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«IL Y A UNE ABSENCE TOTALE DE POLITIQUE CULTURELLE AU SENEGAL»

Palabres avec… Joséphine Mboup, comédienne- actrice de cinéma

Recueillis par Fadel LO  |   Publication 09/04/2021

Joséphine Mboup est une comédienne professionnelle formée à l’Ecole Nationale des Art(ENA). On l’a croisée lors d’un panel organisé par l’Association de la Presse Culturelle du Sénégal(APCS) sur les problèmes du théâtre. Rencontre avec une fervente militante qui défend sa cause avec beaucoup de ferveur et de conviction.

On vous a vu faire un plaidoyer pour la formation des acteurs…

Pour une seule et simple raison. Le théâtre est un Art qui nécessite une formation académique. Le Sénégal est l’un des premier pays en Afrique francophone à se doter d’une école de formation. Malheureusement, la section Art dramatique, qui forme les comédiens, s’est retrouvée plus d’une fois fermée par manque de formateurs. Elle a repris service au début des années 90. J’ai été admise en 1993. A la fin de notre formation en 1997, l’ensemble de la promotion s’est constitué en compagnies théâtrales privées. A la fin des années 90, les professeurs se sont mis à l’échafaudage d’une réforme de l’enseignement d’art dramatique. Ce projet, qui avait été validé par le Ministère de la Culture, prévoyait : une réforme de la formation de comédien et la mise en œuvre de deux nouvelles formations. C’est-à-dire, la formation de formateurs et la formation de metteurs en scène. La formation de metteurs en scène étant une clé importante pour la relance de l’activité théâtrale, tant sur le plan de la création que de la production. Malheureusement, cette proposition de réforme est restée lettre morte et n’a jamais été appliquée. Cette réforme tant souhaitée n’ayant pas eu lieu, l’école est retournée à sa phase de léthargie ou d’état comateux.

Qu’est ce qui empêche aujourd’hui l’Etat de remettre la formation théâtrale pour laquelle des professeurs du conservatoire avaient fait des propositions, notamment au niveau de la formation des formateurs et la formation de metteurs en scène ?

Il y a une absence totale de politique culturelle. Depuis des décennies, les différents gouvernements qui se sont succédé ne se sont pas réellement penchés sur les multiples problèmes du secteur des Arts et de la Culture, notamment du sous-secteur théâtre. Dans les années 90, toutes les promotions sorties du conservatoire ont volé de leurs propres ailes en se constituant en compagnies privées. Elles ne bénéficiaient d’aucune aide de la part de l’Etat. Pour en revenir à la formation, on se demande même, si les différents ministres qui se sont succédé à la tête de ce ministère se sont penchés une seule fois sur la question de la réforme de l’enseignement de la division Art dramatique du Conservatoire. En lieu et place, on nous construit un beau bâtiment du nom de Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose où il y a tout, sauf du théâtre. Un Grand théâtre qui n’a ni compagnie théâtrale, ni ensemble instrumental, ni ballet. Quand de l’autre côté, à l’instar du Conservatoire d’Art dramatique, le théâtre national Daniel Sorano est également en agonie.

Que faut-il faire…

Ce qui manque au secteur. Et ce depuis des années, c’est des voix fortes de personnalités capables de porter un plaidoyer fort pour attirer l’attention du Gouvernement sur l’état désastreux de la Culture.

Depuis votre rôle dans «La Collégienne» vous aviez disparu du petit écran…

Oui, c’est vrai que depuis « La collégienne » de Marouba Fall, réalisée par Boubacar Ba de la Télévision nationale, j’ai disparu du petit écran. Mais pour rappel, quand « La collégienne » sortait, nous étions encore élèves au Conservatoire. Et à notre sortie en 1997, j’ai continué ma carrière de comédienne- actrice professionnelle avec les 7kouss. Une carrière qui nous a menés un peu partout en Afrique et en Europe. Nous avons représenté, sur deux éditions consécutives, le Sénégal au Marché des Arts et du Spectacle Africain en Côte d’ivoire (MASA). Nous avons également représenté le Sénégal au grand Festival de Limoges en 2000. A côté, j’ai joué plus pour le cinéma que pour le petit écran. Et c’est comme ça que j’ai joué dans « TGV »de Moussa Touré, « L’afrance » d’Alain Gomis, les films « Scénarios du Sahel » de Cheikhou Oumar Cissokho du Mali, « Des étoiles » de Dyna Gaye etc.

Qu’est- ce qui justifie, selon vous, l’exil massif des comédiens sénégalais ?

Le facteur qui nous a fait disparaître de la scène, c’est surtout le manque de subventions de la part de l’Etat pour toutes ces compagnies théâtrales privées qui ont contribué au rayonnement du théâtre sénégalais sur le plan national et international. Il faut aussi dire qu’à l’époque, le théâtre national Daniel Sorano ne pouvait pas absorber tous ce flux de comédiens fraîchement sortis du conservatoire. Il y avait également l’absence totale de vision politique sur le sous-secteur théâtre. La première décennie du 21 siècle a vu 90% des comédiens professionnels émigrer vers l’Europe. Raison pour laquelle, je suis retournée à l’école pour me former aux métiers de l’audiovisuel. Et en 2005, je suis sortie de la promotion du Forut Médias centre de Dakar. En 2011, j’ai rejoint le Groupe Futurs Médias.

Vous l’avez dit tantôt, vous avez beaucoup joué pour le cinéma avant de revenir sur le petit écran pourquoi ?

Mon retour sur le petit écran est dû à ma cousine, l’écrivaine Sokhna Mbenga qui m’a coopté pour jouer dans la série, « L’or de Ninki Nanka », réalisé par la boite de production Maroditv.

Concrètement, est ce que les séries télévisées n’ont pas contribué à tuer le théâtre sénégalais ?

Sur cette question, je dirai vraiment non. Actuellement, dans tous les pays du monde, les productions de séries ont connu une hausse considérable. Dernièrement, j’ai suivi un grand reportage sur France 24 qui se penchait sur le phénomène pour essayer de comprendre cet engouement sans précédent constaté sur ce genre. Il faut dire aussi qu’il est plus facile de trouver un ou plusieurs producteurs pour les séries télévisuelles que pour le cinéma. Les producteurs gagnent également sur le sponsoring lors des passages de ces séries sur le petit écran. Ce qui explique cette ruée vers les séries pour ne pas dire une ruée vers l’or. Le Sénégal n’a pas échappé au phénomène. Et depuis quelques années, les séries 100% sénégalaises sont apparues. Je ne suis pas de ceux qui pensent que la télé, par le biais des séries, fait une concurrence déloyale au théâtre. Ce sont deux genres différents. Evidemment, les séries sont plus accessibles du fait qu’elles sont diffusées sur le petit écran et que 99% des foyers sont dotés de postes téléviseurs. Cependant le théâtre vit des moments très difficiles. Pêle-mêle, on peut citer une absence notoire de financement des compagnies qui existent, une réforme du système de l’enseignement dispensé au Conservatoire d’Art Dramatique qui tarde à se mettre en place, une formation de formateurs et formation de metteurs en scène entre autres problématiques… Dans tous les pays du monde, les comédiens jouent autant au théâtre, qu’au cinéma et dans les séries télévisées. Mais en dehors de cette absence de politique culturelle du secteur, le théâtre doit s’adapter en mettant l’accent sur le marketing et la communication digitale pour ramener dans les salles de spectacle le public qui n’attend que ça.

Qu’est-ce qu’il faut faire pour relancer le secteur alors ?

Il existe déjà un comité de relance du théâtre sénégalais qu’Abdel Kader Diarra, membre fondateur des 7kouss, pilote. A ce comité de peser de tout son poids pour faire comprendre aux autorités étatiques l’urgence dans laquelle se trouve le théâtre sénégalais. Il faut subventionner des compagnies professionnelles et semi professionnelles qui existent et qui ont fait leur preuve. En second lieu, il faut une réforme de l’enseignement. Troisièmement, il faut assurer une formation de formateurs et formation de metteur en scène. Quatrièmement, il faut procéder à une mise en place d’un fonds conséquent à l’image du FOPICA pour le cinéma, tout en sachant que le fonds d’aide, domicilié au niveau du ministère de la Culture, sert à tout sauf au renouveau du théâtre sénégalais. Et en cinquième lieu, il faut mettre à la tête du ministère des acteurs du secteur culturel qui ont une profonde connaissance de toutes les problématiques qui plombent l’envol de la culture et du sous-secteur du théâtre en particulier. Je ne saurais terminer sans parler de ces 350 milliards dont le chef de l’Etat a parlé dernièrement pour l’emploi des jeunes. Nous espérons que ceux du secteur des Arts et de la Culture seront bénéficiaires de cette manne financière d’où l’importance d’avoir dans le secteur, des ressources humaines conséquentes capables de tenir un plaidoyer fort pour se faire entendre jusqu’au niveau de la plus haute institution de l’Etat. J’interpelle également le chef de l’Etat sur l’imminence de la relance du théâtre eu égard aux derniers évènements malheureux de la première quinzaine du mois mars qui ont vu une jeunesse désœuvrée déferler dans les rues de Dakar pour crier leur mal- être. Ce qui est dû à une absence de débouchés, d’échecs scolaires, d’absence de perspectives d’avenir. Or, nous savons tous que très souvent, le secteur culturel devient une dernière option pour les jeunes quand ils ne savent plus où aller. D’où l’imminence de la relance du secteur dans son ensemble.

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