L’EMERGENCE DU FOOTBALL SENEGALAIS EST-ELLE REELLE ?
Le championnat sénégalais émerge du mieux que possible. Certains spécialistes du ballon rond dans ce pays diront le contraire.

Depuis quelques saisons, on note une nette progression du football local. L’avènement de l’ère professionnelle en 2009 a donné un coup de pouce au football sénégalais qui a su insuffler un nouveau souffle afin de pouvoir se hisser au niveau des autres championnats africains qui depuis plusieurs années continuent de nous distancer. Cette progression est cependant loin d’atteindre les résultats escomptés avec le Sénégal qui ne figure même pas parmi les douze (12) meilleurs championnats africains, selon le nouveau classement de la CAF.
Le championnat sénégalais émerge du mieux que possible. Certains spécialistes du ballon rond dans ce pays diront le contraire. En effet depuis l’avènement de l’ère professionnelle, le football local est en train de faire des pas en avant pour combler le gap afin de pouvoir atteindre un niveau digne de la meilleure Nation africaine au classement mondial de la FIFA. Cette nette progression se constate récemment par la qualification du Jaraaf en quart de finale de la Coupe de la CAF et de Teungueth FC en phase de poules de la Ligue africaine des champions. Des faits qui constituent sans demi-mesure des avancées considérables sur tous les plans de développement sportif en général et footballistique en particulier. Depuis sa professionnalisation, le niveau ne cesse de s’élever avec la progression notoire de certains clubs à l’image d’un Teungueth fc, du Jaraaf, de l’Académie Génération Foot ou encore de l’Institut Diambars pour ne citer que cela.
Lors de la saison 2016-2017, Génération Foot, champion de cette saison-là, a affiché des chiffres très élevés en étant premier avec 57 points et inscrit un total de 52 buts. Le Jaraaf a haussé le niveau en devenant champion l’année suivante avec un total de 61 points, après avoir marqué 46 buts. En 2018-2019, GF a repris le flambeau mais avec moins de points au terme de cette saison. Les « Grenats » ont été champions du Sénégal avec seulement 51 points pour 43 buts marqués. La défunte saison, malgré la pandémie du coronavirus qui a provoqué l’arrêt définitif du championnat, la Ligue 1 a connu des progrès avec une équipe de Teungueth FC avec 33 points en 13 journées. Pour cette année, les Rufisquois ont maintenu la cadence avec six (6) points d’avance sur leur dauphin à trois journées de la fin du championnat.
Les poulains de Youssoupha Dabo réalisent un parcours impeccable avec 47 points à leur compteur en ayant la meilleure attaque (33 buts inscrits) mais aussi la meilleure défense (seulement 9 buts encaissés) de ce championnat. Que cela soit en Ligue 1 ou 2 l’évolution est bien remarquée. Avec en l’occurrence plus de jeu, des équipes bien mieux structurées et/ou organisées. Nombreux sont ceux qui ont affirmé aimer le beau jeu que proposent les équipes locales.
C’est le cas de ce journaliste de la DTV, Mamadou Sy. « On voit que les équipes jouent du vrai football comme on l’aime de plus en plus. Il fut un temps où j’avais arrêté d’aller au stade pour regarder un match de notre championnat car le jeu était tellement médiocre mais actuellement je suis bien satisfait de ce que je vois » affirme ce journaliste qui se dit être un amoureux du beau jeu. Une progression qui se constate aussi au niveau des moyens notamment les infrastructures mises en place par beaucoup de clubs de l’élite sénégalaise.
Cependant cela cale au niveau continental, les clubs sénégalais n’y arrivent toujours pas. On constate nettement la supériorité des autres Nations alors que le pays de la Téranga occupe la première place au niveau continental. Cela se confirme par ce nouveau classement des championnats les plus prolifiques réalisé par la CAF. En effet le pays du célébre ballon d’or El Hadji Diouf ne figure même pas parmi les douze (12) meilleures nations coté foot local. Comme l’on peut le constater, le foot local sénégalais toujours à la traîne, événement qui vient entacher les progrès soulignés en amont. Mais selon un ancien joueur du football local, Becaye Keita, on ne doit pas sauter les étapes et qu’il est très tôt de nous comparer aux autres championnats qui ont plus de moyens que nous. « Evidemment qu’il est très tôt de se comparer aux autres nations au niveau des championnats, elles nous dépassent de loin, du point de vue infrastructures, football, moyens bref tout est différent. Par exemple on se croirait en Europe quand on visite les installations des clubs du Maghreb.
C’est forcé que leur niveau de jeu et leur championnat soient beaucoup plus élevés que le nôtre », explique l’ancien joueur qui pense qu’avec le temps tout sera mis au point pour qu’on puisse être au même niveau d’ici quelques années. Il a souligné par ailleurs l’importance des investissements. « Pour le bien du foot local, le gouvernement, les entreprises du privé et autres doivent investir dans ce sport qui rapporte énormément de fond et contribuera sans doute au développement du pays » explique l’ancien joueur. D’après ce classement, trois pays maghrébins, le Maroc en tête avec 180 points, dominent le classement (Maroc, Egypte, Tunisie). La RDC, l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Nigeria, Zambie, Guinée, Angola, Soudan, Tanzanie complètent le classement.
A l’instar du Sénégal, des pays qui dominent le classement FIFA en Afrique, comme la Côte d’Ivoire et le Cameroun ne figurent pas dans ce classement qui récompense les efforts faits dans le football local. Ces pays en question auront droit à quatre (4) représentants dans les compétitions interclubs (deux en Ligue des champions et deux en Coupe de la Confédération) en vue de l’exercice 2021/2022, rapporte Orange Football Club sur sa page Facebook.