MARIAMA BÂ PREND VIE SUR GRAND ÉCRAN
Ce jeudi 4 juillet, l'adaptation d'"Une si longue lettre" par la réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang sort enfin en salle à Dakar, avant de conquérir 15 pays africains via le réseau Canal Olympia

L’attente touche à sa fin. Ce jeudi 4 juillet, l’adaptation cinématographique du roman culte « Une si longue lettre » de Mariama Bâ, signée par la réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang, sort en salle au cinéma Pathé de Dakar, avant d’être projetée dans 15 pays africains via le réseau Canal Olympia. Une sortie qui marque un tournant dans le paysage cinématographique africain.
Présenté en avant-première ce mercredi à Dakar, le film retrace l’histoire poignante de Ramatoulaye, une enseignante dont la vie bascule après l’annonce du remariage de son mari avec la meilleure amie de leur fille. Un drame intime qui interroge la tradition, la condition féminine et la dignité dans une société sénégalaise en mutation.
Face à la presse, Angèle Diabang a évoqué douze années de persévérance pour concrétiser ce projet ambitieux, confronté à des obstacles financiers et culturels. « C’est une longue marche, marquée par un profond amour pour ma culture que j’ai voulu magnifier », a-t-elle déclaré. Abordant le thème sensible de la polygamie, la cinéaste affirme avoir voulu le traiter avec respect, nuance et fierté.
Dans le rôle de Ramatoulaye, Amélie Mbaye livre une prestation saluée par la critique. « Jouer Ramatoulaye a été un véritable défi émotionnel. Il a fallu canaliser ma fougue pour incarner cette femme forte, digne, qui souffre en silence », a-t-elle confié avec émotion.
Tout en restant fidèle à l’âme de l’œuvre originale publiée en 1979, le film propose une relecture contemporaine qui aborde des thèmes toujours d’actualité : éducation, solidarité féminine, modernité face à la tradition. Angèle Diabang a adapté la narration en réduisant certains éléments comme le nombre d’enfants ou en intégrant les lettres dans les dialogues. « Les lettres sont l’âme du roman. Il a fallu trouver un langage cinématographique qui les rend vivantes sans en faire un film épistolaire », a-t-elle expliqué.
Porté par une écriture visuelle raffinée et des performances d’acteurs sensibles, « Une si longue lettre » s’annonce comme un événement culturel majeur pour le Sénégal et le continent africain. Ce long métrage rend un hommage vibrant aux femmes africaines, à leur résilience, leur combat pour la reconnaissance et leur quête de liberté intérieure.