GOOGLE FACE À SES CONTRADICTIONS ÉCOLOGIQUES
Un nouveau rapport publié par Kairos Fellowship met en lumière les impacts environnementaux croissants de Google, notamment une forte hausse de ses émissions de gaz à effet de serre et de sa consommation d’eau.

Alors que Google publiait récemment son rapport environnemental 2025, l’organisation Kairos Fellowship a choisi de répondre en diffusant un contre-rapport alarmant intitulé "Les échecs écologiques de Google". Ce document révèle une hausse spectaculaire de 1 515 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’entreprise depuis 2010 – un chiffre en totale contradiction avec l’image verte que le géant technologique souhaite projeter.
Une réalité dissimulée derrière des chiffres sélectifs
Selon les auteurs, Google maquille son empreinte carbone en ne mettant en avant que ses « émissions de scope 1 », qui ne représentent qu’une infime partie (0,31 %) des émissions totales de l’entreprise. Or, les émissions de scope 2, liées à l’énergie achetée pour faire fonctionner ses centres de données, ont explosé de 820 % en quatorze ans, en grande partie à cause de l’expansion massive de l’intelligence artificielle générative.
« Malgré tous ses efforts pour sélectionner les données qui l'arrangent, Google contribue à l’aggravation de la catastrophe climatique, sans aucune volonté apparente de ralentir », affirme Nicole Sugerman, co-auteure du rapport et responsable de campagne chez Kairos Fellowship.
Une dépendance accrue à l’énergie et à l’eau
Le rapport dénonce aussi une consommation d’eau jugée excessive : entre 2016 et 2024, Google a prélevé plus de 11 milliards de gallons d’eau – l’équivalent de la consommation annuelle de 750 000 foyers. Une pression supplémentaire sur des ressources souvent situées dans des régions confrontées à des stress hydriques croissants.
Janene Yazzie, directrice des politiques au sein de NDN Collective, critique par ailleurs le recours croissant de Google à l’énergie nucléaire, qu’elle considère comme une technologie risquée et inefficace à court terme pour atténuer les effets du changement climatique.
Une IA énergivore et spéculative
Le développement de l’IA, au cœur de la stratégie de Google, est aussi pointé du doigt. Selon le rapport, ces technologies, censées résoudre les grands défis de l’humanité, contribuent en réalité à alourdir lourdement le bilan environnemental du groupe. De plus, elles sont utilisées dans des domaines controversés : surveillance, détention de migrants, guerre, répression…
Pour Sandra Ata, responsable de la lutte contre la désinformation chez Roots, ces choix industriels ont un coût humain : « Ces centres de données sont construits au détriment des communautés locales, de leur eau et de leur énergie. Les droits humains ne sont pas facultatifs. »
Appel à l’action
Face à ces constats, Kairos Fellowship appelle Google à :
garantir une transparence totale de ses rapports environnementaux,
réduire drastiquement sa consommation énergétique, fossile et informatique,
cesser la promotion de technologies risquées comme les petits réacteurs nucléaires,
lutter activement contre la désinformation climatique sur ses plateformes.