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Par MODOU MAMOUNE FAYE

DJIBRIL DIOP MAMBÉTY, DÉMIURGE ET PYGMALION DU SEPTIÈME ART

EXCLUSIF SENEPLUS - Il était "devenu un mythe bien avant d'avoir rejoint l'autre monde". Ce dandy de Colobane, qui conseillait aux cinéastes "de ne pas essayer de plaire s'ils veulent être universels", incarnait le cinéma africain avant-gardiste

Modou Mamoune Faye  |   Publication 21/07/2025

Le talentueux réalisateur sénégalais, Djibril Diop Mambéty, est décédé le 23 juillet 1998 à Paris à l’âge de 53 ans. C’était il y a exactement 27 ans, jour pour jour. Ce cinéaste de rupture, doublé d’un artiste profondément engagé, a eu une carrière bien remplie, même s’il n’a réalisé que deux longs-métrages, « Touki Bouki » et « Hyènes ». Néanmoins, il laisse derrière lui une cinématographie faite de nombreuses autres œuvres (courts-métrages et documentaires) devenues des films cultes qui continuent de marquer le septième art africain et mondial.

Paris, jeudi 23 juillet 1998. Une belle journée d’été, joviale et ensoleillée. Nous étions une centaine de passionnés du septième art, bien calés dans les sièges d’une salle de projection du Forum des Halles où se déroulait un festival de cinéma. Au programme de cet après-midi, un film du réalisateur Africain-Américain Spike Lee sur la ségrégation raciale dans l’Amérique des années 1960. Un documentaire poignant. Des images fortes, parfois insoutenables : églises de la communauté noire incendiées par des militants racistes du Ku Klux Klan en cagoule, corps d'enfants calcinés, témoignages troublants... Nous suivions les images qui défilaient sur le grand écran, mais avions l’esprit ailleurs, le cœur meurtri. Quelques instants plus tôt, nous venions en effet d’apprendre une nouvelle bouleversante : Djibril Diop Mambéty venait de mourir. Le grand cinéaste sénégalais, l’un des réalisateurs africains les plus doués de sa génération, avait rendu son dernier souffle à Paris où il mettait la dernière main au montage de son tout nouveau court-métrage, « La petite vendeuse de Soleil » qui, hélas, sera sa dernière œuvre. Il est mort dans un hôpital de la capitale française où il se faisait soigner pour des complications respiratoires. C’est Mahama Johnson Traoré, une autre icône du cinéma sénégalais (décédé quelques années plus tard, le 8 mars 2010 à Paris), qui annonça la triste nouvelle. La voix tremblotante, les yeux embués de larmes, il pouvait à peine sortir un mot de la bouche, tellement il était secoué. La nouvelle ne tarda pas à faire le tour des rédactions du monde entier.

Vingt-sept ans sont passés depuis la disparition de Djibril Diop Mambéty, mais nous gardons toujours en mémoire les moments fort instructifs passés avec lui dans les couloirs et les dédales des festivals, de Carthage à Ouagadougou, en passant par Sousse et Dakar. À l’époque, nous étions jeune journaliste au quotidien Le Soleil et découvrions avec enthousiasme le monde du cinéma africain avec ses stars naissantes et ses œuvres balbutiantes dont certaines ont marqué notre carrière. Nous nous rappelons les fous rires de Mambety (oui, ça lui arrivait de rigoler malgré son flegme légendaire) quand une histoire l’amusait, comme lorsque dans le restaurant d’un hôtel de Sousse, en Tunisie, nous lui avions raconté les facéties du peintre Mbaye Diop au Théâtre national Daniel Sorano, devant le président Abdou Diouf qui lui remettait le Grand Prix des Arts. Nous nous souvenons aussi de ses débats passionnés autour du cinéma avec son collègue Ben Diogaye Bèye au restaurant La Forêt, durant l’édition du Fespaco 1997, sans doute son dernier séjour à Ouaga. Ou ce moment surréaliste, au festival de Carthage, à Tunis, quand son court-métrage « Le Franc » fut sacré Tanit d’or en 1994. Ce jour-là, Mambéty était au fond de l’immense salle du Colisée où se déroulait la cérémonie de clôture. Et quand le président du jury prononça son nom, il déploya sa taille imposante, sous les applaudissements, et marcha majestueusement, sans se presser, jusqu’à l’estrade où le rejoignit son frère, le musicien Wasis Diop, et le réalisateur tunisien Férid Boughedir. Dans la salle devenue subitement silencieuse, ces quelques minutes durèrent une éternité...

Près de 30 ans après sa mort, le monde du septième art garde un souvenir impérissable de cet homme si simple et si attachant. Cet homme qui disait souvent : « Si j’avais un conseil à donner aux cinéastes africains, je leur dirais de ne pas essayer de plaire s’ils veulent être universels ». Mais qui était réellement Djibril Diop Mambéty ? La question mérite d’être posée tellement sa personnalité était enveloppée d’un halo de mystère. Il était devenu un mythe bien avant d’avoir rejoint l’autre monde. De Colobane, quartier populaire et coloré de Dakar, « cet épicentre de la marginalité » (comme l’écrit si bien le comédien Nar Sène dans « Djibril Diop Mambéty : la caméra au bout... du nez », un essai consacré au cinéaste) où il naquit le 23 janvier 1945, jusqu’à Paris où il mourut le 23 juillet 1998, ce fils d’imam (guide religieux musulman) a parcouru un long chemin et mené une vie bien remplie. Sa carrière, il l’a commencée très tôt, à 17 ans. L’adolescent du Dakar du début des années 1960, dans les premiers moments de l’Indépendance, mit sur pied le premier café-théâtre sénégalais après avoir quitté le lycée en 1966. Très vite, il intégra le fameux Théâtre national Sorano de Dakar. Bon comédien, Mambéty commença à jouer dans des films, mais son rêve était d’en réaliser lui-même.

Un cinéma avant-gardiste

Un rêve qui ne tarda pas à prendre forme avec « Contras’ City » en 1969, un court-métrage concocté avec peu de moyens, mais qui fit tilt dans le milieu des professionnels du cinéma. Des critiques avertis sentaient déjà en lui un démiurge naissant. Puis il y eut un autre court-métrage, « Badou Boy », un an plus tard. Une chronique colorée et trépidante de la vie quotidienne du Dakar des années 1970. L’année 1973 fut déterminante dans la carrière de Mambéty. Il réalisa son premier long-métrage, « Touki Bouki » ou le voyage de l’hyène, qui apporta un nouveau souffle au cinéma africain. L’histoire paraît simple : Mory (Maguèye Niang) et sa copine Anta (Myriam Niang), deux jeunes tiraillés entre le désir de vivre pleinement leur amour et l’appel du large qui leur fait miroiter un Occident si lointain. Le film fut présenté la même année à Cannes (Quinzaine des réalisateurs) et reçut à Moscou le Prix de la critique internationale.

Le sujet traité dans ce long-métrage (l’attrait que l’Occident exerce sur les Africains) est toujours d’actualité, au moment où des milliers de jeunes n’hésitent pas à affronter l’océan, dans de frêles embarcations, pour rejoindre les rives européennes. Il faut reconnaître au cinéma de Mambéty son caractère avant-gardiste, novateur et parfois même prémonitoire. « Le rôle de Djibril dans le milieu artistique sénégalais est celui du voyant, du clairvoyant. Il marche comme un lion, d’un pas dandinant, donne toujours l’impression de ne rien voir, de ne rien entendre, alors qu’en vérité il est l’un des rares artistes de ce pays à être doué de qualités de voyance et de clairvoyance », disait de lui son ami, l’artiste Issa Samb dit Joe Ouakam, l’un des fondateurs du célèbre laboratoire culturel Agit’Art, décédé le 25 avril 2017 à Dakar. Aussi bien dans sa construction narrative que dans sa démarche cinématographique, « Touki Bouki » (devenu culte) fut une véritable rupture qui, jusqu’à nos jours, continue d’inspirer les cinéastes d’Afrique et d’ailleurs. Rien que pour cela, Mambéty peut être considéré comme un démiurge du 7éme art !

Après « Touki Bouki », ce fut une longue traversée du désert. Et ce n’est que seize ans plus tard, en 1989, qu’il sortit de sa léthargie (voulue ?) pour réaliser « Parlons grand-mère », un making-of « documentarisé » sur le tournage de « Yaaba », le deuxième long-métrage du cinéaste burkinabé Idrissa Ouédraogo. Dans ce film bourré de poésie, il pose un regard plein d’humour et tout aussi tendre sur le personnage principal, une vieille femme symbolisant la sagesse africaine dans toute sa splendeur. Pour la première fois de sa carrière, Mambéty tourne hors du Sénégal, hors de Dakar, cette cité qui l’a vu naître et grandir, cette ville qu’il aimait d’une sorte d’amour-haine qui se reflétait bien dans ses œuvres. Il suffit de (re) voir « Badou Boy », « Contras’ City », « Le Franc » ou « La petite vendeuse de Soleil » pour s’en convaincre. Dans son essai cité plus haut, Nar Sène écrit avec justesse : « Toute son existence, Mambéty ne cessa d’attirer l’attention sur ce monde sulfureux, le sien. Celui-là qu’il connut le mieux pour s’y être souvent dissout, ce monde gourd et lourd avec son cortège de mendiants, de lépreux, d’éclopés, de clochards, d’alcooliques invétérés, déambulant ici et là sur les trottoirs de Dakar, ou dans les bidonvilles périphériques, avec leurs spectres de macchabées, sortis de l’enfer de la déglingue. Les films de Mambéty ventilent une scatologie de la société. C’est pourquoi on les sent ». L’année 1992 marqua son grand retour avec la sortie de « Hyènes », son deuxième et dernier long-métrage. Cette adaptation à l’écran de « La visite de la vieille dame » du Suisse Friedrich Dürrenmatt (pièce de théâtre en trois actes, écrite en 1955) fut un immense succès, aussi bien dans les salles que dans de nombreux festivals. Cerise sur le gâteau, il fut sélectionné officiellement, en 1992, au festival de Cannes. Les critiques furent unanimes : ce chef-d’œuvre est le film le plus achevé de Mambéty, celui dont la densité du sujet, l’esthétique et la direction des acteurs frisent le parfait. On revoit avec plaisir le jeu poignant de feu Mansour Diouf incarnant Dramane Dramé et l’on s’étonne lorsqu’on apprend que c’était là sa première apparition à l’écran. Ce dernier avoua lui-même que Mambéty l’a longtemps épié, à son insu, avant de lui confier le rôle principal. Un choix déroutant qui avait étonné bon nombre de professionnels du cinéma qui pensaient que Mansour ne serait pas à la hauteur. On se rappelle l’une des réparties mémorables de Dramane Dramé quand le maire de Colobane (feu Makhourédia Guèye) lui tend un fusil en lui disant : « Sokh naa ko » (il est chargé) et qu’il lui répond : « Sokhla wou mako » (je n’en ai pas besoin). En fait, Mambéty savait bien user des subtilités de sa langue, le Wolof, pour rendre les dialogues de ses films croustillants et plein de sous-entendus. Et cette beauté du langage, cette force des dialogues, aucun sous-titrage ne peut le restituer fidèlement.

Clin d’œil aux enfants de la rue

Pour Djibril Diop Mambéty, faire du cinéma n’est pas si difficile que ça. Il suffit juste de fermer les yeux et de voir l’obscurité. « Mais si tu fermes les yeux encore plus fort, tu commences à voir de petites étoiles. Certaines d’entre elles sont des personnes, d’autres des animaux, des chevaux, des oiseaux. Maintenant, si tu leur dis comment bouger, où aller, quand s’arrêter, quand tomber, tu as un scénario. Une fois fini, tu peux ouvrir les yeux : le film est fait », expliquait-il, avec amusement, dans un documentaire qui lui est consacré. Après le succès planétaire de « Hyènes », il se consacra à la réalisation d’une trilogie sur ce qu’il appelait l’histoire des petites gens. Il commença avec « Le Franc » (1994) qui raconte l’odyssée burlesque et pleine de philosophie de Marigo, un infortuné joueur de « congoma » rêvant d’argent facile et de succès dans un Dakar où se côtoient vaches en errance et sachets plastiques virevoltant au gré du vent. Puis il y eut « La petite vendeuse de Soleil » (1998) dans lequel la fragile Sili, handicapée des jambes, décida de gagner sa vie en vendant des exemplaires du quotidien « Le Soleil ». Elle s’agrippe à ses béquilles comme une bouée de sauvetage qui lui permet de venir à bout de la rivalité des garçons et de leurs quolibets. Un clin d’œil à tous les enfants de la rue, mais aussi à tous les desperados, ces damnés de la terre qui pourraient être gagnés par le découragement devant une vie qui ne leur fait pas de cadeaux. Autant de personnages dont la bravoure et le courage renvoient à Yadikone, un Robin des Bois sénégalais qu’admirait le cinéaste. « Il a rêvé d’une Afrique libre et grande où celui qui a faim ne sera pas piétiné », disait-il. Sa trilogie sur l’histoire des petites gens devait s’achever par « L’apprenti voleur », mais Mambéty fut fauché par la mort un certain 23 juillet 1998 à Paris. Lui qui disait qu’il avait un rendez-vous de dix mille ans avec le cinéma, ne pensait certainement pas mourir si tôt, à 53 ans.

Il y a des pans de la vie de Djibril Diop Mambety que peu de gens connaissent. Le Zimbabwéen Keith Shiri, critique de cinéma, raconte ainsi l’anecdote suivante. Lors du montage de « Touki-Bouki » à Rome, il fut arrêté par la police italienne qui lui reprochait d’avoir participé à une manifestation antiraciste. Il fut détenu pendant cinq semaines et ne sera libéré qu’après l’intervention du Parti communiste italien et de plusieurs de ses amis dont le cinéaste Bernardo Bertolucci et l’actrice Sophia Loren. A son retour à Dakar, il eut la désagréable surprise de recevoir une note très salée représentant les honoraires des avocats du... Parti communiste italien. Lui qui pensait que ces derniers l’avaient défendu gratuitement ! Sa vie était ainsi faite. Elle alternait les hauts et les bas, les moments de plaisir et les périodes de vaches maigres, le spleen et l’euphorie. Mais contre vents et marées, il continuait de faire son cinéma, sans calculs ni ambitions démesurées. Juste pour le plaisir de fabriquer des images et de faire rêver ses contemporains.

La romancière et cinéaste Franco-sénégalaise, Laurence Gavron (décédée le 14 septembre 2023), qui a rencontré Djibril Diop Mambéty pour la première fois en février 1989 au Fespaco de Ouagadougou, lui a consacré un film intitulé « Ninki Nanka, le Prince de Colobane ». Elle le décrit comme « un personnage fascinant, agaçant parfois, grandiose, généreux et déroutant, beau dans ses vêtements indigo ou noirs, ses chemises à jabot, ses pantalons larges, ses grands manteaux ». En 1991, raconte-t-elle dans un texte publié dans le quotidien « Le Soleil » en 2008 à l’occasion de la célébration des 10 ans du décès du cinéaste, elle l’avait revu à Paris lorsqu’il s’apprêtait à tourner « Hyènes ». Il lui demanda si elle voulait faire un film pendant le tournage, une sorte de making of. « Après réflexion, je lui dis que ce qui m’intéresse le plus, ce serait de tenter de réaliser un film autour de lui, une sorte de portrait », se souvient-elle. Elle se servit du tournage comme toile de fond pour le voir enfin au travail, dix-huit ans après « Touki Bouki ». Ce qui interpellait véritablement Laurence Gavron, c’était ce poète au grand cœur, ce dandy haut en couleurs, fils d’un imam de Colobane, devenu un cinéaste mondialement connu. Elle se mit alors sur les traces de Djibril et de son passé. Après le montage, il fallait avoir son autorisation pour y inclure des extraits de ses films. L’équipe l’avait convoqué pour le visionnage du documentaire. Il arriva, un peu angoissé, s’assit presque sans un mot. Le film débute par une image du père de Djibril, en plan moyen, racontant un rêve qu’il a eu avant le tournage de Hyènes. « Dès qu’il aperçut son père sur l’écran, il se figea, demanda qu’on arrête tout, disant qu’il était d’accord pour signer ce qu’on voudrait et disparut sans voir le reste des images », raconte Laurence Gavron. Il était extrêmement ému de voir son père, qui n’avait jamais été filmé auparavant, en train de parler de lui, de son frère Aziz (le musicien Wasis Diop), du tournage, etc. Dans le film, le père se souvient d’un fils toujours pensif et qui tournoyait dans la cour de leur concession de Colobane. Face à cet enfant qui faisait des gestes incompréhensibles, écrivait sur des feuilles avant de les déchirer, il lui demandait souvent ce qui n’allait pas et Djibril lui répondait toujours : « Papa, j’essaie juste de comprendre le monde… ». Mambéty adorait sa famille, son père, sa maman Mame Binta Ndiaye qui l’encourageait dans son désir de faire du cinéma et, avec une affection particulière, sa grand-mère Mame Béty que l’on aperçoit aussi dans « Ninki Nanka », au milieu de la maison familiale.

Dakar le faisait vibrer, l’inspirait

Ce qui caractérisait le plus Mambéty, c’était son immense humanité. Les acteurs, amateurs ou professionnels, qu’il a toujours mis en valeur dans ses films, ces hommes et femmes de la rue, ces « gueux », ces enfants dépenaillés, ces petites gens qu’il croisait au Plateau à l’image de son inséparable ami Billy Congoma, sont comme un morceau d’humanité. Ils sont vrais et n’ont jamais été égalés dans aucun autre film sénégalais, affirme Laurence Gavron. Ils adoraient Mambety et ce dernier le leur rendait bien. Ils constituaient sa cour à lui, des gens simples et sincères avec qui il se baladait dans les rues et ruelles de Dakar jusqu’au bout de la nuit et à qui il donnait tout : la parole, le droit à une image plus vraie que nature, pas trompée ni tronquée, le droit à une existence dans sa vérité crue, souvent faite de misère, mais également de beauté. « Il aimait être en compagnie de gens qui l’aiment et qu’il aime, mais détestait être flatté », affirme son ami et complice, le cinéaste Ben Diogaye Bèye. Les films de Djibril Diop Mambety évoquent toujours l’existence de ces petites gens, de leurs rêves, à travers la vie quotidienne d’un petit garçon de la ville dénommé « Badou Boy », le désir d’ailleurs de Magaye Niang dans « Touki Bouki », son envie de partir, d’aller en France et puis, au dernier moment « l’impossibilité viscérale de quitter Dakar, sa ville, son univers qui lui est si cher, qui lui est indispensable pour respirer ». Cette métaphore renvoie à Djibril lui-même qui, dans les dernières années de sa vie, résidait entre le Sénégal, la France et la Suisse, mais revenait toujours se ressourcer à Dakar, cette ville qui le faisait vibrer, l’inspirait. A ceux qui lui demandaient pourquoi il faisait des films, il rétorquait : « Je tourne... Je tourne encore... Je ne suis pas encore satisfait. Un jour viendra où la terre elle-même s’arrêtera de tourner ; en ce moment, moi aussi... ». Ce jour est peut-être arrivé un certain jeudi 23 juillet 1998 à Paris, en plein été…

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