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RETOUR SUR LA ROCAMBOLESQUE AFFAIRE DE RADIATION DE 6665 POLICIERS

Il y a 35 ans, le Sénégal se réveillait sans police

Mbaye SAMB  |   Publication 14/04/2022

Les 13 et 14 avril 1987 sont deux dates qui marquent à jamais la Police nationale du Sénégal. En effet, il y a 35 ans jour pour jour, le président de la République d’alors, Abdou Diouf, avait pris la décision de radier tous les éléments de la Police nationale, soit 6665 agents. Aujourd’hui, le pays se souvient notamment du commissaire divisionnaire Cheikh Saad Bou Ndiaye mort dans des circonstances douteuses.

Les 13 avril et 14 avril 1987, un véritable séisme a secoué la Police nationale du Sénégal, avec l’enclenchement d’une série de sanctions par le gouvernement socialiste du Président Abdou Diouf, qui avait finalement abouti à la radiation de 6665 agents, tous corps confondus. C’était à la suite d’une marche organisée à Dakar, Thiès et Diourbel par des policiers pour dénoncer le traitement subi par certains des leurs, consécutivement à la mort d’une personne en garde-à-vue. A la suite des journées des 13 et 14 avril, le gouvernement a décidé de suspendre tous les personnels de la Police nationale, avant que ne tombe le 28 avril de la même année la loi 87-14 portant radiation de tous les agents de police. Cheikhna Keita, brigadier-chef des gardiens de la paix à la retraite et président du Mouvement national des policiers à la retraite tous corps confondus, estime que les raisons de cette mesure sont incompréhensibles. «Tous les policiers ont été jetés dans la rue, humiliés, injuriés. Des familles ont volé en éclats, des divorces consommés», dit-il. Pour survivre, il révèle que des policiers ont eu à exercer le métier de vidange de fosses septiques, tandis que d’autres erraient dans les rues pour avoir de quoi manger. Leurs enfants se sont retrouvés à la rue, parce qu’ils n’étaient plus acceptés dans les classes. «Dans les quartiers, les boutiquiers ne faisaient plus confiance aux familles des policiers, la situation était intenable et les voisins se moquaient parfois d’elles», se souvient Cheikhna Keita. A l’en croire, la date des 13 et 14 avril doit être dédiée au commissaire divisionnaire Cheikh Saad Bou Ndiaye, Directeur de la Sécurité Publique à l’époque. Il avait clairement indiqué au tout puissant Jean Collin et au Président Abdou Diouf que la décision était inacceptable. Revenant sur les circonstances qui avaient occasionné l’ire des policiers, Monsieur Keita souligne que sous le diktat du Fonds Monétaire International (FMI), le gouvernement était dans un projet de diminution des effectifs de la fonction publique. Ne sachant pas quoi faire, le Président Abdou Diouf avait commencé par une politique de départs volontaires. Mais comme les fonctionnaires n’étaient plus tentés par ce mécanisme, il y avait un gap de 1 000 agents à combler. «C’est ainsi que le gouvernement a d’abord visé la douane, mais les agents ont menacé en disant que si un seul élément du corps est touché par un quelconque dégraissage, la douane ne participera plus au budget. Devant une telle situation, le Président Abdou Diouf a reculé et Jean Collin a pris le dossier en main. Cela a coïncidé avec l’affaire Bara Ndiaye, connu comme un grand délinquant qui s’attaquait aux bijouteries et les plaintes s’accumulaient contre lui, à la sécurité urbaine. Il a été interpellé après une traque de 45 jours. Entendu et déféré au parquet en 1982, il est malheureusement décédé 15 jours après. Et les gens ont dit qu’il a été victime de sévices», explique Cheikhna Keita. Il souligne que la victime était un colosse et s’était battue avec les policiers et le médecin commis pour statuer sur les circonstances de la mort avait clairement établi la cause d’un malaise. Malgré cela, les éléments qui l’avaient interpellé et les enquêteurs ont été entendus, et justice avait été rendue par un non-lieu. Pour tendre un piège à la police, ditil, l’ordre a été donné à la justice en 1987 de remettre le dossier judiciaire au goût du jour

LE COMMISSAIRE CHEIKH SAAD BOU NDIAYE, LA CONVOCATION AU PALAIS ET LA MORT

Ce qui avait entraîné la marche de certains éléments du commissariat central de Dakar, quelques éléments du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) de Thiès et du commissariat de Diourbel. Des esprits malsains au sein de l’élite dirigeante ont fait croire que les policiers ont voulu faire un coup d’Etat. C’est ainsi que la décision de suspension a été prise les 13 et 14 avril, et le 28 avril, la loi portant radiation est tombée. Ce jour-là, il indique qu’il y a eu même des heurts entre policiers et gendarmes quand les policiers ont voulu se rendre au Palais de justice et le pire a été évité de justesse du fait de l’intervention du Colonel Mbaye Guèye. Pour Cheikhna Keita, le commissaire Cheikh Saad Bou Ndiaye, qui n’était pas d’accord sur les mesures prises par le gouvernement, s’apprêtait à aller faire ses approvisionnements avec son épouse quand il a été appelé d’urgence à la Présidence de la République pour trouver des solutions définitives. Il s’est aussitôt rendu ce dimanche-là au Palais et, selon lui, il n’est plus revenu. Il souligne que son véhicule a été retrouvé après dans les falaises, pour faire croire à un accident ou un suicide mais en réalité, sa tête portait trois blessures qui semblaient provenir de coups de feu. Tel est le sort réservé à un commissaire de renom, qui s’est sacrifié pour la bonne cause des policiers et c’est pourquoi, ajoute-t-il, le jour de l’inhumation, les autorités ont été éconduites par son fils. « Les policiers tous corps confondus, qu’ils soient en exercice ou à la retraite, sont interpellés pour dédier ces journées des 13 et 14 avril à la mémoire de ce commissaire divisionnaire émérite, Cheikh Saad Bou Ndiaye. Il s’y ajoute qu’une correspondance a été adressée au Chef de l’Etat pour lui demander de le réhabiliter. Et dans ce cadre, il serait logique que le Commissariat Central de Dakar puisse porter désormais son nom », plaide Cheikhna Keita.

LE RENDEZ-VOUS MANQUE ENTRE DABAKH ET LE PRESIDENT ABDOU DIOUF

Avec cette radiation, dit-il, le Président Abdou Diouf a commis la plus grosse erreur de sa vie. A l’époque, il rappelle que le regretté Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh avait reçu les policiers qui lui avaient expliqué de fond en comble ce dossier et c’est ainsi qu’il avait pris un rendez-vous avec le Président Abdou Diouf pour discuter avec lui sur ce dossier. Mais l’entourage du Président Abdou Diouf a fait en sorte qu’il ne puisse pas voir le Chef de l’Etat. En lieu et place, une audience avec Jean Collin lui avait été proposée, ce qu’il avait catégoriquement décliné. Il est d’avis qu’avec cette donne totalement créée par le pouvoir d’alors, les policiers ont été humiliés, injuriés à longueur de journée dans la rue et les voisinages et cela a été d’ailleurs le point de départ de l’insécurité, des agressions qui se comptent aujourd’hui à la pelle. C’est parce qu’avant, les policiers étaient totalement respectés et même parfois craints, mais tout cela s’est écroulé comme un château de cartes. « Aucun Président dans ce monde ne peut gouverner son pays sans la police et Abdou Diouf l’a su à ses dépens », note-t-il. C’est pourquoi, une semaine après la radiation, il a demandé à la BMS de reprendre service, parce qu’il n’avait plus de renseignements et de ce point de vue, il gouvernait les yeux fermés. A l’en croire, même Thomas Sankaré, alors Président du Faso, lui avait demandé de revenir sur cette décision. Et en voulant faire la même chose en 1962, car ayant eu des bisbilles avec Mamadou Dia alors que les décisions sécuritaires venaient de Valdiodio Ndiaye ministre de l’Intérieur, il avait été empêché par le Général De Gaulle.

LA FÊTE DE TABASKI LA PLUS TRISTE

Même après la décision de radiation, les 6 665 policiers percevaient le salaire à la fin du mois, mais la tabaski de 1987 a été la plus triste pour les policiers sénégalais. En effet, le salaire de ce mois avait coïncidé avec le versement de l’avance tabaski et tous les policiers qui ont perçu étaient ceux qui étaient retenus ; les autres ont été radiés définitivement sans aucune notification. Et finalement, 1 265 policiers ont subi ce sort et ont passé ainsi leur première fête de tabaski de malheur. De l’avis de Cheikhna Keita, c’est quelques années après, précisément en 1993, et sachant qu’il avait eu tort, que le Président Abdou Diouf a mis en place la police municipale pour caser les radiés, et les mairies étaient incapables d’assurer les salaires car certains agents restaient plusieurs mois sans salaires. Durant son règne, indique Monsieur Keita, le Président Me Abdoulaye Wade n’a rien fait pour les policiers radiés. Au moment de prendre en charge cette question, se désole-t-il, le pouvoir libéral ait pris l’option de l’admission en lieu et place de la réintégration. Par contre, il soutient que le Président Macky Sall a posé un acte historique, allant dans le sens d’une indemnisation à hauteur de 2 milliards de Fcfa. Il s’y ajoute la décision de faire en sorte que ces policiers aient une pension complète. «C’est un courage historique et nous demandons au Président Macky Sall d’avoir ce même courage, pour baptiser le commissariat central de Dakar au nom du Commissaire Divisionnaire Cheikh Saad Bou Ndiaye. Et à défaut du commissariat central, que la cité Malick Sy où il habitait avec sa famille et d’où il est parti ce fameux dimanche pour aller répondre à une convocation au Palais pour ne jamais revenir, puisse porter son nom », plaide Cheikhna Keita.

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