«SOYONS DES LIONS REDOUTABLES»
Me Augustin Senghor, candidat à sa propre succession pour un 4ème mandat à la tête de la Fédération sénégalaise de football semble trouver la recette pour remporter le trophée continental au soir du 6 février 2022 à Yaoundé

Me Augustin Senghor, candidat à sa propre succession pour un 4ème mandat à la tête de la Fédération sénégalaise de football semble trouver la recette pour remporter le trophée continental au soir du 6 février 2022 à Yaoundé. Pour y arriver, le président de la Fédération sénégalaise de football qui a fait face à la presse hier, jeudi 5 août en présidence de l’équipe du consensus, a demandé aux Sénégalais d’être des Lions redoutables.
«Ce que nous sommes en train de construire. Ça ne s’arrête pas une Coupe d’Afrique ou à une Coupe du monde. Nous sommes en train de placer notre football sur l’orbite de succès pour plusieurs décennies. C’est en cela que ce que nous avons présenté n’est pas nouveau. Nous ne sommes pas le renouveau, bien entendu. Nous sommes là depuis 2009, mais nous n’avons jamais été figés. Nous avons essayé de progresser, de réfléchir et de proposer des nouveautés, avec des difficultés. Il y a des relations apaisées depuis lors, mais il y eu des moments où nous avons été en eaux troubles (crise de octobre 2012). C’est grâce à notre force collective qu’on a dépassé ces étapes pour revenir à un lit du fleuve tranquille qui coule doucement. Notre objectif, pour parler de manière imagée, ce serait d’arriver à l’embouchure pour que ce fleuve-là se déverse dans l’océan du succès. C’est ça l’enjeu. C’est ça, à mon avis, qui a poussé certains acteurs majeurs du football à dire cette fois-ci ne sera pas comme les dernières. En réalité, les dernières fois nous allions aux élections. Il fallait choisir parmi plusieurs candidats. Les grilles de choix ne reposent pas forcément sur des relations humaines, mais sur beaucoup d’objectivité, sur beaucoup d’orientation et de partage de vision par rapport à ceux qui décident. Malheureusement, quand on le fait, très souvent on choisit un ou plusieurs et on en oublie un ou plusieurs.
LES RAISONS DU CONSENSUS
Ce consensus tel qu’il a été théorisé a été de dire que nous ne devons plus perdre les forces qui pourraient nous être utiles. Je suis persuadé que sur ce mandat que nous venons d’achever, nous avons fait d’excellentes choses, mais qui sait, si nous avions à nos côtés un Mbaye Diouf Dia, un Lamotte, pourquoi pas aussi un Mady Touré, nous n’aurions pas fait plus et mieux. Il ne s’agit pas de dire que nous on est là, nous allons changer les choses en un coup de baguette magique. On a assez géré pour comprendre que les victoires ne se décrètent pas, les réalisations ne se décrètent pas. Elles sont mises en œuvre avec les difficultés et c’est à force d’abnégation collective qu’on y arrive. Dans ma compréhension, c’est ça le consensus qui a été prôné à la base, théorisé par des acteurs du football. Rien n’est plus représentatif de la base qu’une assemblée générale ordinaire. Rien n’est plus représentatif d’une base que les présidents de 14 ligues régionales qui jouissent de la légitimité locale parce que ce sont les vrais acteurs qui les ont élus et qui jouissent aussi du privilège de proximité. C’est important. Dans le management du football, les gens croient au consensus, au candidat qu’ils se sont choisis. Aussi, ils sont convaincus que c’est ensemble qu’on va le faire. On a fait des kilomètres pour parler et écouter à la base qui a fait mieux que parler parce qu’elle a écrit. Chacun est allé dans son sens et nous est parti dans le nôtre. Mais les comptes rendus sont souvent assez surprenants.
ATTAQUES
Je ne reviens pas sur certaines attaques, on m’a accusé de la mort de Samba Sarr. Ce qui est totalement faux car médicalement cela n’a pas été constaté, les faits ne le corroborent pas. Mais nous sommes dans une veille d’élection pour le football, essayons de cantonner les choses dans l’espace où ils doivent l’être. C’est aller convaincre les électeurs, pensons programme. Nous, le nôtre était en marche. Nous avons la chance d’avoir assez de ressources ici pour dire que notre programme même si on ne l’a pas écrit, chacun d’entre nous ici si on lui pose de question de savoir qu’est-ce qu’il faut pourle football pourles prochaines semaines, les prochains mois, il vous le dira. Parce que nous y travaillons depuis des années et à différents niveaux. Mais dans la réalité, nous sommes interconnectés depuis la base dans les districts, les ligues régionales avec les groupements associés. C’est ça qui nous a fait franchir ensemble les bonds qualitatifs qu’on a constaté.
J’AI DECIDE D’ACCEPTER UNE DEMANDE PRESSANTE
J’ai eu envie de découvrir ce qui se passait dans nos Ligues en tant que président sortant. Avant de me décider par rapport aux enjeux électoraux à venir, j’ai décidé d’accepter la demande pressante, je dirais même dans certaines localités où certaines personnes m’ont dit : «Augustin a ce stade-là, tu ne peux pas partir. Tu vas rester avec nous pour que tous ensemble nous œuvrions à parachever le travail qui a été fait depuis quelques années au profit du Sénégal». Nous n’avons pas à démontrer quelque chose qui est palpable. Tout le monde le sait, à l’international d’ailleurs plus qu’ici, ce que représente le football sénégalais. Nous sommes premiers en Afrique, nous sommes respectés. Nous sommes aujourd’hui la nation qui peut se permettre de dire autant nous brillons en équipe A, chez les jeunes, autant nous faisons des progrès dans le football féminin. Certains peuvent le négliger, mais je donne autant de poids aux titres que nous remportons depuis une dizaine d’années dans le Beach Soccer. Parce qu’aujourd’hui, on nous dit tout est vierge. Ce qui est faux !». «Le problème justement, c’est que les seuls trophées continentaux qui sont entrés ici, l’ont été sous l’ère de cette équipe fédérale. Les Jeux africains, pour la première fois dans ce pays, un trophée continental est entré en dehors du beach soccer, en 2015. Qu’on ne nous dise pas que le football ne marche pas, qu’on ne nous parle pas de renouveau».
NOUS SOMMES CONFIANTS ET SEREINS
«On nous dit qu’il faut aller chercher la Coupe d’Afrique, on y croit on va se battre pour ça. Mais je dis une chose, si on veut aller gagner au Cameroun, il faut qu’on soit tous ensemble, plus déterminés qu’un Lion indomptable, qu’on devienne des Lions redoutables. Quand on est là depuis 2009, on ne peut pas révolutionner juste parce qu’il y a quelqu’un qui a sorti un document où il dit qu’il va demander aux gens de l’Unacois de cotiser pour 7 milliards. Il dit qu’il va jeter Puma dehors pour amener un maillot local et dire aux Sadio Mané : portez ce maillot parce qu’on va le vendre à 10.000 F CFA pour qu’on se passe de l’argent. D’ailleurs qu’il commence par faire porter à Génération Foot les maillots locaux. Qu’on ne nous amène pas des maillots de Metz avec la croix de la Lorraine. Notre réponse aux attaques c’est confirmer tout ce que vous avez entendu comme programme. Demain le 6 et le 7 août, nous sommes confiants et surtout sereins parce que nous savons que nous avons la vérité, la force. Nous avons écouté les autres, nous n’avons pas vu de programme pertinent qui puisse remplacer ce que nous avons ce que nous sommes en train de faire.
ON NE GERE PAS UNE FEDERATION COMME ON GERE UN CLUB
On ne peut pas gérer une fédération comme on gère un club, fut-il Génération Foot. Je suis le premier à le dire : «Mady, je sens que tu manques d’expérience». Et c’est ça la vérité. Je peux ne pas être président, je suis d’accord. Mais, on doit choisir quelqu’un qui puisse continue le travail et qui aura la souplesse, les relations humaines pour maintenir le football dans sa dynamique actuelle. Ma candidature repose sur la volonté de l’ensemble de la famille du football que j’ai accepté. Elle repose sur des engagements que j’aurais respectés même je n’avais pas été choisi comme candidat du consensus. Le football a choisi son camp. Je lance un appel pour qu’on aille à des élections sereines demain (ce vendredi, Ndl) et après demain (samedi, Ndlr). Nous nous engageons à respecter les décisions des commissions électorales que nous nous sommes choisis. Nous ne ferons rien qui puisse nuire au football et à l’image de ce pays-là. Une fois que les élections seront passées, on est l’équipe gagnante, si Mady me le permet, j’irai le voir et l’inviter à venir construire le football ensemble. C’est ça mon devoir que je gagne ou je perde».