NGAPAROU, SINDIA ET SOMONE À COUTEAUX TIRÉS
Le feu couve entre la population du village de Ngarigne et les communes frontalières. Après l’accrochage de 2020, le même problème risque de resurgir parce que jusque-là, des mesures n’ont pas été prises pour le résoudre

Les populations du village de Ngarigne situé à l’ouest du village de Sindia (Mbour) sont très remontées contre les édiles des collectivités locales mitoyennes. Elles les accusent d’avoir délibérément empiété sur leur entité géographique. Lors d’un point de presse, elles ont fustigé le comportement du sous-préfet de Sindia qui est resté aphone à leur sollicitation pour remettre en place les limites fixées par l’Anat.
Le feu couve entre la population du village de Ngarigne et les communes frontalières. Après l’accrochage de 2020, le même problème risque de resurgir parce que jusque-là, des mesures n’ont pas été prises pour le résoudre. Au lendemain de la fête de tabaski, les villageois ont constaté que la mairie de Ngaparou a installé un panneau de bienvenue dans une zone qu’ils jugent ne pas faire partie de cette collectivité locale.
Selon Abdourahmane Diarra président du comité villageois pour le développement de Ngarigne, les limites ont été établies par l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT). «Nous avons des problèmes de délimitation. Notre village fait partie de la commune de Sindia et est limitrophe des communes voisines de Ngaparou et Somone. Malheureusement ces derniers jours, la commune de Ngaparou a avancé de 500 mètres dans notre périmètre pour installer son guichet de collecte de taxe municipale et en y installant un panneau de bienvenue à Ngaparou», ont alerté les populations. Au vu de la situation qui risque de dégénérer, elles lancent un appel aux autorités étatiques pour que des mesures idoines soient prises afin de faire respecter les limites conformément aux décidions de l’agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT). Cet empiétement que la commune de Ngaparou a fait est révoltant parce que les enjeux aujourd’hui sont le foncier. Pour eux, l’Anat avait fixé les limites en présence du chef de village de Ngarigne, Bocar Sadji, ancien maire de Somone, Modou Mbengue et le sous-préfet de Sindia d’alors Ibrahima Ndiaye. Malheureusement, au lendemain de la fête de Tabaski, la mairie de Ngaparou a installé un panneau «dans leurs terres». «Lorsque nous avons constaté que la commune de Ngaparou a outrepassé ses prérogatives, nous avons écrit aux autorités en commençant par Thierno Diagne qui est notre maire, nous avons écrit à Mamadou Mbengue le maire de Ngaparou, au sous-préfet de l’époque et nous avons écrit de nouveau à l’actuel sous-préfet lorsque la commune de Ngaparou a installé le panneau de bienvenue, pour qu’il prenne ses responsabilités en faisant respecter les limites mais jusqu’à présent, il n’y a aucune autorité qui a répondu à nos sollicitations», a fustigé le porte-parole qui s’indigne du mutisme des autorités, en particulier le sous-préfet de Sindia. De l’autre côté du village, c’est le constat fait par les populations de Ngarigne qui s’offusquent d’un lotissement de 65 ha qui a été fait dans leurs terres par le maire de Somone. Comment est-ce possible qu’une commune ait l’audace de faire un plan de lotissement dans une autre collectivité locale ? Pour percer le mystère, les membres du comité ont été stupéfaits de constater qu’il y a eu 8 signatures d’autorités dans le département qui ont autorisé ce morcellement qui pourtant était bloqué, parce qu’il empiétait sur le territoire de la commune de Sindia à partir du village de Ngarigne..
Pour Latyr Sadj, vice-président du comité villageois, il est inacceptable qu’une commune fixe ses limites en empiétant sur les terres de l’autre collectivité locale. «Les chefs de village nous ont montré les limites que les autres ont violées. Notre commune est limitée à l’ouest par celle de Ngaparou et le prolongement est limité par la commune de Somone. Là aussi, nous avons le même problème parce que l’ANAT avait fixé les limites mais elles ont été violées par la commune de Somone qui est allée jusqu’à faire un lotissement de 65 ha dans la zone. Le malheur dans tout cela, on nous dit que le maire est parvenu à avoir la signature des services concernés. Nous avons rencontré le deuxième adjoint au maire de la ville de Somone qui nous a montré un document de 8 signataires. Comment est-ce possible que la Somone puisse avoir un lotissement sur un site illégal ? Ce combat ne fait que commencer et nous lançons au Président Diomaye, à son Premier ministre Ousmane Sonko et au ministre des Collectivités locales Moussa Balla Fofana un appel pour que ce problème soit réglé définitivement» a-t-il dénoncé.
Le village de Ngarigne situé dans la zone ouest de la commune de Sindia constitue désormais la limite ouest avec les communes de Ngaparou et celle de Somone. Après le dernier découpage, ces deux dernières communes qui faisaient partie de Sindia ont été érigées en collectivités locales par le Président Abdoulaye Wade. Toutefois, il y a un problème de délimitation entre l’ancienne commune mère et les deux nouvelles communes, qui est souvent source de conflits.