoutant qu'une catégorie des amendes n'a jamais été effacé et celles-ci portaient sur les espèces interdites.
"Les 24, 25 et 26 janvier passés, la Commission était là à Saint-Louis avec les autorités mauritaniennes pour délivrer les licences. Les Mauritaniens étaient venus avec les 400 licences pour les délivrer. Mais il se trouve que le paiement de ces amendes non-effaceées était conditionné. Nous avons pris notre responsabilité au niveau de notre département toujours pour protéger les acteurs de la pêche sachant que c'est très difficile pour eux de devoir faire face à 330 millions FCFA d'amendes qu'ils avaient reconnues auparavant depuis le mois de mai passé", a clarifié Alioune Ndoye. Et la tutelle de poursuivre en disant " qu'ils ont préféré continuer encore à négocier avec les autorités mauritaniennes et ne pas autoriser la délivrance de 47% de ces licences », ce qui, d'après lui, aurait été encore une problématique parce qu'ayant été déjà accepté et que cela allait rendre les négociations beaucoup plus difficiles.