60 MILLIARDS INJECTES EN TROIS ANS POUR L’EMPLOI DES JEUNES ET DES FEMMES
La DER/Fj affiche les chiffres de la conviction

Les complaintes et accusations ont fusé de partout. Jusqu’au sein du camp du pouvoir des voix se sont élevées pour pointer du doigt la mauvaise partition supposée de la Délégation à l’Entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes, (Der/Fj) dans la lutte contre le chômage des jeunes. Les détracteurs de la DER prétendent que cette structure est tout simplement inutile. Assez pour pousser Pape Amadou Sarr et son équipe a sonner la riposte et, surtout, profiter de l’opportunité d’un bilan de trois années d’existence pour étaler ce qui est présenté comme étant les chiffres de la conviction. La DER a bien travaillé, selon ses dirigeants. Elle a réussi en très peu de temps à injecter dans les circuits de financement 60 milliards de francs touchant environ 106 mille bénéficiaires entre 2018 et 2020 sur l’ensemble du territoire national à travers tous les 45 départements du pays. Pape Amadou Sarr et ses collaborateurs se sont fortement réjouis de leurs performances. Tout en étalant le bilan et dressant les perspectives, Pape Amadou Sarr a été clair et catégorique. « La Der n’a pas de couleur politique et elle est républicaine et transparente. En gros, elle est sans aucune coloration politique, religieuse ou culturelle » a-t-il soutenu.
Très longtemps critiquée, et avec une virulence particulière au lendemain des émeutes survenues en début de mars où les jeunes ont manifesté leur ras-le-bol en saccageant tout sur leur passage, la Der a entrepris de riposter par les chiffres et des réalisations concrètes. Certains compatriotes voient en cette structure un organe inutile qui a failli à sa mission en privilégiant les militants du parti au pouvoir ? Hier, son délégué général, Pape Amadou Sarr, et ses services ont voulu prouver le contraire en tenant une conférence de presse pour faire le bilan des trois ans d’existence de la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des Femmes et des jeunes depuis sa création en mars 2018. La Délégation est revenue sur les projets d’accompagnements aux cibles ainsi que sur ses réalisations de ces trois dernières années. Une occasion pour le délégué général de la Der de solder ses comptes avec ses détracteurs et de régler leur compte aux « frustrés » qui ne voient pas l’importance de cette structure. Selon son délégué général, c’est un faux débat de dire que l’Etat a failli dans sa mission de création d’emplois pour la jeunesse. Car, soutient Pape Amadou Sarr, le principal rôle de la Der n’est pas de créer directement des emplois, mais plutôt de mettre en œuvre des conditions optimales favorisant la création d’emplois « Il nous est important à la Der de vous présenter, de manière fixe et régulière, notre feuille de route ainsi que nos perspectives. C’est dans ce sens qu’a lieu cette conférence de presse à travers laquelle nous rendons publiques les actions que nous menons en faveur de l’autonomisation économique des femmes et des jeunes depuis trois ans. La Der est une structure qui s’associe aux opérateurs nationaux économiques du secteur privé. Elle est dédiée à l’emploi, à la formation et aux financements et l’insertion de la jeunesse. Elle est au cœur du programme d’urgence de l’insertion socio- économique des jeunes. Nous avons injecté plus de 60 milliards de financement touchant environ 106 mille bénéficiaires entre 2018 et 2020 sur l’ensemble du territoire national à travers tous les 45 départements du pays. Il est libre à tout technicien économiste, docteur et autres spécialistes d’épiloguer que l’Etat a failli à sa mission. Le rôle principal de l’Etat n’est pas de créer de l’emploi. L’Etat souverain met en place les conditions optimales pour une éducation de qualité, la sécurité du territoire et des frontières. Ce rôle de l’Etat est aussi de favoriser l’harmonie, une unité du peuple comme l’a si bien dit le président de la République Macky Sall. Normalement si le secteur du Tourisme joue son rôle, les emplois seront créés» a précisé le Délégué général de la Der, Pape Amadou Sarr.
Les projets de financements !
Au niveau national, selon la répartition par genre, la Der a financé 75 % de femmes et 25 % de jeunes. Avant la période Covid19, elle a eu un taux de remboursement de 70 %. Ce qui, on en conviendra, est appréciable. Suspendus lors de la pandémie pour permettre aux bénéficiaires de s’en sortir, les remboursements reprendront à partir du mois de mai. La Délégation à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes a innové en juin 2020 à travers le système de nano crédit. Il s’agit d’un service pour l’autonomisation des femmes et l’appui aux mareyeuses du marché au poisson et à celles qui s’activent dans le petit commerce pour mener leurs activités quotidiennes. Nano crédit vise à développer l’auto- emploi et renforcer l’inclusion financière des entrepreneurs individuels en mettant à leur disposition des financements allant de 100 mille à 300 mille francs avec des modalités et des conditions de remboursement leur permettant de diversifier leurs activités. Les résultats sont encourageants puisque le service a accompagné plus de mille femmes dans leurs activités à hauteur de 694 millions et formé plus de 300 femmes. La Der ne s’en est pas arrêtée là. Il a lancé un Programme d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales (Pavie) sur une durée de 5 ans pour un montant global de 150 millions de $ (75 milliards de francs CFA) financé par la Banque africaine de développement (Bad). « Actuellement, on déroule le Pavie 1 qui est financé par l’Etat du Sénégal, la Bad et l’Agence française de développement pour un montant de 74 milliards. Les demandes de projets sont là, de même que les financements. Donc, il reste juste à financer ces jeunes. Le projet vise à financer plus de 14 mille initiatives entrepreneuriales, à générer et consolider 65 mille emplois directs, 89 mille emplois indirects. Au total, ça fera 154 mille emplois dont 65 % destinés aux femmes. Il vise aussi à former plus de 27 mille entrepreneurs dont plus de 15 mille femmes et appuyer la transformation digitale de 2200 entreprises ainsi que la formalisation de 3500 autres entreprises dont 50 % dirigées par des femmes. Le Pavie, c’est 74 milliards. Mais actuellement, on est à 17 milliards déjà financés. La Der a juste débloqué 10 milliards et on a financé 7 milliards avec le partenariat des institutions financières. Je donne souvent l’exemple de l’anacarde avec la BNDE ou la Der a débloqué 1 milliard et la banque a financé 3 milliards 100 millions. On a un taux de recouvrement sur ces 3 milliards 100 millions de 95 %. C’est satisfaisant comme taux de remboursement. Nous avons injecté 6 milliards 700 millions pour la campagne anacarde et 4 milliards pour la mise en place de la disposition d’engrais. Au total, on a pu toucher 17 mille producteurs sous forme d’intrant pour la campagne d’agricole 2019-2020 », a listé le directeur de l’exploitation de la Der, Baidy Ba Diagne sur les réalisations de Pavie.
Perspectives !
La Der ambitionne de contribuer au plan d’urgence pour l’emploi et l’insertion des jeunes, de collaborer avec le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération dans le cadre des programmes de relance des activités économiques des femmes et des jeunes avec des ressources financières. Elle a lancé sa plateforme Financement.sn. A travers cette plateforme, les bénéficiaires peuvent déposer leurs projets. Les résultats en temps réel et les rapports d’activités seront publiés dans ce site. Pour assister les agriculteurs dans les infrastructures de stockage, Pape Amadou Sarr a annoncé la création de 10 hangars. A l’en croire, une réflexion est déjà entamée sur le processus. « Nous voulons faire des hangars modernes aux standards internationaux pour conserver toutes sortes de produits. Que cela soit l’arachide, la mangue, les oignons et la pomme de terre. Notre objectif vraiment, c’est, aujourd’hui, d’aller sur une phase pilote de 10 hangars. Ça sera fait très rapidement. Nos équipes et les partenaires extérieurs vont bientôt créer deux hangars de stockage de 1500 tonnes à Ziguinchor, deux de 2500 tonnes à Kolda, deux à Sédhiou, un dans la région de Fatick. Et mettre 4 à 6 hangars dans la zone des Niayes où il y a beaucoup de pertes en termes de productions horticoles à l’instar de l’oignon actuellement. Notre objectif, c’est de contribuer à la structuration de cette chaîne de valeur agricole qui nous permet de produire, de conserver, de transformer et de consommer. Pour cela, nous avons mobilisé des ressources importantes pour réaliser ces hangars très rapidement » a indiqué le patron de la Der, Pape Amadou Sarr. Durant tout long de cette face à face avec les journalistes, le Délégué général, Pape Amadou Sarr, et ses collaborateurs ont cherché à convaincre par des chiffres aussi des vidéos sur les réalisations des bénéficiaires. M. Pape Amadou Sarr a tenu surtout à souligner le caractère républicain de la Délégation qui est ouverte à tous les citoyens sans coloration politique, religieuse ou culturelle.