SEYDI GASSAMA PEINT UN TABLEAU SOMBRE DES DROITS HUMAINS
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Le directeur exécutif d’Amnesty international section Sénégal regrette beaucoup le non respect des droits de l’homme dans le continent africain et au Sénégal en particulier. Se basant sur plusieurs exemples, Seydi Gassama soutient mordicus que le droit des citoyens n’est pas respecté au Sénégal. Et pour lui, les tenants du pouvoir font ce que bon leur semble, en bafouant complètement le droit des citoyens.
«C’est un triste constat. On a l’impression que les droits de l’homme ont reculé en Afrique. Il y a une grave crise pour le respect des droits des personnes dans certains pays comme le Mali, avec la rébellion, le Togo avec la crise politique qui y sévit et le Nigeria entre autres », relève Seydi Gassama qui ajoute que «le droit à la vie, le droit d’avoir un procès équitable, le droit à l’éducation des enfants sont, aujourd’hui, en train d’être bafoués dans la plupart des pays africains. Partout dans le monde, le constat est le même. Les droits des citoyens ne sont pas respectés. En Afrique, comme aux Etats Unis, en Amérique latine, les doits de l’homme sont violés».
Revenant sur le cas du Sénégal, le patron d’Amnesty international Sénégal pense que les droits humains ne sont pas respectés. Ils sont violés chaque jour que Dieu fait. De nombreux citoyens réclament toujours réparation sans avoir gain de cause. «Amnesty International porte le combat pour que personne ne meure dans les prisons, les commissariats ou gendarmeries», souligne M. Gassama. Cette année, indique ce dernier, plusieurs Sénégalais sont morts dans des brigades de gendarmerie et commissariats de police. «C’est parce que tout simplement les personnes chargées d’appliquer la loi pensent qu’elles ont un droit de plus sur les simples citoyens. Mais également, leurs droits sont violés quotidiennement. Le droit de manifester est toujours violé au Sénégal. On refuse aux citoyens d’organiser des marches, de manifester ou de se faire entendre. C’est profondément déplorable pour un pays comme le Sénégal», peste M. Gassama. «C’est déplorable et inacceptable que les préfets refusent aux citoyens le droit de marcher. Cela doit cesser au Sénégal».
Dans son analyse, il a parlé de la situation des enfants mendiants qui errent dans les rues des capitales régionales du pays. «Ces enfants sont exploités nuit et jour sans que des mesures draconiennes et idoines ne soient prises pour éradiquer définitivement ce fléau, devenu presque la carte postale de notre pays », déclare-t-il avant de citer quelques individus victimes de bavure policière entre 2017 et 2018. Il s’agit entre autres d’Ibrahima Mbow, décédé au commissariat du Port en 2017, d’Ablaye Yingou, un jeune casamançais tué par les policiers à Thiaroye. C’est le cas aussi de Bambo Danfakha, un autre jeune tué à Kédougou.