GALERE DES USAGERS DU TRANSPORT
La grève de 48h des chauffeurs et receveurs des bus Tata est passée par là.

Les chauffeurs et receveurs affiliés à l’Association de Financement du Transport Urbain (Aftu) sont très remontés contre les autorités gouvernementales qu’ils accusent d’avoir violé les accords qu’elles avaient signés avec eux. Par conséquent, ils ont déclenché hier une grève de 48 heures dans la région de Dakar. Ce mouvement d’humeur a plongé dans le désarroi les populations de la capitale.
Lundi 12 juillet 2021. Il est 8h dans la capitale. Au niveau des arrêts situés sur l’axe Fass-Mbao, Sicap-Mbao et Bountou Pikine jusqu’à Colobane, se trouve un monde fou. Hommes, femmes, jeunes…guettent un hypothétique véhicule de transport en commun pour vaquer à leurs occupations. Ce qui se révèle toutefois fastidieux pour ne pas dire impossible.
La grève des chauffeurs et receveurs des bus Tata est passée par là. Mais il faut préciser que beaucoup de Dakarois n’étaient pas informés au préalable de ce mouvement d’humeur. C’est le cas du jeune homme Mohamed, étudiant à la faculté de Médecine à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui doit passer un examen. «Je n’étais pas au courant de la grève. Je suis là depuis 6 heures et ne parviens pas à trouver un véhicule pour me rendre à l’Ucad. Les bus de Dakar Dem Dikk sont tellement bondés qu’il faut se bousculer pour monter, je n’ai pas le choix car je ne peux pas rater mon examen», se désole-t-il.
Rencontrée à l’arrêt de Diamaguène, une jeune dame du nom d’Ourèye Kane pense que les chauffeurs et les receveurs devaient penser d’abord aux populations avant d’observer une grève. «J’ai fait deux heures de temps à attendre la ligne 64 qui doit m’amener à Diamniadio, mais je n’ai même pas vu un bus passer ; c’est très difficile pour nous. Je dois aller au travail et je suis très en retard», tonne-t-elle.
Les Sénégalais qui n’ont pas leurs propres véhicules ont souffert hier à cause de la grève, mais aussi de la cherté du prix des taxis qui sont passés du simple au triple. Tabara Ndiaye qui doit emprunter la ligne 58 a été obligée de négocier un taxi pour aller à son rendez-vous médical à Abass Ndao.
Hélant un taxi, elle lui demande le prix entre Bountou Pikine et Abass Ndao. Et le chauffeur lui réclame la somme de 7000 francs. «Je ne peux pas payer cette somme, ce n’est pas sérieux d’augmenter les prix à ce point. Je vais retourner à la maison», se résigne-t-elle. Trouvé à l’arrêt Poste Thiaroye, guettant l’arrivée d’un bus, Pape Thierno pense que les grévistes devaient attendre l’après-tabaski. «A quelques jours de la fête, les gens ont beaucoup de choses à régler, donc ce n’est pas le moment d’aller en grève. Le gouvernement aussi doit régler cette situation. Ce n’est pas normal que des gens travaillent sans contrat et dans de mauvaises conditions en plus», soutient-il.
A l’en croire, les bus sont très utiles, car ils desservent des endroits très reculés. L’Etat mais aussi et surtout leurs employeurs doivent les respecter. Responsable de la ligne 63 à Rufisque, Mme Samb est revenue sur les causes de la grève. Lorsque des bus font des courses-poursuites sur la route, affirme-t-elle, c’est parce qu’on leur a promis des primes. «Si vous avez trois allers et retours, on vous donne une prime de 5000 francs qui ne peut rien régler. Nous voulons des contrats et des versements à l’Ipres. Si nous n’obtenons pas gain de cause, nous allons étendre la grève dans les régions. Nous avions signé un protocole pour la régularisation des agents avant la pandémie et depuis lors, la situation n’a pas évolué», affirme Mme Samb.