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"IL FAUT PRIVILÉGIER LE PRAGMATISME DANS L'ENSEIGNEMENT DES OEUVRES DE CHEIKH ANTA DIOP"

Pour que les idées de Cheikh Anta Diop soient bien connues des Sénégalais, il faut les enseigner de la maternelle à l’université - C’est ce que recommande Aboubacry Moussa Lam, historien et égyptologue

Aliou KANDE, Seydou Prosper SADIO et Maguette Guèye DIEDHIOU  |   Publication 16/04/2019

Pour que les idées de Cheikh Anta Diop soient bien connues des Sénégalais, il faut les enseigner de la maternelle à l’université. C’est ce que recommande le Pr Aboubacry Moussa Lam, historien et égyptologue. Il indique que les idées du savant sénégalais sont enseignées au département d’Histoire de l’Ucad depuis 1981. Le Pr Lam plaide aussi pour la création d’un institut d’égyptologie. 

Professeur Lam, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis Professeur titulaire de classe exceptionnelle ayant plafonné depuis 2006 et définitivement à la retraite à partir du 31 juillet 2019. Sans fausse modestie, j’ai eu une carrière plutôt honorable avec 12 ouvrages, dont 11 écrits tout seul (trois sur ces 11 sont écrits en langue pulaar), 44 articles de haut niveau, 81 articles de vulgarisation et contributions diverses, six thèses encadrées dans une discipline peu courue des étudiants. Et comme distinctions, je suis commandeur de l’Ordre national du Lion, chevalier de L’Ordre national des Arts et Lettres du Sénégal et chevalier de l’Ordre des palmes académiques du Cames. Je suis aussi très proche des problèmes de développement de mon terroir, l’Ile-à-Morphil.

Le « Mouvement carbone 14 » a organisé, en mars, une marche pour une meilleure prise en compte de l’œuvre de Cheikh Anta Diop dans le système éducatif. Qu’est-ce que cela vous inspire en tant qu’ancien assistant de ce dernier de 1981 à 1986 ?

Le combat pour l’enseignement des idées de Cheikh Anta Diop ne date pas de cette marche. Depuis au moins deux ans déjà, le gouvernement du Sénégal a donné son feu vert pour que ses idées soient intégrées dans les curricula, de la maternelle à la terminale. J’ai personnellement participé à deux séminaires sur cette question et tous les niveaux d’enseignement ont été examinés et des propositions de modifications faites. Mais, les choses traînent à se mettre en place, car il faut, entre autres, réformer les programmes. Je pense qu’il faut désormais privilégier le pragmatisme. Une bonne documentation et des séminaires de mise à niveau pourraient nous permettre de démarrer pour certaines disciplines,en attendant la production de manuels et de supports pédagogiques adaptés. Autrement, on risque d’attendre encore de longues années avant un démarrage effectif. C’est le lieu de préciser que pour le département d’Histoire, les idées de Cheikh Anta sont enseignées depuis 1981, date de la levée des mesures qui le frappaient, mais également date de retour de Babacar Sall, Babacar Diop et moi-même à l’Ucad, après une formation en France.

Quelles sont les œuvres qui ont été réalisées par Cheikh Anta Diop ?

Puisque la porte des amphithéâtres lui avait été fermée, Cheikh Anta Diop a enseigné par écrit. Parmi ses travaux d’importance, citons « Nations nègres et culture » (1954), « L’unité culturelle de l’Afrique noire » (1959), « L’Afrique noire précoloniale », (1960), « Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire » (1960), « Antériorité des civilisations nègres. Mythe ou vérité historique ? » (1967), « Le laboratoire de radiocarbone de l’Ifan » (1968), « Physique nucléaire et chronologie absolue » (1974), « Parenté génétique de l’égyptien pharaonique et des langues négro-africaines » (1977), « Civilisation ou barbarie »  (1981) et « Nouvelles recherches sur l’égyptien ancien et les langues négro-africaines modernes » (1988). Certains de ces titres ont été traduits en anglais et même en espagnol. A ces livres, s’ajoutent de nombreux articles dont nous citons deux à titre d’illustration et pour leur grande importance. Il s’agit de « La métallurgie du fer sous l’ancien empire égyptien », Bifan, série B, T. XXXV, n° 3, 1973, pp. 532-547 ; et « Introduction à l’étude des migrations en Afrique centrale et occidentale. Indentification du berceau nilotique du peuple sénégalais », Bifan, série B, T. XXXV, n° 4, 1973, pp. 769-792. 

L’un des livres fétiches est « Fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire ». Pensez-vous que cet ouvrage devrait être un bréviaire pour les chefs d’Etat africains ?

C’est un livre écrit au moment des indépendances pour mettre en garde les élites de l’époque contre la division et recommander l’unité dans un Etat fédéral fort. Malheureusement, Cheikh Anta ne fut pas entendu. Il y avait expliqué que l’unité serait plus difficile à faire une fois les indépendances acquises. Sur cette prédiction, les faits ont déjà fini de lui donner raison. Mais,son livre reste actuel et peut toujours être d’une grande utilité pour tout chef d’Etat soucieux de l’unité africaine et des voies et moyens d’y parvenir.

Au département d’Histoire, il y a une Section d’Egyptologie. Est-ce que les étudiants s’intéressent à cette discipline ?

Dans les choix optionnels, ils s’y intéressent, mais pas autant qu’à l’Histoire moderne et contemporaine, réputée être plus facile. L’Egyptologie est enseignée à partir de la Licence II en cours obligatoires et semble passionner les étudiants, si j’en juge par leur affluence (la présence aux cours magistraux n’est pas obligatoire) et les multiples questions qu’ils me posent.  En Master, nous totalisons une vingtaine d’inscrits et 12 thèses d’Egyptologie sont en cours, malgré les conditions de travail difficiles en matière de documentation. C’est le lieu de rappeler qu’en Egyptologie, l’Ucad n’a pas d’équivalent dans l’espace Cames, mais pour combien de temps encore ? Depuis 2008, l’Assemblée de l’université a donné son feu vert pour la création d’un Institut d’égyptologie, mais à ce jour, aucun texte n’a encore été pris, malgré les promesses réitérées par les plus hautes autorités de ce pays lors de la commémoration du 30e anniversaire de la disparition de Cheikh Anta Diop. Un tel institut aiderait beaucoup dans la naissance de vocations et l’enracinement de l’enseignement et de la recherche égyptologiques. 

En tant qu’enseignant-chercheur, comment contribuez-vous à la vulgarisation des œuvres de Cheikh Anta Diop ?

En les utilisant dans mes cours et en montrant, à travers mes propres publications, que Cheikh Anta a ouvert de nombreuses pistes de recherche qui méritent d’être explorées parce que nécessaires à la compréhension de notre histoire. J’explique également, en utilisant ses œuvres, que sur presque toutes les controverses qui l’opposèrent aux savants occidentaux, les dernières recherches lui ont donné raison : l’Afrique comme berceau de l’humanité, l’africanité et la négritude des anciens égyptiens, le peuplement de l’intérieur de l’Afrique par des vagues migratoires parties de la vallée du Nil et aussi l’unité culturelle du continent.

Quelles sont les stratégies à développer pour que Cheikh Anta Diop soit bien connu des Sénégalais ?

En enseignant ses idées de la maternelle à l’université mais aussi en mettant ses œuvres à la portée des jeunes sénégalais. Pour les adultes qui n’ont pas eu la chance de fréquenter le système formel, leur donner la possibilité de lire ses œuvres à travers leurs traductions dans nos différentes langues ou de les écouter à travers des supports audio.

Est-ce que la relève est assurée au département d’Histoire ?

Je devais partir à la retraite en décembre, mais j’ai été finalement maintenu jusqu’en juillet pour terminer les deux semestres réglementaires. A vrai dire, la relève n’est pas encore totalement assurée, en dépit de nos efforts. En effet, avec une équipe de trois jeunes égyptologues et un quatrième qui va rejoindre l’effectif, nous ne pouvons pas assurer correctement les enseignements. C’est en matière d’encadrement que la relève n’est pas encore bien assurée. En appliquant strictement les normes Cames, l’encadrement adéquat de nos Masters ne peut plus être fait de manière correcte. Pour les thèses, il ne sera plus possible de les faire au département à partir de la rentrée prochaine, faute d’un enseignant de rang magistral (Maître de conférences ou Professeur titulaire). Ce serait une dangereuse régression vu la peine que nous nous sommes donnés depuis 1981 pour faire de Dakar un pôle qui compte dans l’enseignement et la recherche égyptologiques en Afrique. Cette situation demeurera tant qu’un de nos deux Maîtres-assistants ne sera pas inscrit sur la Lafmc.

Cheikh Anta Diop avait créé le Rnd, un parti aujourd’hui divisé en plusieurs entités. Croyez-vous que son héritage politique est bien préservé ?

J’ai surtout pratiqué le scientifique,mais en tant qu’observateur, il me semble que, même durant sa vie, Cheikh Anta n’a pas été très heureux en politique. Il était, sans doute, en avance sur ses contemporains et trop honnête pour faire un bon politicien. Avec sa disparition, le moins que l’on puisse dire, c’est que les choses ne se sont pas améliorées. Le Rnd est parti en lambeaux du fait, peut-être, de divergences d’orientation ou, plus prosaïquement encore, d’ambitions mal gérées à l’interne de la part de ses anciens compagnons.

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