MOHAMED NDIAYE GAGNE SON PROCES
Crédit mutuel du Sénégal

Le crédit mutuel du Sénégal (cmS) est toujours dans une mauvaise passe. Après deux ans d’administration provisoire, avec un administrateur intérimaire grassement payé, les travailleurs sont sur le pied de guerre. Source A a effleuré l’affaire dans son édition d’hier, mais le mal est plus profond. d’après des sources dignes de foi, l’ancien directeur Mohamed Ndiaye, viré de son poste, a gagné son procès en première instance contre le cmS. Devenu conseiller au ministère de la femme, il a attaqué la commission bancaire devant la justice communautaire et espère se faire rétablir dans ses droits.
Depuis deux ans, le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) est dans une mauvaise passe. L’éviction «pour faute de gestion» du directeur général d’alors est à l’origine de cette situation. Depuis lors, l’Etat a mis la main sur cette institution de la micro finance, jadis fleuron de l’économie. D’administration provisoire en administration provisoire, le CMS croule sous le poids d’une gestion approximative et d’une ingérence tous azimuts de politiciens, à telle enseigne que beaucoup lui prédisent une banqueroute imminente. En réalité, d’après des sources dignes de foi, l’équipe sur laquelle repose le nouvel administrateur provisoire Aliou Ndiaye a fait montre d’incompétence avérée, à bien des égards, au point que la boite s’en est lourdement ébranlée ; un laxisme qui se fait ressentir à tous les niveaux de la chaine de commandement, en plus des travailleurs démotivés.
Le comble, «le portefeuille à risque» jadis de trois milliards frôle les 9 milliards FCFA. Une situation dans laquelle se complait l’administrateur provisoire qui, en plus de ses émoluments de directeur de la Monnaie et du Crédit au ministère des Finances, dit-on, touche un salaire d’environ 2 millions de nos francs. C’est justement ce statu quo qui a conduit l’ancien directeur du suivi Baye Djiga Diagne, numéro 2 de fait du CMS sous Mohamed Ndiaye, à démissionner pour rejoindre la Der où il retrouve son ancien mentor, devenu conseiller technique du ministre de la Femme dont il est le représentant au Comité d’orientation de la Délégation à l’Entreprenariat Rapide (Der). Pour la petite histoire, après le limogeage de Mohamed Ndiaye par la Commission bancaire de l’Uemoa, tous les directeurs qui lui étaient proches ont été également virés pour divers griefs qu’ils jugent saugrenus. Il était reproché particulièrement au Directeur général et au Président du conseil d’administration (Pca) du CMS d’avoir perçu des sommes indues. Comme pour l’enfoncer, le CMS saisit le tribunal pour réclamer le remboursement de cet argent. Mais, puisqu’en la matière, les décisions du Conseil d’administration sont prépondérantes, le juge a débouté le CMS de ses demandes.
Du pain bénit pour le successeur de feu Mamadou Touré qui contestait déjà son limogeage. Fort de ce jugement, il attaque la décision de la Commission bancaire. Malheureusement, le juge communautaire se déclare incompétent. Tenace, il bétonne son dossier et tombe sur une jurisprudence faisant foi et réussit à faire enrôler son dossier par la Cour de justice de l’Uemoa qui, cette fois-ci, se déclare compétente. Entre-temps, «L’As» a appris que le dossier du Crédit Mutuel a été confié au ministre du Budget Birima Mangara.
Avec cette nouvelle donne, confient certaines sources, l’Etat voudrait y voir plus clair avant de trancher. Certains pensent tout de même que Baye Djiga Diagne, que le syndicat voue aux gémonies, a le meilleur profil pour succéder à Aliou Ndiaye dont le mandat arrive à terme le 31 décembre. Mais encore faudrait-il que son ancien mentor lâche du lest en cas de décision favorable de l’Uemoa. Il faut également souligner qu’une petite enquête, au sein de l’entreprise, montre que le personnel souffre dans le silence. Et une bonne partie souhaite le retour de Mohamed Ndiaye qui avait quand même réussi à remettre le CMS sur des rampes de l’émergence, en dépit des revenus gargantuesques qui lui ont été illégitimement attribués par un Conseil d’administration complice.