MIGRATION DANS L’ESPACE CEDEAO, PLUS DE 15.000 ENFANTS SE DÉPLACENT CHAQUE JOUR...
La circulation des enfants et jeunes migrants au sein de la zone CEDEAO, surtout en cette période de crise politique et sanitaire dans certains pays, a été au cœur des discussions, hier, jeudi 16 décembre 2021

Plus de 15.000 enfants vulnérables sont en mobilité dans la zone CEDEAO, chaque jour. Ces chiffres montrent que la question des migrations reste prégnante. Hier, jeudi 16 décembre 2021, elle a été longuement débattue lors d’un séminaire initié par le Réseau Afrique de l’Ouest pour la protection des enfants (RAO), dans le but d’analyser et de réfléchir sur les conséquences et défis.
La circulation des enfants et jeunes migrants au sein de la zone CEDEAO, surtout en cette période de crise politique et sanitaire dans certains pays, a été au cœur des discussions, hier, jeudi 16 décembre 2021. Des experts et spécialistes de la question se sont donné rendez-vous à Dakar pour faire l’état des lieux de la situation des enfants attristés par la migration. C’est à l’initiative du Réseau Afrique de l’Ouest pour la protection de l’enfant (RAO). Le directeur régional du Service sociale Afrique de l’Ouest, Djibril Fall, indique que ce séminaire est une rencontre de planification par rapport aux rencontres précédentes. «Cette année, avec la pandémie, nous avons séparé l’aspect politique et l’aspect stratégique, le RAO n’étant pas un projet politique, pour avoir une visibilité dans ses réalisations» a souligné Djibril Fall. A noter, dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) caractérisé par la libre circulation des personnes, des milliers d’enfants et jeunes sont en mobilité volontaire chaque année.
Et, selon les estimations, révèle Djibril Fall, depuis le début de la coopération, la base de données identifie chaque jour près de 15.000 nouveaux enfants en mobilité au sein de la zone CEDEAO. «En terme de chiffre, c’est petite ; mais en terme de qualité et de prise en charge, ce que ça doit donner devrait être énormes, vue que la mobilité n’est pas adéquate, (on a pas) un nombre exact en terme de recherches statistiques». Il en appelle à des procédures et politique communes pour que tous les acteurs de chaque pays, la société civile et l’Etat, travaillent ensemble. Avant d’ajouter que, concrètement, il s’agit de répondre à des questions majeures : qu’est-ce qu’on a fait pour ces enfants ? Que sont-ils devenus ? Qui sont ses enfants? «On doit les connaître au lieu de faire des estimations avec leur personnalité ; ce sont des êtres humains. Ces enfants ont le droit de bouger, mais également d’être accompagnés», a souligné Djibril Fall. Mais, pour résoudre le problème de ces enfants, «Nous devons renforcer les efforts pas seulement au plan juridique mais surtout au plan des politiques de programme et de budget de façon beaucoup plus opérationnelle au niveau de la coordination».
…AU MOINS 7000 ENFANTS REORIENTES ET SUIVIS, AU SENEGAL
A en croire le Secrétaire général du ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, Mame Gor Diouf, au niveau du gouvernement du Sénégal et à la faveur du projet «zéro enfant en situation de rue», des progrès énormes sont été faits. «Nous avons retiré de la rue au moins 7000 enfants dont 10% issus de la sous-région. Et 82% sont retournés en famille et au moins 200 d’entre eux grâce à l’appui du Réseau Ouest Africaine», a expliqué M. Diouf. Et de poursuivre que le réseau a permis de mobiliser des kits d’hygiène, des travailleurs sociaux pour la prise en charge d’urgence et l’accompagnement, mais surtout d’assurer le transport des enfants au niveau des frontières.
Mieux, «nous nous organisons pour assurer les suivis au niveau des différentes régions à l’intérieur du pays, dans la sous-régions notamment en Guinée-Bissau, en Guinée Conakry, en Gambie et au Mali. D’un projet d’urgence, le Sénégal est arrivé à un programme». C’est un programme de Plan d’urgence prioritaire (PUP) permettant, en partie de noter les limites du dispositif du RAO. Car, a justifié M. Diouf, «si les Etats ne prennent pas en main la coordination et l’accompagnement, il n’y aura que des lenteurs et difficultés qui pourraient impacter sur la prise en charge des enfants». Mieux, les difficultés qui ont été notées en termes d’une meilleure prise en charge, devraient permettre aux Etats de réfléchir sur la bonne gouvernance. Ce qui faciliterait les relations diplomatiques afin de sauver les bons rapports de voisinage et favoriser la protection des droits des enfants.