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COMMENT LA FRANCE A VIDÉ L'AFRIQUE DE SES TRÉSORS

Onze Européens, 20 mois, 3 600 objets arrachés à l'Afrique coloniale. La Mission Dakar-Djibouti de 1931, présentée comme une expédition scientifique, cache en réalité un pillage méthodique que révèle aujourd'hui une contre-enquête historique inédite

Publication 29/06/2025

Une exposition au musée du Quai Branly révèle les méthodes controversées de la Mission Dakar-Djibouti, expédition scientifique qui a traversé l'Afrique coloniale pour remplir les musées français.

En 1931, en pleine exposition coloniale de Vincennes, Marcel Griaule, jeune ethnologue de 32 ans, lance une expédition d'envergure à travers l'Afrique. Son objectif : prouver que l'ethnologie mérite d'être reconnue comme une vraie science au service de la nation française.

Soutenue par un budget de 700 000 francs accordé par le Parlement, la Mission Dakar-Djibouti rassemble 11 Européens qui vont parcourir le continent pendant 20 mois. Le bilan de cette expédition est impressionnant : 3 600 objets collectés, 6 000 photographies, 200 enregistrements sonores, 370 manuscrits éthiopiens et même une cinquantaine de restes humains transportés vers la France.

Mais comment une poignée de colons européens a-t-elle pu rassembler autant d'objets en si peu de temps ? Hugues Eben, directeur du Musée national du Cameroun et commissaire de l'exposition, utilise un terme juridique précis : les "acquisitions dolosives" - des pratiques entachées d'irrégularité dans un contexte de rapport de force colonial.

Les archives révèlent que les achats ne représentaient qu'un sixième des dépenses de la mission, malgré un budget spécifique prévu à cet effet. La réalité était tout autre : vols, dons forcés, échanges inéquitables, saisies dans l'urgence.

Le journal de Michel Leiris, publié sous le titre "L'Afrique fantôme", détaille ces pratiques avec une franchise glaçante. À Kéméni et Diabougu, villages de l'actuel Mali, l'équipe vole des masques sacrés Kono en menaçant les chefs de village de représailles policières pour obtenir 10 francs symboliques en échange.

Paradoxalement, cette mission coloniale n'aurait jamais pu réussir sans l'aide d'Africains : guides, porteurs, traducteurs, informateurs. Leurs noms ont été largement effacés de l'histoire officielle.

Mamadou Vad, interprète sénégalais, comprend rapidement ce que cherchent les ethnologues et se met à fabriquer de faux objets rituels que les scientifiques prennent pour authentiques. Dolo, "interprète principal" au Mali, invente des histoires pour donner du sens aux objets collectés sans consultation de leurs gardiens légitimes.

Ces collaborateurs africains développent des stratégies de résistance subtiles, subvertissant parfois les rapports de domination en nourrissant les fantasmes des colons avec des récits mystérieux inventés de toutes pièces.

Des femmes doublement invisibilisées

L'expédition occulte aussi largement les femmes. Les femmes africaines sont ignorées, considérées comme déconnectées des "cultes secrets" qui fascinent les ethnologues. Même Déborah Lifchitz, seule femme ethnologue de l'expédition et pourtant indispensable (elle était la seule avec Griaule à parler les langues locales), sera invisibilisée dans les récits ultérieurs.

Pendant ce temps, les épouses restées en France - comme Jeanne Griaule - organisent, classent et archivent les milliers d'objets expédiés depuis l'Afrique, travail essentiel mais jamais reconnu.

Aujourd'hui, cette histoire interroge directement les musées européens. Hugues Eben réclame le retour des 138 objets camerounais conservés en France, particulièrement les objets rituels : "Tout ce qui est objet rituel doit rentrer, ça se négocie pas."

Malgré les lois françaises d'inaliénabilité qui protègent les collections publiques, des restitutions récentes montrent une évolution possible : 26 pièces d'Abomey sont retournées au Bénin en 2020, le sabre d'El Hadj Omar Tall au Sénégal.

La vision africaine de la restitution est claire : les objets seraient d'abord exposés dans les musées nationaux pour permettre aux peuples de se réapproprier leur patrimoine, puis redistribués vers les communautés d'origine selon des décisions purement africaines.

L'exposition "Mission Dakar-Djibouti, contre-enquête", visible jusqu'au 14 septembre au musée du Quai Branly, marque une rupture. Pour la première fois, un musée français travaille en coopération avec des chercheurs africains pour interroger ses propres collections.

Cette démarche révèle comment l'ethnologie française s'est construite sur le pillage organisé de peuples colonisés, tout en prétendant les "sauvegarder". Elle met aussi en lumière les résistances, les stratégies et l'agentivité des populations africaines face à cette entreprise coloniale.

Reste la question centrale : que faire aujourd'hui de ces objets, de ces images, de ces savoirs ? Comment les citoyens peuvent-ils faire pression pour que s'ouvre enfin un dialogue réel entre la France et les pays africains concernés ?

L'exposition "Mission Dakar-Djibouti, contre-enquête" est visible jusqu'au 14 septembre 2024 au musée du Quai Branly - Jacques Chirac à Paris.

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