YASS REMBOBINE POUR RENDRE HOMMAGE A SA FAMILLE
Voir Yasser Hachem, alias Yass, en scène est un régal. son spectacle produit, jeudi soir, au théâtre Sorano, est à son image.

De retour à Dakar, Yass a présenté un spectacle, jeudi dernier, à Sorano, pour retracer sa vie et rendre un hommage à sa famille.
Voir Yasser Hachem, alias Yass, en scène est un régal. son spectacle produit, jeudi soir, au théâtre Sorano, est à son image. Débordant d’énergie, d’humanité et de générosité, l’humoriste comédien, alliant l’humour et l’amour, a tenu en haleine le nombreux public venu partager les grands moments de spectacle «one man show», pour rendre hommage à sa famille. dix ans après sa première production, Yass, un sénégalo libanais, né à Dakar, est de retour au pays pour trois grandes dates (11, 12 et 13 avril 2019).
Le premier rendez-vous a été époustouflant avec «Yass rembobine» : du vrai théâtre avec des personnages, à travers plusieurs actes. Yass (49 ans) a fait voyager le public dans son univers familial, de Dakar à Beyrouth, terre de ses ancêtres, en passant par paris. il a rembobiné ses souvenirs au rythme des musiques qui l’ont bercé en Afrique, en Europe et en Asie.
Cette pièce est un mélange de tendresse et d’humour qui fait le sel de son art, convoque beaucoup de personnages drôles, loufoques et émouvants.
Pendant 2 heures de spectacle, sans montrer une signe de faiblesse, Yass a tenu en équilibre entre un cèdre et un baobab, comme un hamac sur lequel il invite le public à s’allonger. Sur un décor simple aux limiers tamisés de rouge et du bleu de Rodrigue-Lecours, sous la musique d’Adham Chalhoub, le show pouvait démarrer.
L’humoriste a fait son entrée avec la musique Abdel Khalil qui a «bercé son enfance et son adolescence». «Je savais que le public de jeudi est un public de retraités. on va vivre des moments de tendresse», a-t-il lancé sous les ovations du public. le «flash-back» est une série de spectacles, qui va prendre fin, ce samedi, à l’institut français de Dakar.
Plongeant les spectateurs dans une ambiance familiale des modulations, de sa voix, il imite sa mère, son père et ses frères. Dans cet acte, il narre une mère ordonnée qui éduque ses enfants, dont un grand frère «bien correct» et cadet «gâté». «Le problème de ma mère, ce n’était pas mon grand frère mais moi, Yass. et mon problème à moi, ce n’était pas mon petit frère Adel, un des plus grands mystères de l’humanité», dit-il. Et de raconter sa mère Jahda, une dame très raffinée, qui tenait la mercerie «la pagaille», à la rue amadou Assane Ndoye, à Dakar : «sa passion, c’était sa famille et la cigarette (…) elle avait toujours trois tasses de café: une chaude pour tuer la nicotine de sa voix teintée de goudron, une tiède pour tuer l’amertume et une brûlante pour m’épouvanter, moi Yasser». Quant à son père, Mohammed Ali, son héros, un dandy adepte d’Yves Saint-Laurent, il avait trois passions dans la vie, à savoir, sa mère, la musique et le champagne. Mais il était aussi un déconneur. Quand mon petit frère lui dit «papa je veux un nouveau frère, il répond en disant ‘un nouveau frère je ne sais pas, mais un demi-frère quand vous voulez’». Eclats de rire et salves d’applaudissements !
La scène la plus cocasse, c’est le mariage au Liban avec une belle-mère extravagante ancrée dans ses traditions de virginité, de mondanité. le show s’est terminé sur une note triste, avec la disparition de sa mère… la leçon de morale retenue, c’est la bonne éducation, l’impact des réseaux sociaux, etc. un hommage fort aussi à ses voisins, à Dakar, Tati Maïmouna et tonton Babacar.