MULTIPLE PHOTOSAKERE MUNA ET SES ALLIÉS EN CAMPAGNE À WASHINGON
L'ancien avocat, candidat à la présidentielle d'octobre au Cameroun, a rassemblé samedi 19 juillet la diaspora autour d'un projet de refondation nationale, promettant un mandat unique consacré aux réformes structurelles
(SenePlus) - À trois mois de l’élection présidentielle camerounaise du 25 octobre, l’ancien avocat et activiste de la société civile Akere Tabeng Muna a tenu hier, 19 juillet 2025, un meeting politique dans la banlieue de Washington, D.C. L’événement, organisé en présence de leaders de partis politiques et d’organisations de la société civile camerounaise, a célébré une alliance inédite autour de sa candidature. À cette occasion, Muna a présenté un éditorial programmatique dans lequel il dessine sa vision d’un Cameroun renouvelé, fondé sur la justice, la transparence et la refondation des institutions.
Un engagement personnel, pas une posture partisane
D’entrée de jeu, Akere Muna se positionne non comme un professionnel de la politique, mais comme un Camerounais profondément concerné par le devenir de sa nation. Il refuse de présenter son message comme un exercice de propagande électorale. Loin des slogans partisans, il revendique une démarche d’introspection nationale, fondée sur l’honnêteté de ses convictions, son parcours personnel, et des propositions concrètes.
Un mandat unique pour une refondation structurelle
L’un des piliers les plus marquants de sa déclaration est la promesse d’un mandat unique de cinq ans, non renouvelable. Ce mandat, affirme-t-il, serait entièrement consacré à mettre en œuvre un programme de réformes profondes et systémiques reposant sur huit piliers majeurs. Ces axes de transformation couvrent l’ensemble des champs de gouvernance, de la justice économique à la refonte des services publics, en passant par une réforme de l’État de droit et la lutte contre la corruption.
Muna fonde son programme sur des décennies d’écoute des Camerounais "ordinaires", dans les tribunaux, les marchés et les villages, qu’il dit avoir rencontrés à travers sa longue carrière d’avocat et de militant. Il insiste sur le besoin urgent de réconcilier le pays avec ses institutions.
Une priorité aux services essentiels : santé, éducation, justice
Fidèle à son parcours d’homme de droit, Muna identifie trois secteurs comme priorité absolue de son gouvernement : la santé, l’éducation, et la justice. Il dit avoir constaté, au fil des années, la souffrance silencieuse des citoyens les plus vulnérables face à des systèmes publics défaillants. Cette promesse de reconstruction sociale est au cœur de son projet présidentiel.
Il annonce également des mesures symboliques fortes dès les 100 premiers jours, dont le rapatriement du corps du président Ahmadou Ahidjo, de son épouse Germaine et de leur fille, actuellement enterrés au Sénégal. Ce geste, selon lui, incarnera une volonté de réconciliation nationale.
Pas de miracle, mais une exigence de travail et de responsabilité
Muna est prudent dans ses promesses. Il déclare ne pas vendre d’illusion ni "semer la division", mais proposer "un travail acharné" et une "invitation ouverte" à tous les Camerounais qui aiment leur pays. Il appelle les électeurs à juger non pas la personne, mais les principes, à ne pas se laisser séduire par la rhétorique mais à scruter la réalité.
À travers cette présentation Muna cherche à incarner un leadership ancré dans l’éthique, la proximité et l’action. Il évoque aussi sa famille comme une source de stabilité et d’inspiration.
Un projet d’unité et de mobilisation internationale
La réunion tenue à Washington hier a permis à Akere Muna de rassembler plusieurs figures de la diaspora camerounaise, des représentants d’organisations civiles, ainsi que des responsables politiques ayant décidé de former une alliance électorale autour de sa candidature. Dans leurs interventions, plusieurs de ces acteurs ont souligné la nécessité de porter la voix du Cameroun sur la scène internationale, notamment pour alerter sur la crise anglophone, la situation sécuritaire dans les régions du Nord et les tensions intercommunautaires.
Muna, qui bénéficie d’un réseau important à l’étranger, a aussi insisté sur l’importance stratégique de sensibiliser les grandes puissances, en particulier les États-Unis et l’Union européenne, sur le caractère urgent et prioritaire de la situation camerounaise.
Akere Muna inscrit sa campagne dans une logique de rupture avec le système en place. Il mise sur une vision morale, réformiste et inclusive, avec pour cap la restauration du contrat social et la réconciliation des Camerounais entre eux et avec leur histoire.