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AUDIO
"TIRONS QUELQUE CHOSE DE POSITIF DE CE DÉSORDRE UNIVERSEL"

Le prix Nobel de littérature nigérian, Wole Soyinka, revient sur la lettre qu'il a cosignée avec 100 autres intellectuels d’Afrique et de la diaspora, pour une rupture dans la gouvernance en Afrique

RFI  |   Caroline Lachowsky  |   Publication 29/04/2020
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C’est une parole rare que nous vous proposons d’écouter. Celle du prix Nobel de littérature nigérian Wole Soyinka. Il vient de cosigner avec 100 intellectuels d’Afrique et de la diaspora une lettre ouverte aux gouvernants africains en temps du Covid-19. Une lettre dans laquelle les dirigeants sont appelés à gouverner enfin avec compassion et à voir cette crise comme une opportunité pour un changement radical de direction... Extrait de ce grand entretien.

RFI : Pourquoi en pleine pandémie y a-t-il urgence à faire passer ce message collectif des intellectuels africains aux dirigeants du continent ?

Wole Soyinka : Vous posez une immense question. Pour moi, c’est le moment de rappeler nos dirigeants à l’ordre, pour leur dire « faisons en sorte que tout cela ne soit pas encore un gâchis, tirons quelque chose de positif de ce désordre universel ». Dans cette lettre qu’on m’a envoyée, j’ai immédiatement reconnu les mêmes inquiétudes dans le contexte de cette épidémie universelle, qui pose un défi très spécifique au continent africain, comme on le voit aujourd’hui.

C’est une « tempête tectonique », dites-vous, qui devrait pousser les dirigeants du continent a un « changement radical de direction » à « gouverner enfin avec compassion » 60 ans après les indépendances africaines comment réinventer d’autres manier de gouverner « à l’africaine » ou d’autres manière de faire propre à chaque pays du continent ?

Je ne vais pas utiliser l’expression « façon de faire africaine », car c’est une expression toujours sujette à débat. Cette expression a été corrompue par de nombreux dirigeants. Quelqu’un comme Mobutu avait sa « façon de faire africaine », vous voyez ? Idi Amin aussi avait sa « façon africaine ». Ils sont nombreux sur le continent africain… Regardez-les, tous citeront toujours une « façon africaine » de faire les choses. Mais cela va plus loin que ça. Il faut explorer les possibilités que nous offrent toutes nos façons de vivre que nous avons totalement négligées : une manière de vivre en communauté, la capacité de dire « d’accord pour aller jusqu’à un certain point mais pas plus loin », un vrai sens de la responsabilité vis-à-vis de son voisinage, en tant que membre d’une communauté. Ce sont des manières de faire spécifiques qui existent, mais qui ont été négligées et corrompues, et parfois délibérément récupérées par les dirigeants africains, simplement pour rester au pouvoir.

Pour moi, cette lettre veut signifier à ces dirigeants : Pourriez-vous, juste, un moment, oublier le pouvoir et penser au peuple ? Cesser de penser aux prochaines élections et réfléchir plutôt à ce qui est vraiment essentiel pour que l’humanité, sur notre continent africain, soit un pilier de notre conception globale du monde ? Regardez ce qui se passe en ce moment avec Museveni, qu’on a glorifié à une époque comme un leader révolutionnaire, conscient du risque d’abus de pouvoir, conscient de l’humanité de son peuple. Il est devenu encore un autre tyran, comme Mugabe ; il persécute des artistes comme Bobi Wine, il tue, simplement pour rester au pouvoir.

Est ce que vous iriez jusqu’à dire que cette épidémie fait office de révélateur de certaines erreurs de développement du passé ?

Tenez, regardez mon Nigeria, regardez ce que mon pays gagne avec le pétrole. Et regardez nos infrastructures : demandez-vous combien d’hôpitaux nous avons, combien d’infrastructures ? Combien d’installations nous pourrions faire réquisitionner par l’État et convertir en centres de quarantaine… En termes d’infrastructures, nous sommes l’un des États les plus pauvres de la planète. Pourquoi en sommes-nous là ? C’est sur cela que porte notre lettre ouverte. Nous disons : au moins à partir d’aujourd’hui, maintenant que les conséquences de cette terrible négligence sont flagrantes, qu’allez-vous enfin faire de ça ? Voulez-vous saisir cette opportunité pour réfléchir à notre pleine et entière existence en tant que peuple, et à votre existence à vous en particulier, en tant que dirigeant sur le continent africain… un continent qui porte une histoire d’esclavage, de colonisation, de néo-colonisation, d’exploitation sans fin ? Et si cet évènement était le moment de vous poser, pour enfin réfléchir, et vous demander si vous n’avez pas trahi votre propre peuple, trahi votre propre humanité ?

Mais ce que révèle cette épidémie ne concerne pas que les dirigeants africains, rappelons qu’à l’élection de Donald Trump vous aviez vous-même, Wole Soyinka déchiré votre carte verte, votre permis de résident permanent aux États-Unis… un geste fort que vous ne regrettez pas j’imagine ?

Pour moi ce n’était pas un problème, (rires) pas du tout ! Mais vous voyez, il a prouvé qu’il était encore pire que ce que je pensais, bien, bien pire ! Pouvez-vous imaginer en ce moment n’importe quel autre dirigeant annoncer qu’il va retirer ses fonds d’une organisation internationale dédiée à l’éradication d’une épidémie comme celle d’aujourd’hui, et qui vise plus généralement au bien-être des êtres humains ? Je me demande parfois : Trump est-il vraiment un être humain ? Est-ce qu’il fait partie de votre humanité et de la mienne ? Cet homme, je ne sais pas de quelle planète il vient.

► Wole Soyinka était aussi l’invité de Caroline Lachowsky dans Autour de la Question ce mercredi.

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