LE COVID-19 DICTE SA LOI A LA COMPETITION AFRICAINE
Mamadou Koumé, Babacar Khalifa Ndiaye, Salif Diallo, entre autres observateurs, apportent leur éclairage et donnent leur avis sur cet éventuel report des comptitions africaines

Le report ou décalage de la prochaine CAN de football prévue au mois de janvier 2021 fait de plus en plus son chemin. Souhaité par l’ancien international El Hadji Diouf et entrevu par Me Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football, non moins membre du Comité exécutif de la CAF, le renvoi de la grande compétition semble se préciser dans le contexte d’incertitudes liées à la pandémie du Coronavirus et qui contraint toutes les compétitions à l’arrêt. Devant cette situation, Mamadou Koumé, Babacar Khalifa Ndiaye, Salif Diallo, entre autres observateurs, apportent leur éclairage et donnent leur avis sur cet éventuel report.
BABACAR KHALIFA NDIAYE, ANCIEN CHEF SERVICE DU SOLEIL : «Pour le moment, il n’y a pas péril en la demeure»
L a crise actuelle qui sévit dans le monde, ne laissera pas une grande marge de manœuvre aux compétitions africaines. Après le report des JO, de l’Euro, de gros nuages pèsent sur l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2021. Après l’ancien international El Hadji Diouf, c’était au tour de Me Augustin Senghor d’émettre de sérieux doutes sur la tenue de la compétition continentale en 2021 au Cameroun. Toutefois, si le report n’est pas encore acté, les raisons ne manquent chez les observateurs. Et elles tiennent toutes sur les grosses parts d’incertitudes liées à l’évolution de la pandémie du Covid-19. Pour Babacar Khalifa Ndiaye, tout est lié à la crise sanitaire. «Pour le moment, il n’y a pas péril en la demeure. Il reste quatre journées à jouer pour les éliminatoires de la Can. D’après le calendrier international, on peut les jouer un mois avant novembre. Si la situation se règle assez tôt, il n’y a pas de raison que l’on ne puisse pas organiser la Can au mois de janvier et disputer les éliminatoires entre trois et quatre mois. Maintenant, il y a lieu de se demander quand est ce que la pandémie va s’arrêter ? C’est en fonction de l’évolution de la pandémie. Si on aura le temps de jouer les matchs qui restent, il va falloir différer les matchs et reporter la phase finale», indique-t-il. L’ancien chef du service sport du quotidien Le Soleil pense qu’en cas de reprise, la Caf aura toutefois les capacités d’organiser dans les délais la Can en janvier mais en prenant de mesures exceptionnelles. «Il n’y a pas de soucis. Les joueurs vont aller en compétition, jouer régulièrement avec leurs clubs. Ils n’auront pas de temps, mais il faudra s’adapter. Car, à situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles. On a déjà fait les tirages au mois de novembre pour jouer en janvier-février. Ce ne sera donc pas une première. S’il faudra passer par là, il faut le faire car la situation l’exige. C’est un cas de force majeur. Mais il faudra revenir aux normes», confit-il.
SALIF DIALLO, JOURNALISTE AL’APS : «Il y a un manque de visibilité total»
Devant le manque de visibilité lié au contexte, Mamadou Salif Diallo de l’Agence de presse sénégalaise est d’avis que si les compétitions ne se terminent pas entre le mois de septembre et octobre, il n’y aurait pas d’autres alternatives que le report. «Il y a un manque de visibilité total. Personne ne sait quand est ce que la pandémie va s’arrêter. Le mois de juin qui est une date Fifa est déjà arrivé. La CAN a lieu en janvier et non en juin. Il faudra que les éliminatoires soient terminées en septembre ou en novembre. Si les qualifications se terminent et en septembre, le Cameroun aura trois mois pour préparer sa CAN de football. Mais si cela dépasse le mois de septembre, ce sera compliqué. Si on veut être optimiste avec les deux dates Fifa, septembre et octobre, on peut finir les éliminatoires. Parce que l’on peut organiser deux matchs à chaque date Fifa. Il reste quatre matchs de qualifications», relève-t-il. «Je ne vois pas une autre formule. Si on trouve une solution en juin, on peut prendre la deuxième quinzaine du mois de juillet pour s’entrainer. Les championnats vont démarrer en Europe. Si on a la fenêtre en septembre et octobre, on finit les compétitions. Si les éliminatoires sont terminées, c’est possible d’organiser la Can en janvier. Sinon cela risque d’être compliqué. Je ne vois pas la solution», poursuit-il. En outre, le journaliste sportif pense que l’option de Me Augustin Senghor, favorable au report de la Can, reste très sérieuse. «Il faut prendre au sérieux la position de Me Augustin Senghor. Il est le chargé de la Commission qui organise la Can. Il est le principal responsable de l’organisation à part le président de la Caf Ahmad. Si on n’organise pas les éliminatoires en juin et juillet, cela va être compliqué. L’argumentaire de Me Senghor est non seulement solide mais il fait parti du gouvernement de la Caf», conclut-il.
MAMADOU KOUME, ANCIEN PRESIDENT ANPS : «La balle est dans le camp de la Caf qui doit se déterminer»
Le temps pourrait bien jouer en faveur d’un probable report de la Can de janvier 2021. Selon l’ancien président de l’Association nationale de la presse sportive (ANPS), il est tout juste suspendu à un bon aménagement par la CAF des journées des éliminatoires. «Toutes les grandes compétitions sont décalées. Pour ce qui concerne la Can, les équipes devraient jouer les matchs de qualification. Maintenant, on si regarde le calendrier, on se pose la question de savoir est ce que l‘on aura assez de temps pour faire les éliminatoires. Si les fenêtres Fifa ne nous permettent de jouer les quatre matchs, il faudra revoir le mode de qualification. Mais cela pose un autre problème si on change les règles au cours des éliminatoires. On n’aura pas le temps de disputer les quatre matchs ; si je prends par exemple le Sénégal, (deux matchs contre la Guinée Bissau, un contre le Congo Brazzaville et contre le Eswatini),» explique–t-il. Faudra t-il donc opter pour le report ou décaler la Can ?, l’ancien patron de la presse sportive soutient que la balle reste dans le camp de la CAF qui doit se déterminer. «Décaler pour combien de temps ? Pour cela, il faudra tenir compte du calendrier international. Tous les joueurs africains sont impliqués dans les championnats européens. Maintenant est-ce que les clubs et la Fifa vont faciliter cela. La balle est dans le camp de la Caf qui doit se déterminer. Il faudra attendre la fin de cette pandémie. Si la CAF ne réaménage pas le calendrier, on va décaler», avise le président Mamadou Koumé.