UN BILAN DE 5 BLESSES ET 12 ARRESTATIONS A NGUENIENE
La journée d’hier a été très chaude dans le village de Balabougou, situé dans la commune de Nguéniène (département de Mbour).

Les populations du village de Balabougou (Commune de Nguéniène-Mbour) qui s’opposent au projet agricole de Prosumel se sont violemment opposées à la gendarmerie de Joal. hier, à l’issue des affrontements violents qui ont éclaté vers 12h, à cause d’un démarrage des travaux sur le site délibéré portant sur 100 ha dans le périmètre pastoral, 5 blessés ont été notés dans les rangs des villageois et 12 arrestations.
La journée d’hier a été très chaude dans le village de Balabougou, situé dans la commune de Nguéniène (département de Mbour). Les populations qui s’opposent au projet agricole de Prosumel, malgré la délibération de la mairie, ont affronté les gendarmes. La matinée du lundi, le commandant de brigade de la gendarmerie de Joal qui avait reçu du renfort de taille s’était rendu sur le site pour sécuriser le début des travaux du chantier. Selon des informateurs, les pandores ont fait des patrouilles dans le village pour dissuader la population. Mais c’était sans compter avec la détermination des habitants à garder jalousement le seul périmètre réservé à l’élevage dont la commune dispose. Ainsi, les jeunes se sont mobilisés et sont venus sur le site. Sur place, informe une autre source, les hommes en bleu étaient armés jusqu’aux dents, prêts à casser du manifestant.
D’ailleurs, les premières personnes qui étaient sur le site l’ont appris à leurs dépens car elles ont été tout simplement tabassées et arrêtées. Vu que la violence risquait de prendre des proportions inquiétantes, certains sages du village ont été sur les lieux pour calmer les jeunes qui étaient prêts à en découdre avec les gendarmes qu’ils considèrent «comme des protecteurs de l’envahisseur espagnol». Mais, soutient Souleymane, tout a débordé lorsque les gendarmes ont tabassé les vieux. Ces actes de violence sur les sages ont entraîné une révolte des jeunes. Ce fut donc le début d’une intifada entre les villageois et les pandores. Les forces de l’ordre lançaient des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ripostaient par des jets de pierres. Finalement, il y a eu 12 arrestations dans les rangs des villageois dont le président du foirail de Nguéniène, Ndéné Diogoul et l’Imam Abdoulaye Diogoul. Pour les blessés, 5 ont été notés. Du côté de la gendarmerie, les pandores ne veulent pas encore se prononcer sur les affrontements. Toutefois, le maire de la commune qui a hérité de ce dossier litigieux tente de tempérer.
Joint au téléphone, Maguèye Ndao exprime ses regrets. «J’ai été informé par un proche sur les évènements malheureux qui se sont passés dans ma commune. L’administration, c’est la continuité et vraiment je n’y peux rien. Lorsque j’ai été élu par mes pairs pour remplacer feu Ousmane Tanor Dieng, j’ai tenté une médiation mais une partie de la population a campé sur sa position. Mais du point de vue administratif, à ce que je sache, la procédure a été normale. Maintenant, il faut savoir qu’il n’y a pas une unanimité absolue», soutient le maire de la commune de Nguéniène. Pour rappel, ce litige qui oppose la mairie et les populations de la commune de Nguéniène date de 2015. Le projet Prosumel qui bénéficie de deux sites dans la commune avait l’intention d’obtenir un site supplémentaire. or le seul site restant est protégé par les éleveurs car étant la seule zone de pâturage dans la localité.
Entretemps, la commune a délibéré pour 100 ha dans ce site afin de permettre à une partie de la population d’y travailler (2250f/j) et de permettre à la municipalité de renflouer ses caisses. Depuis lors, la procédure a suivi son cours jusqu’à une délibération, mais les éleveurs ont campé sur leur position malgré l’incarcération de trois des leurs dont le président du foirail, Ndéné Diogoul et l’Imam Abdoulaye. Ces affrontements viennent encore envenimer la situation qui était délétère depuis quelques mois à cause de cette délibération.