46,8% DES JEUNES ENTRE 15 ET 24 ANS NE SONT NI EN EMPLOI, NI EN ETUDES NI EN FORMATION
Dans son rapport provisoire sur le 5e recensement général de la population et de l’habitat, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) dresse un tableau chaotique de l’emploi des jeunes.

L’agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) a rendu public son rapport provisoire sur le recensement général de la population et de l’habitat 2023 (RGPH-5, 2023). il ressort de l’étude que 46,8% des jeunes âgés entre 15 et 24 ans ne sont ni en emploi, ni en études ni en formation (NEET).
Dans son rapport provisoire sur le 5e recensement général de la population et de l’habitat, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) dresse un tableau chaotique de l’emploi des jeunes.
L’analyse de la structure des jeunes en situation d’emploi montre qu’ils ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET) ; et cela constitue un enjeu prioritaire des politiques publiques nationales. En effet, les NEET sont considérés comme l’un des groupes les plus vulnérables et les plus problématiques dans le cadre du chômage des jeunes. Selon les résultats de l'enquête, 46,8% des jeunes âgés de 15 à 24 ans au Sénégal ne sont, ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET). Une analyse plus détaillée montre des disparités importantes selon le sexe, le milieu de résidence et la région.
L’analyse du taux de NEET montre qu’il est plus élevé chez les femmes (55,2%) que chez les hommes (38,0%), indépendamment de la région et du milieu de résidence. La proportion de jeunes NEET est également plus élevée en milieu rural, où 54,9% des 15 à 24 ans sont concernés, contre 40,3% en zone urbaine.
À l'échelle régionale, Matam (63,3%), Tambacounda (59,9%) et Kédougou (59,8%) affichent les taux de NEET les plus élevés. En revanche, les régions de Dakar (35,6%), Ziguinchor (37,4%) et Thiès (40,1%) enregistrent les taux de NEET les plus bas. S’agissant des jeunes de la tranche d’âge 15-30 ans, les résultats montrent que la proportion de NEET s’établit à 49,2%.
Selon le sexe, les hommes (37,9%) enregistrent un taux de NEET moins élevé que celui des femmes (59,9%), indépendamment de la région et du milieu de résidence. De plus, ce taux est également plus élevé en milieu rural (58,2%) qu'en zone urbaine (42,4%).
Au niveau régional, Matam (66,0%), Kédougou (62,6%) et Tambacounda (62,4%), affichent les proportions les plus élevées d’hommes âgés de 15 à 30 ans, ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET). Par contre, les taux de NEET les plus faibles sont observés dans les régions de Dakar (36,4%), Ziguinchor (41,9%) et Thiès (43,1%).
EN MILIEU URBAIN, 42,8% DES JEUNES NE SONT NI EN EMPLOI, NI EN ETUDES, NI EN FORMATION CONTRE 59,2% EN MILIEU RURAL
Concernant la proportion de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation de la tranche d’âge 15-35 ans, elle est de 49,8% au niveau national. Ce taux est de 37,2% chez les hommes et 61,6% chez les femmes. En milieu urbain, 42,8% des jeunes sont concernés, contre 59,2% en milieu rural. Les taux de NEET sont également plus élevés dans les régions de Matam (67,3%), Tambacounda (63,1%) et Kédougou (63,0%), qui affichent des taux largement supérieurs à la moyenne nationale. A l’opposé, les plus faibles taux sont enregistrés dans les régions de Dakar (36,4%), Ziguinchor (43,4%) et Thiès (44,2%). Globalement, quelle que soit la région et le milieu, au moins un jeune sur trois n’est ni en emploi, ni en études, ni en formation.
SIX PERSONNES INACTIVES SUR DIX SONT DES FEMMES
L’analyse de la structure de la population inactive montre une prédominance des femmes occupées au foyer (35,1%) et des étudiants/élèves (31,5%). Les personnes du 3ème âge pensionnaires, celles non pensionnaires et les rentiers représentent respectivement 2,4%, 6,8% et 4,0% de cette population. Appelés personnes hors de la population potentiellement active, les inactifs englobent ceux qui ne sont ni en emploi ni au chômage. Parmi eux, se trouvent ceux qui pourraient potentiellement intégrer la population active. La répartition de la population inactive, selon le sexe, montre que plus de 6 personnes sur 10 inactives sont des femmes et ce, quel que soit le milieu de résidence. Par ailleurs, les femmes occupées au foyer résident plus souvent en milieu urbain (56,1%) qu’en milieu rural (43,9%). La répartition régionale des personnes inactives montre que les régions de Dakar (25,6%), Thiès (14,0%) et Diourbel (10,9%), en rapport avec leur poids démographique, enregistrent les effectifs les plus importants, soit 50,5% du total d’inactifs. En revanche, les régions de Sédhiou (2,9%) et Kédougou (1,3%), moins peuplées, affichent les plus faibles proportions d'inactifs. Cette répartition des inactifs par région est presque similaire, quel que soit le sexe. Alors que la part des jeunes dans la population inactive est évaluée à 44,7% chez les moins de 25 ans et 64,0% chez les moins de 35 ans. Cependant, la répartition des personnes inactives par tranche d'âge varie selon les profils d’inactifs. En effet, les jeunes de moins de 35 ans représentent une part prédominante parmi les personnes occupées au foyer (53,7%) et les rentiers (56,4%).
LES NIVEAUX D’INACTIVITE LES PLUS FAIBLES SONT ENREGISTRES DANS LES REGIONS DE DAKAR (44,4%), KEDOUGOU (44,3%), TAMBACOUNDA (43,1%) ET KAFFRINE (41,3%)
Par contre, pour les personnes du troisième âge, 9 sur 10 inactifs (91,5%), qu'elles soient pensionnaires ou non, ont plus de 60 ans. En plus, parmi les étudiants/élèves, 86,8% se situent dans la tranche d'âge 15- 24 ans. Au niveau régional, le taux d’inactivité demeure élevé dans l’ensemble des régions. Les régions de Matam (57,3%), Ziguinchor (53,6%), Saint-Louis (52,8%) et Fatick (52,2%) ont les taux d’inactivité les plus élevés, avec plus de la moitié des personnes en âge de travailler qui sont inactives. Les niveaux d’inactivité les plus faibles sont enregistrés dans les régions de Dakar (44,4%), Kédougou (44,3%), Tambacounda (43,1%) et Kaffrine (41,3%), avec des taux inférieurs à la moyenne nationale (47,8%). En outre, indépendamment de la région et du milieu de résidence, l'inactivité se révèle être plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.