OUSSEYNOU DIOP ACCUSE SA VOISINE DE LUI AVOIR DONNE UN COUP DE PILON A L'ŒIL GAUCHE
Coups et blessures volontaires

La dame Nd. O. Ndiaye, domiciliée à Castors, a comparu hier à l’audience des flagrants délits du tribunal de grande instance de Dakar. Elle répondait des faits de coups et blessures volontaires ayant entraîné une interruption temporaire de travail (Itt) de 21 jours. Au cours d’une altercation avec son voisin Ousseynou Diop, elle lui aurait donné un coup de pilon à l’œil gauche. A la barre, la dame a nié les accusations de la partie civile. Le jugement sera rendu aujourd’hui vendredi.
Entre les deux voisins Ousseynou Diop et Nd. O. Ndiaye, le moins que l’on puisse dire c’est que les relations n’étaient pas cordiales. Et le 3 juillet dernier, elles ont dégénéré. D’après les déclarations de la victime, il s’était rendu au domicile de son antagoniste pour rendre visite à sa belle-sœur. N’étant pas contente de sa présence sur les lieux, la prévenue l’avait agressé. « Après m’avoir frappé avec une cravache à la figure, elle s’était emparée d’un pilon. Avec cette arme, elle m’avait administré un coup au niveau de mon œil gauche », déclare le plaignant. C’est alors que son ami Ousseynou Dieng était intervenu pour le faire sortir de la maison. Une fois chez lui, il a commencé à sentir des douleurs très atroces.
Ainsi, il s’est rendu à son domicile familial aux Parcelles Assainies vers les coups de 15 h. Conduit au centre de Santé Mame Abdou Aziz Dabakh le lendemain, il a reçu quelques soins. Ce n’est que quelques jours après qu’il a subi une opération chirurgicale, a expliqué la partie civile en lunettes de soleil. Des accusations que la prévenue a balayées d’un revers de main. « C’est vers les coups de 9h qu’il s’était invité chez moi. Ivre comme un polonais, il s’est mis à m’abreuver d’injures. D’une façon très polie, je l’ai sommé de sortir. Je n’ai en aucun moment levé ma main sur lui », a t-elle nié. Une version que le témoin, A. D. A, a confirmée à la barre des flagrants délits.
A en croire le témoin, c’est depuis son balcon qu’elle avait aperçu le prévenu en train de proférer des insanités de toutes sortes à l’endroit de la mise en cause. « Lorsque je suis descendue pour m’enquérir de la situation, il sortait de la maison à la demande de Nd. O. Ndiaye. Cette dernière ne lui a pas donné des coups. D’ailleurs, quelques minutes après les faits j’ai rencontré le plaignant au moment d’aller à la boutique. Il n’avait aucune blessure au niveau de son œil », a-t elle soutenu.
Dans son réquisitoire, le substitut du procureur a requis l’application de la loi. Il sera suivi par la défense qui a sollicité le renvoi de la prévenue des fins de la poursuite sans peine ni dépens. Pour Me Kayossi, il se pose un problème d’imputabilité des faits. « La partie civile s’est désistée certes de sa plainte. Mais l’action publique demeure. L’œil est logé dans une cavité. Si un coup de pilon l’atteint, ça doit laisser des traces. On a une victime qui se livre à l’usage abusif de l’alcool. Elle peut être blessée dans un bar et désigner n’importe quelle personne comme auteur des faits.
Le plaignant insulte à tout-va, tout peut lui arriver », a plaidé la robe noire. Abondant dans le même sens, Me Mbaye Sène a estimé que c’est sa cliente qui a essuyé des injures. « On ne peut pas donner une once de crédit aux déclarations de la partie civile. C’est un médecin légiste qui lui a délivré un certificat médical 10 jours après les faits. Pourquoi le premier médecin ne lui avait pas délivré un certificat médical ? » s’est interrogé l’avocat. Au terme des plaidoiries, le juge a fixé son délibéré pour aujourd’hui vendredi.