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MYTHE AUTOUR DU DËMM SÉNÉGALAIS

Ce n’est ni un anthropophage boulimique, ni un cannibale itinérant en quête de la bonne chair. Il est une omniprésente créature entrée dans le récit des aventures d’une société toujours attachée à sa mythologie malgré les ravages du temps

Serigne Mansour Sy Cissé  |   Publication 24/10/2020

Le « dëmm » sénégalais n’est ni un anthropophage boulimique ni un cannibale itinérant à la quête de la bonne chère. Il est une omniprésente créature entrée dans le récit des aventures merveilleuses d’une société toujours attachée à sa mythologie malgré les ravages du temps. Cet « être » fabuleux est également un moyen pour certaines communautés de se défaire d’un individu ou d’un groupe encombrant en portant l’accusation sur lui, en le frappant d’anathème. Des familles se sont disloquées par le simple fait d’un réquisitoire public articulé autour d’une anthropophagie ritualisée.

« Jeunes, nous prenions la poudre d’escampette chaque fois que nous apercevions une vieille femme atteinte d’éléphantiasis. Elle ne semblait point agressive, mais son handicap physique l’avait mise en marge de la communauté. On disait de cette mamie impotente qu’elle se nourrissait de la chair fraîche des enfants ». Ce récit d’Abdoulaye Sow est très répandu dans les terroirs. La figure du « dëmm » traverse les âges et est entrée dans les imaginaires, au grand dam d’hommes et de femmes souvent pris de soupçons à cause de leurs conditions sociales, de leurs traits physiques, de leur âge avancé ou d’un projet d’exclusion sociale. « Dans notre village, vivait tranquillement une famille jusqu’au jour où elle a été accusée d’ »anthropophagie » après qu’un fils d’un notable a été amputé de sa jambe par des médecins pour apaiser son mal. On dirigea très vite les regards vers cette famille qui a, par la suite, disparu de la bourgade depuis les années 1960. Aucun des membres de ce lignage n’y a remis les pieds. Le village a même perdu leurs traces. Personne ne semble savoir ce qu’ils sont devenus. La légende qui s’est répandue au fil des âges raconte que le père, désespéré de voir son unique fils devenir une personne handicapée, a jeté un mauvais sort à cette famille frappée d’anathème », confie Salimata Dia, originaire d’un village du Fouta Toro.

Crime de la pauvreté

Au Sénégal, le « dëmm », dans l’imagerie populaire, ne porte pas les habits d’un cannibale boulimique comme les Fang d’Afrique centrale du 19ème siècle qui agrémentaient leur menu de chair humaine juste pour faire bonne chère. Il est une figure omniprésente dans les récits fabuleux et charpente les relations sociales dans certaines sphères où le référent imaginaire fait place au merveilleux et dresse des cloisons. C’est le cas dans une contrée sénégalaise où « il n’est pas recommandé de se trouver dans la demeure des cordonniers ou des tanneurs au déclin du jour. Pourtant, au petit matin, on n’éprouvait aucune crainte à les fréquenter. La vie suivait son cours normal jusqu’au crépuscule ; eux-mêmes sentant sans doute cet ostracisme, rechignaient à sortir la nuit au cours de laquelle les autres communautés villageoises les soupçonnaient de s’en prendre aux autres par leurs pratiques anthropophages », narre Lamine Niang, qui n’a pas toujours percé ce mystère de son royaume d’insouciance gouverné par cette créature entrée dans les imaginaires. Inexistante pour les uns, réalité du monde et de l’esprit pour les autres, elle demeure omniprésente dans le rapport à l’autre dans plusieurs communautés africaines et sénégalaises.

À Yoff Ndeungagne, une famille a aussi vécu dans l’infortune du réquisitoire public. « Ay dëmmlañu » (ce sont des « anthropophages ») ! Cette accusation a, pendant de longues années, plongé cette famille dans un abîme profond. Son indigence en a fait une proie facile, un bouc émissaire. La pauvreté est souvent associée au « dëmm ». On y raconte, sous le couvert de l’anonymat, que c’est grâce à l’ascension sociale d’un membre de cette famille que la malveillance à son égard s’est estompée. « Depuis notre tendre enfance, on nous interdisait d’aller dans certaines maisons avec un discours hermétique pour les mômes que nous étions », se rappelle Djibril, traumatisé, malgré l’œuvre du temps.

La vieille femme, le bouc émissaire idéal

« Une vieille femme, qui n’était pas des plus gracieuses certes, avec des grains de beauté sur tout le visage, avait quitté son patelin pour venir s’installer à Yarakh parce qu’elle était considérée comme une « dëmm ». Elle a préféré quitter son terroir pour ne pas compromettre l’avenir de ses enfants qui ne pouvaient y contracter mariage. Elle a mal vécu cette situation », fait savoir le quadragénaire Bassirou Diop qui se souvient de cette anecdote : « Un de mes cousins l’a vue en rêve avec sa fille et au réveil, il est tombé malade. L’information s’est répandue comme une traînée de poudre dans le quartier et cela a empiré la situation ». À en croire un professeur d’histoire et de géographie servant à Ziguinchor, la figure du « dëmm » relève d’une légende populaire. « Je suis en conflit avec ma mère depuis mon enfance car elle m’interdisait de fréquenter une mamie du quartier que je me plaisais à assister dans ses tâches quotidiennes. Chaque fois qu’il me gratifiait d’un repas, je mangeais sans arrière-pensée, au grand dam de ma mère convaincue de sa théorie », se souvient cet enseignant d’ethnie balante. Tout le monde n’est pas de cet avis malgré la modernité. C’est le cas du Saltigué Diène Ndiaye du centre Malango de Fatick. D’après lui, le « dëmm » est bien une réalité au Sénégal. « Nous reconnaissons les symptômes et la différence qu’il y a avec quelqu’un qui est possédé par un djinn », déclare-t-il, non sans ajouter que le malade suit trois mois de traitement (bain, encens, sacrifice, aumône…). La figure du « dëmm » défie le temps.

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