«IL NOUS APPARTIENT DE FAIRE LE TRAVAIL POUR REPRENDRE CETTE PREMIERE PLACE»
Reprendre la première place à la Namibie qui a réussi un «hold-up» à Lomé au Togo. C’est la mission que s’est assignée Aliou Cissé dont l’équipe affronte ce mardi le Congo

(BRAZZAVILLE, Congo) – Reprendre la première place à la Namibie qui a réussi un «hold-up» à Lomé au Togo. C’est la mission que s’est assignée Aliou Cissé dont l’équipe affronte ce mardi le Congo. Face à la presse sénégalaise hier, lundi 6 septembre, le sélectionneur des Lions a affiché ses ambitions non sans se projeter sur la 4ème journée face à la Namibie qui reçoit à Johannesburg en Afrique du Sud, pays pourtant placé sur la liste rouge en cause de la covid-19. Cissé risque tout simplement de faire sans les Lions évoluant en Premier League. «La Fifa doit savoir que le football ne s’arrête pas seulement qu’en Europe et qu’il y a d’autres confédérations qui existent», peste déjà le sélectionneur des «Lions».
Le Sénégal est provisoirement 2èmederrière de la Namibie. Dans quel état d’esprit abordez-vous ce match contre le Congo qui se jouera sur une pelouse synthétique du complexe Alphonse Massamba Débat ?
Nous allons jouer le Congo au moins 4 fois. On a joué la première fois chez nous, et le deuxième ici (éliminatoires CAN, 2021, Nldr). On en est à notre troisième match demain (aujourd’hui, Ndlr). Et c’est sûr qu’il y aura aussi un match retour des éliminatoires de la Coupe du monde. C’est une équipe qu’on connait et qui nous connait aussi. La dernière fois qu’on a joué, on était déjà qualifiés. Donc, avec le staff, on avait décidé d’élaborer un nouveau système, de l’essayer (3-5-2). Chose qu’on a faite et on a tiré des enseignements sur ce système là. On sait toutefois que pour le match de demain (mardi, Ndlr), le contexte est différent. C’est les éliminatoires pour aller en Coupe du monde. Nous en sommes tous conscients. En tout cas, je sens un groupe et des joueurs motivés, concentrés, prêts en tout cas pour faire un meilleur résultat. C’est vrai que la Namibie a 4 points mais avec un match de plus. Nous allons jouer notre deuxième match dans ces éliminatoires. Et même si on gagne demain (mardi, Ndlr), rien n’est fait. C’est 6 matches où il faut être cohérent et se préparer pour combattre. Nous sommes conscients de notre force. Donc, à nous de faire le travail pour reprendre cette première place.
Etes-vous parti pour remodeler votre équipe en l’absence de Cheikhou Kouyaté mais avec le retour de blessure de Krépin Diatta et de Nampalys Mendy ?
Oui. On a sélectionné 25 joueurs. Tous ceux qui sont là sont prêts à jouer. N’oubliez pas qu’on a joué mercredi dernier et les matches s’enchaînent. Donc, forcément le 11 de départ contre le Togo pourrait ne pas être le même que celui contre le Congo. Mais je crois que le plus important aujourd’hui c’est que, comme je l’ai dit tout à l’heure, tout le monde est prêt. L’équipe nationale du Sénégal ce n’est pas seulement 11 joueurs, mais 23 joueurs qui doivent être concernés, qui savent en tout cas qu’à tout moment l’équipe aura besoin d’eux. Donc, celui qu’on choisira pour remplacer Cheikhou Kouyaté, je n’ai aucun doute qu’il sera au rendez-vous. Juste bien se préparer et savoir qu’il est important en tout cas de confirmer cette victoire contre le Togo et faire un gros match contre le Congo pour reprendre cette première place.
On a l’impression qu’avec le repositionnement de Sadio Mané vous avez enfin retrouvé ce qui vous a manqué pour contourner les blocs bas…
Je ne dirais pas que c’est ce qui m’a toujours manqué. Parce que ce qui m’a toujours manqué, c’est aussi ce qu’il manque aux autres entraîneurs. Je reconnais que c’est difficile de jouer face à des blocs bas. Comme vous le dites, moi depuis que je suis en fonction jusqu’à aujourd’hui, j’ai envie de dire que toutes les équipes qui ont joué contre le Sénégal, pas seulement le Togo ou la Namibie ou le Cap-Vert, adoptent ce système, refusent le jeu et restent dans leur moitié de terrain. A nous maintenant de trouver des solutions là-dessus. C’est vrai que nous travaillons beaucoup cet aspect là, sur ces animations là. Sadio (Mané), au poste où il joue, il peut se permettre de dézoner, de chercher des espaces à gauche ou à droite et parfois à l’intérieur du jeu. Mais, avec l’intelligence de Boulaye (Dia) qui est toujours devant en train de proposer la profondeur, je pense qu’il y a une complémentarité entre ces joueurs là. Même, si je pense qu’ils peuvent continuer à cultiver davantage cette complémentarité. Je pense que les deux joueurs aujourd’hui sont capables de créer énormément de problèmes à n’importe quelle défense.
Pouvons nous s’attendre à une titularisation de Moutarou Baldé ?
C’est des questions qu’on me pose depuis le début. Mais, comme je l’ai dit, je gère surtout l’ensemble d’un groupe. Je ne gère pas des individualités. Moutarou a fait toutes les classes de la Petite catégorie mais aujourd’hui c’est sa première sélection avec l’équipe A. Donc, même s’il est vrai qu’il a fait de très bonnes choses avec Teungueth Fc, je ne suis pas mécontent de Ibrahima Mbaye. Comme vous l’avez vu, à la deuxième mi-temps il est rentré, il a pu apporter sa pierre à l’édifice. Et c’est surtout ça qui est important. Qu’il continue à s’accrocher, à travailler. Et au moment venu, je suis sûr qu’il répondra présent.
Vous pourrez être confrontés à la libération de certains joueurs qui évoluent en Premier League, lors du déplacement à Johannesburg, que la Namibie a choisi pour recevoir ses matches . L’Afrique du Sud est sur la liste rouge . Comment faire face à cette décision assez paradoxale de la CAF ?
Je vois que vous vous projetez déjà sur la 3ème et 4ème journées. Mais si vous me posez la question de savoir qu’est-ce que je peux y faire, moi, dans mon petit coin, je dirais simplement que je n’y peux pas grand chose. Parce que ça je pense que c’est d’ordre administratif. C’est à nos dirigeants (FSF) et à notre confédération (CAF) de s’imposer aujourd’hui dans la hiérarchie du football mondial. Bien sûr que la question va se poser. Et je sais que vous me la posez par rapport à Sadio Mané, Edouard Mendy et tous les joueurs qui évoluent en Angleterre. C’est vrai que je n’ai pas envie d’y penser maintenant parce que j’ai un match demain (mardi). Mais, je reconnais que c’est un énorme problème. L’avantage, c’est qu’on pourra les récupérer lors de la troisième journée à domicile (Thiès). Mais aujourd’hui, on est dans l’incertitude totale pour la quatrième journée. Comment peut-on faire jouer une équipe dans un pays inscrit sur la liste rouge (à cause de la covid-19). Je pense que la Caf aura une réponse à nous donner. Mais, nous, en tant que techniciens, et pas que moi, parce que tous les entraîneurs dans le continent africain et même ailleurs, ne sommes pas contents de la situation là. Nous le dénonçons fortement. La Fifa doit savoir que le football ne s’arrête pas seulement qu’en Europe et qu’il y a d’autres confédérations qui existent. Nous avons aussi notre mot à dire et à un moment donné il faut qu’on nous entende. Si aujourd’hui l’Afrique doit aller à la Coupe du monde, je pense qu’elle doit y aller et être représentée par ses meilleures équipes. Et ces meilleures équipes ont besoin de leurs meilleurs joueurs pour pouvoir se qualifier. Maintenant, comme je dis, personnellement, je ne peux rien y faire. La seule chose que je peux faire un peu, c’est de dénoncer. Il y a des gens qui sont mieux outillés que moi pour pouvoir taper sur la table pour que tout ça s’arrête.
Six matches sans marquer, Boulaye Dia n’est-il pas en sursis si on sait que des garçons comme Famara Diédhiou sont des candidats crédibles ?
Il est difficile de parler d’individualités quand on travaille tous les jours pour avoir un collectif fort. Mon discours, c’est en collectif. Et le collectif aujourd’hui Famara en fait partie, tout comme Boulaye. C’est vrai, ce qu’on demande à un attaquant c’est de marquer des buts. Mais, je suis désolé de le dire, ce n’est pas que ça. Le travail de Boulaye est très intéressant dans notre système et il nous apporte de la profondeur. Il nous apporte aussi un point d’encrage, un point d’appui devant. Il arrive à combiner avec Sadio Mané qui est souvent en décrochage et lui en profondeur. Si vous regardez le but que Sadio marque (face au Togo), c’est parce que Boulaye est autour. Il faut saluer ce travail là que Boulaye Dia est en train de faire. Famara Diédhiou je le connais, Habib Diallo y est aussi. Ismaïla Sarr peut jouer à ce poste là, Abdallah Sima aussi a joué à ce poste l’année dernière. On a pratiquement une panoplie, beaucoup de possibilités. Aujourd’hui, c’est Boulaye qui a été choisi et sérieusement je ne suis pas du tout mécontent de ce qu’il est en train de faire. Je suis plutôt satisfait et je voudrais que vous l’encourager comme je le fais parce qu’il permet à Sadio Mané de pouvoir se libérer dans le jeu. Et ça c’est important