LE DIAGNOSTIC DES ACTEURS
Pour reconquérir le titre, l’Association Nationale de la Presse Sportive (ANPS) a organisé un panel intitulé : Les Lions du Basket : Diagnostic de 24 ans de traversée du désert, quelles solutions pour reconquérir le titre ?

L’équipe Sénégalaise de basket masculine va participer à l’Afrobasket prévu du 24 août au 5 septembre prochain à Kigali au Rwanda. Une coupe d’Afrique qui fuit le Sénégal depuis 1997, année du dernier sacre du Sénégal. Pour reconquérir le titre, l’Association Nationale de la Presse Sportive (ANPS) a organisé un panel intitulé : Les Lions du Basket : Diagnostic de 24 ans de traversée du désert, quelles solutions pour reconquérir le titre ? Panel qui a vu la participation de beaucoup de connaissances de la discipline notamment experts, journalistes, coachs, anciens et anciennes joueuses sans compter la présence du président de la Fédération Sénégalaise de Basketball (FSSB). Trois thèmes ont été développés dans ce panel. Il s’agit : 24 ans de traversée du désert, diagnostic d’une longue période de disette par Moustapha Gaye, Directeur Technique National. Thème 2 : quelles solutions pour reconquérir le titre ? Par Bassirou Badji, ancien coach des Lions du basket. Thème 3 Professionnalisation du Basket, Exploitation du vivier sénégalais en Europe et aux USA par Lamine Savane, chefs des opérations de la Basketball Arica League (BAL).
MOUSTAPHA GAYE, DIRECTEUR TECHNIQUE NATIONAL : «Laisser le temps à un sélectionneur de travailler dans la durée»
«Quand on perd une CAN, le plus important c’est l’évaluation qu’on en a fait. Quand on gagne il faut tout de suite se projeter sur ce qui a été bon dans la victoire, ce qui n’a pas été bon dans la victoire et avoir des perspectives. Il faut avoir la lucidité d’évaluer en toute objectivité et savoir donner des orientations. Je pense sincèrement pendant toute cette période de 1997 à 2021, vous allez voir la liste des coachs qui sont passés ici entre 1908 et 1997. Mais de 1997, à aujourd’hui en 24 ans, nous avons changé 13 fois de sélectionneurs. Cela veut dire chaque 2 ans nous changeons de sélectionneurs. Le constat est simple. Vous voyez Bassirou Badji de 1995 à 1999, Moustapha Gaye de 1999 à 2001. Magatte Diop en 2003 (…) et actuellement Boniface (Ndong). La conséquence c’est qu’il y a une instabilité au niveau des bancs de touche. Quand on dit instabilité au niveau des bancs de touche, ça implique instabilité au niveau des effectifs. Chaque sélection qui vient, arrive avec ses joueurs. Nous n’avons jamais gardé tous nos joueurs, tous nos bons joueurs. Nous n’avons jamais laissé de temps à un sélectionneur de travailler dans la durée. A mon humble avis je pense que les échecs, il peut y en avoir, mais, il faut laisser le temps à un sélectionneur de travailler dans la durée»
BABACAR NDIAYE, PRÈSIDENT FÉDÉRATION SÉNÉGALAISE DE BASKETBALL : «Nous sommes dans un environnement qui nous permet de reconquérir le titre»
"Nous remercions l’ANPS pour cette belle initiative qui a consacré un après-midi pour parler du basket sénégalais. L’ANPS a toujours travaillé pour le développement de notre discipline. On parle de reconquête du titre et pour cela, il faut que l’environnement soit favorable pour atteindre les objectifs fixés. Nous avons 5 titres chez les garçons et 12 titres chez les filles sur 50 ans. Chez les filles, le Sénégal a toujours dominé. Aujourd’hui, je pense que nous avons un environnement propice pour gagner un titre caractérisé d’abord par une Fédération légitime qui a été élue par acclamation et qui travaille depuis lors pour le développement du basket. Une fédération légitime, c’est important parce que je pense qu’aujourd’hui la famille du basket est une et indivisible. La preuve lors de l’assemblée générale, je pense que la famille du basket a réitéré sa légitimité, sa confiance à la Fédération Sénégalaise de Basket. Donc, nous sommes dans un environnement qui nous permet de reconquérir le titre caractérisé entre autre par la construction de Dakar-Aréna. Autre élément important sur le basket sénégalais, c’est l’instauration du siège de la Basketball African League (BAL) au Sénégal. Je pense que ce n’est pas quelque chose d’anodine. C’est important pour le développement de notre discipline qui est une discipline aussi importante pour que la BAL s’installe à Dakar. Vous voyez ce que cela implique pour le développement de notre discipline. Aujourd’hui, nous avons une Fédération qui est classée dans la catégorie A. Cela veut dire que nous avons une des meilleures Fédération au monde. Nous sommes une Fédération choisie par la FIBA pour bénéficier d’un programme qui porte sur deux aspects. Le premier aspect c’est un aspect purement matériel qui leur permettra d’atteindre leurs objectifs. Le deuxième également c’est de les assister sur le plan humain, sur le plan également de la conception des programmes de stratégies de développement. Donc aujourd’hui, je pense que depuis le basket existe au Sénégal, nous avons tous les éléments nécessaires de travailler dans la sérénité pour la reconquête du titre."
BASSIROU BADJI, ANCIEN COACH DES LIONS DU BASKET EN 1997 : «On doit tous être derrière l’entraîneur»
«Quel que soit le travail qu’on peut faire, quelle que soit l’orientation, on peut aller jusqu’au bout. Mais, il restera un bout de chance pour que nous puissions réussir. C’est sur la base de ça que nous voulons coute que coute faire en sorte que nous réussissions le challenge. Si nous voulons vraiment reconquérir le titre et le garder dans la pérennité, il serait souhaitable que nous puissions travailler dans la durée et faire en sorte que tous les éléments détectés qu’ils sont ici ou ailleurs qu’il ait des moments de travaux pendant lesquelles on regroupe tous ces éléments là et on travaille ensemble. Le basket est un jeu rapide, un petit terrain ou si on n’a pas la cohésion des joueurs aussi bien en défense qu’en attaque ça peut poser des problèmes. C’est dans ce domaine là que l’Etat doit essayer de pousser les entraineurs et la Direction Technique dans le travail qu’il doit concevoir puisse le faire régulièrement et faire en sorte qu’il n’y est pas d’arrêt parce qu’ici souvent les équipes ne travaillent que quand il y a Coupe d’Afrique ou échéances quelconques. L’autre aspect, c’est l’option des entraineurs car certains sont offensifs d’autres sont défensifs.
Dans la conception des majorités avec le style américain, beaucoup d’entraineurs optent pour le jeu offensif. Si on a de la réussite, le problème ne se pose pas mais si on n’a pas de la réussite le problème se pose. Il faut que dans les sélections que nous, entraineurs, essayons de voir dans quelle mesure on peut avoir des joueurs même s’ils ne sont pas talentueux mais qu’ils soient des défenseurs capables d’empêcher un attaquant quelle que soit sa force, sa technique de l’empêcher de pouvoir évoluer correctement. Ce qui permettrait à nos attaquants de scorer et aussi empêcher à l’adversaire de scorer et que nous puissions gagner. Ça doit faire partie des objectifs qu’on doit se fixer demain. L’autre aspect c’est l’objectif que le Sénégal se fixe, mais particulièrement l’entraineur. Si nous n’arrivons pas à avoir de bons conseils, nous risquons de perdre avant l’heure. L’autre objectif est le choix. Quand on choisit un entraineur, on a toutes les qualités qu’on veut de cet entraineur-là. Mais mon choix par rapport à cet entraineur ce n’est pas que lui seul puisse faire de résultats. Mais que toute l’équipe, tout le Sénégal soit autour de cet entraineur-là. Le joueur quel que soit son talent doit savoir qu’il a en face de lui un entraineur. Si tous les joueurs l’acceptent et qu’ils essaient de travailler dans l’optique de l’entraineur je pense qu’on aura aucun problème parce qu’on perd parfois des matches par de petites choses qui n’ont rien à voir avec la réalité»