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L’AFRIQUE EST EN MARCHE...

Palabres avec…Mahi Binebine Peintre, écrivain - De Marrakech à Paris, en passant par New York, son œuvre navigue entre les mondes, toujours en quête d’un langage sincère et percutant

Propos recueillis par Babacar Korjo Ndiaye  |   Publication 28/02/2025

Peintre, écrivain, engagé auprès des enfants des quartiers populaires, Mahi Binebine incarne un art multiple, entre récit et couleurs, entre rationalité et instinct. De Marrakech à Paris, en passant par New York, son œuvre navigue entre les mondes, toujours en quête d’un langage sincère et percutant. Auteur d’une douzaine de romans traduits en plusieurs langues, dont « Les étoiles de Sidi Moumen », adapté au cinéma sous le titre « Les chevaux de Dieu », il conjugue son travail de création avec un engagement social fort à travers les centres culturels « Les Étoiles ». Dans cet entretien, il revient sur son parcours, sa vision de l’art comme espace de résistance, et partage son regard sur la scène culturelle africaine contemporaine.

Votre parcours est marqué par des allers retours entre des univers très différents: les mathématiques, la littérature, la peinture, entre Paris, New York et Marrakech. Comment ces expériences multiples façonnent-elles votre rapport à la création ?

J’ai une discipline toute militaire. J’écris le matin entre 8 et 13 heures. Et je passe l’après-midi dans mon atelier. Il va sans dire que les scènes du roman influencent ma peinture. Cependant, les deux médiums sont complémentaires. Il y a une rationalité dans l’écris qui n’est pas forcément nécessaire en peinture. Le roman exige une construction claire du récit, logique, précise, même s’il y a des envolées lyriques, des digressions poétiques, des échappées. La peinture, en revanche, du moins la mienne, vogue dans l’irrationnel… l’âme directement ouverte à tous les démons. Les plaisirs sont différents.

En littérature, tout commence par une idée maîtresse mais pour le reste, je ne sais absolument pas où vont me conduire mes personnages avec lesquels j’entretiens de bons rapports. Nous nous respectons mutuellement. Nous négocions l’espace qui sera imparti à chacun. Parfois, je mène la danse, parfois, c’est l’inverse. Mais à la fin, il y a toujours un miracle ! Je viens de finir « La nuit nous emportera », un roman sur ma mère. Autant dire que la peinture qui en découle représente des silhouettes allongées sur des clous… comme des fakirs. Quant aux mathématiques, mes premières amours, (j’ai été prof pendant huit ans à Paris) sont à la base de tout : autant dans l’architecture d’un récit que dans l’équilibre d’une œuvre plastique.

Paris, New York ou Marrakech ont peu d’influence sur ma création qui reste éminemment un processus intérieur.

Dans Les étoiles de Sidi Moumen, vous explorez les racines de la radicalisation à travers l’histoire poignante de jeunes de quartiers défavorisés. Pensez-vous que la littérature peut encore être un rempart contre les fractures sociales et les dérives identitaires ?

Dans mon cas, je peux répondre par l’affirmative. Mon roman « Les étoiles de Sidi Moumen » a été adapté au cinéma par le réalisateur Nabil Ayouch sous le titre « Les chevaux de Dieu » Le livre et le film ont été de vrais succès. Comme nous avions gagné beaucoup d’argent sur la misère, nous avions décidé d’en rendre une partie aux enfants du bidonville. Nous y avons alors créé le premier centre culturel. Depuis lors, sept autres centres ont vu le jour dans des zones défavorisés. Chacun accueille mille enfants. Voyez-vous, il n’y a pas de solution miracle pour émanciper un peuple : éduquer les jeunes. Leur apprendre la culture de la vie… quand d’autres, et ils sont là, embusqués, prônent celle de la mort.

Vos œuvres, qu’elles soient littéraires ou picturales, portent souvent un regard critique sur les réalités politiques et sociales du Maroc et au-delà. Comment conciliez-vous l’engagement de l’artiste et la nécessité de préserver une certaine liberté créative ?

Je ne suis pas adepte de la littérature militante. Les professionnels de l’indignation m’ennuient profondément. Cela dit, on n’a pas le temps de se gratter le nombril ici en Afrique. Bien que je me sente investi d’une mission donquichottesque de redresseur de tort, comme beaucoup d’écrivains de chez nous, je laisse une part belle à l’imagination, aux rêveries…

À travers la Fondation Ali Zaoua et les centres “Les Étoiles”, vous œuvrez pour offrir des espaces d’expression aux enfants de la rue. Quel rôle l’art peut-il jouer dans la reconstruction des vies brisées et dans la transmission d’un héritage culturel ?

Dans le dernier film de Nabil Ayouch, « Haut et fort » tourné dans l’un de nos centres avec nos enfants qu’on appelle « les étoiles », je me suis déplacé à Cannes uniquement pour les voir monter les marches du palais des festivals. Ils ne savaient pas que j’étais dans la salle. En m’apercevant, ils ont fait la queue pour m’embrasser l’un après l’autre. Leurs yeux brillaient comme les miens… cela n’a pas de prix.

Vos romans sont traduits en plusieurs langues, vos toiles exposées à travers le monde, mais vous avez choisi de revenir vivre et créer à Marrakech. Qu’est-ce que cette ville représente pour vous en tant qu’homme et en tant qu’artiste ?

J’ai vécu plus de 5 ans à New York et dix-sept ans à Paris où je comptais élever mes trois filles. En 2002, j’ai vu JM Le Pen accéder au deuxième tour de l’élection présidentielle. Alors, j’ai décidé immédiatement de rentrer au pays. Il était hors de question de vivre dans un endroit où je n’étais pas le bienvenu. Récemment intronisé, le roi Mohamed VI montrait des signes d’ouverture démocratique… alors j’ai tenté l’aventure du retour. Et je ne le regrette pas. Mes livres sont étudiés dans les universités et ma peinture me permet de vivre décemment.

En tant qu’artiste et écrivain profondément ancré dans la réalité marocaine, quel regard portez-vous sur la scène littéraire et artistique africaine contemporaine, notamment au Sénégal, où des voix émergentes questionnent les héritages, les identités et les résistances ?

L’engouement pour l’art contemporain semble s’installer dans notre paysage de façon pérenne. L’art plastique en Afrique, même s’il est jeune, n’a rien à envier à l’art occidental. La foire annuelle d’art 1-54 à Marrakech en témoigne. Mais aussi et surtout la biennale de Dakar à laquelle j’ai eu le privilège d’assister cette année. Une foire d’une qualité exceptionnelle. Il y a une génération d’artistes formés aux écoles des beaux-arts africaines, arabes mais aussi d’Europe. Ils sont peintres, sculpteurs, graveurs, designers, photographes, vidéastes, animés par un vrai désir de liberté, détruisant sans complexe les limites matérielles de la peinture, purifiant son langage jusqu’à l’extrême, narguant l’expression esthétique convenue et ses codes. Ils emploient tous les procédés possibles et imaginables que leur offre le progrès techniques du nouveau siècle.

Je tire un grand orgueil d’avoir offert cette année une œuvre monumentale au musée historique de Gorée. Si les politiques envisagent de construire l’Afrique, ce sont les artistes qui la feront.

Avec des amis, Fatimata Wane Sagna, Hanane Saïdi et Younes Ajarraï, nous avons créé le festival de littérature africaine de Marrakech (FLAM). La troisième édition vient de s’achever. Nous accueillons chaque année une quarantaine d’auteurs africains ou afro-descendants. Vous seriez surpris d’écouter les discours des écrivains. L’Afrique est en train de prendre conscience de ses potentialités. Elle est en marche…

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