APRES 64 ANS D’ACTIONS, L’USAID DISPARAIT
L’Agence américaine d'aide au développement international (uSAiD) a cessé officiellement d'exister depuis le 1er juillet 2025. L’annonce a été faite par le Secrétaire d’Etat américain, Marco rubio dans une note publiée dans le site du département d’Etat

L’Agence américaine d'aide au développement international (USAiD) a cessé officiellement d'exister depuis hier, 1er juillet 2025. L’annonce a été faite par le Secrétaire d’Etat américain, Marco rubio dans une note publiée dans le site du département d’Etat américain.
A près un gel de ses activités de 90 jours, l’Usaid a été définitivement supprimée. L’Agence américaine d'aide au développement international, créée depuis 1961, ne répond plus à ses objectifs, selon l’administration de Trump. «Le 1er juillet, l'USAID cessera officiellement de mettre en œuvre l'aide à l'étranger. Les programmes d'aide à l'étranger qui s'alignent sur les politiques de l'administration et qui servent les intérêts américains seront administrés par le département d'Etat, où ils seront mis en œuvre avec plus de responsabilité, de stratégie et d'efficacité», a écrit le Secrétaire d’Etat américain Marco Rubio dans un message relayé par le site du Département d’Etat américain. L’objectif est, selon le diplomate américain, de mettre fin à des décennies de dépenses «inefficaces» et de repositionner l’aide étrangère comme un instrument stratégique au service des intérêts américains. D’autant que, à en croire Marco Rubio, l’USAID a échoué à atteindre ses objectifs depuis la fin de la Guerre froide, malgré un budget colossal estimé à 715 milliards USD (ajustés à l’inflation).
Il reproche à l’agence d’avoir favorisé un «complexe industriel d’ONG mondial» avec peu de résultats concrets. «Au-delà de la création d'un complexe industriel d'ONG d'envergure mondiale aux frais des contribuables, l'USAID n'a guère de résultats à montrer depuis la fin de la Guerre froide. Ses objectifs de développement ont rarement été atteints, l'instabilité s'est souvent aggravée et le sentiment anti-américain n'a fait que croître. Sur la scène internationale, les pays qui bénéficient le plus de notre générosité ne lui rendent généralement pas la pareille», a indiqué le Secrétaire d’Etat américain.
Il cite, sous ce rapport, des exemples précis. Selon lui, 165 milliards USD versés à l’Afrique subsaharienne depuis 1991 n’ont abouti qu’à 29% de votes alignés avec les États-Unis à l’ONU, 89 milliards USD au Moyen-Orient et Afrique du Nord n’ont pas amélioré l’image des États-Unis et 9,3 milliards USD en Cisjordanie et Gaza depuis 1991 ont bénéficié à des groupes proches du Hamas. Pire, dit-il, ces financements ont suscité des griefs plutôt que de la gratitude envers les États-Unis.
Marco Rubio insiste aussi sur le fait que l’aide ne sera plus «anonyme». «Les bénéficiaires méritent de savoir que l'aide qui leur est fournie n'est pas une aumône d'une ONG inconnue, mais un investissement du peuple américain», a-t-il fait savoir non sans indiquer que désormais, le drapeau américain remplacera les logos d’ONG sur les colis d’aide.
Il s’est aussi questionné sur l’efficacité de l’aide américaine en mettant l’accent sur le fait que les peuples veulent apprendre à “pêcher” plutôt que de recevoir du poisson. Ce qui, à ses yeux, illustre une préférence croissante des pays bénéficiaires pour l’investissement plutôt que l’aide humanitaire traditionnelle.
Enfin, le Secrétaire d’Etat américain fait savoir que l’aide étrangère américaine sera désormais centralisée au Département d’État, avec des critères de performance renforcés : plus d'efficacité, de stratégie et de redevabilité, en privilégiant le commerce, l’investissement privé et les partenariats gagnant-gagnant. «Le 1er juillet 2025 marque le début d'une nouvelle ère fondée sur le partenariat, le commerce et la prospérité», conclut Marco Rubio. Cette décision risque d’entraver le développement de plusieurs projets entamés au Sénégal par l’Usaid. D’ailleurs, en février dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko avait révélé qu’un important projet de l’ordre de plus 500 millions de dollars, soit plus de 316 milliards Fcfa, a été bloqué au Sénégal