L’ETUDIANT ALLA MBENGUE CONDAMNE A UN MOIS FERME
Pour gagner de l’argent, l’étudiant Alla Mbengue n’a pas trouvé mieux que de se porter volontaire pour faire l’épreuve d’anglais à la place d’un étudiant au Département d’Arabe moyennant la somme de 25.000 FCFA.

Pour gagner de l’argent, l’étudiant Alla Mbengue n’a pas trouvé mieux que de se porter volontaire pour faire l’épreuve d’anglais à la place d’un étudiant au Département d’Arabe moyennant la somme de 25.000 FCFA. D’où sa comparution hier devant le tribunal des flagrants délits pour fraude et complicité de fraude à un examen. Il a été condamné à un mois de prison ferme.
Le 25 juillet 2019, se déroulait au grand amphithéâtre de l’Ucad une épreuve d’anglais de l’examen pour les étudiants en licence 3 du Département d’Arabe. A la suite d’une vérification de routine effectuée par les surveillants, Alla Mbengue a été invité à décliner sa carte d’étudiant. Il répond qu’il l’a oubliée chez lui. A la place, il présente sa Carte Nationale d’Identité (CNI) pour attester de sa bonne foi.
Malheureusement, son manège n’a pas échappé aux surveillants qui ont constaté que le nom qui y figurait est différent de celui inscrit sur la feuille de composition. Il est aussitôt arrêté et conduit au Commissariat du Point E où il a reconnu les faits. Seulement, il a soutenu dans le Procès-verbal d’enquête qu’il ignore l’identité, l’adresse et les coordonnées téléphoniques de l’étudiant pour qui il composait et qui devait lui payer 25.000 Fcfa à sa sortie de la salle d’examen.
Devant la barre, il a reconnu à moitié les faits. Etudiant en Licence 3 en informatique à Institut Supérieur de Management (ISM), Alla Mbengue raconte qu’il a été abordé par l’étudiant qui a sollicité son aide pour l’épreuve d’anglais. «Comme j’ai une parfaite maitrise de l'anglais, j’ai accepté de l’aider», dit il avant de soutenir cependant qu’il n’était pas question d’argent. «J’ai accepté de le faire gratuitement. C’est à la police qu’on m’a suggéré de parler de 25.000 Fcfa», argue-t-il.
Selon le maitre des poursuites, le prévenu avait refusé de citer le nom de la personne qu’il aidait, même s’il devait crever en prison. Ce qui amène le procureur à déclarer que ces jeunes ne sont pas conscients de leurs actes. «C'est ainsi que vous voulez construire le pays. La quête de l'argent facile vous pousse à faire toute sorte de choses. C'est la deuxième fois, cette semaine, que ce genre d’affaire est jugé. Mais, il y a aussi des personnes qui passent entre les mailles des filets et on leur octroie des diplômes qu’ils ne méritent pas», s’émeut la parquetière qui a requis 3 mois de prison ferme.
Pour Me Alioune Badara Ndiaye de la défense, aucune disposition du Code pénal ne parle de ce délit. «On se base sur la loi française sous prétexte qu'on est en Convention avec eux. Mon client a fauté et il n'a jamais tergiversé ; on demande pardon. Il a été sanctionné disciplinairement, car il a été interdit de prendre aux examens et concours pendant 5 ans. Son avenir est mis en péril, c'est déjà suffisant. Il regrette son acte qui est une erreur de jeunesse», affirme l’avocat qui a sollicité une application bienveillante de la loi. Dans son verdict, le Tribunal a condamné Alla Mbengue à un mois de prison ferme.