«AVEC TOUS LES MECANISMES MIS EN PLACE, RIEN NE MARCHE POUR LES JEUNES»
Selon le directeur de la microfinance, Oumar Cissé, rien ne marche pour les jeunes.

L'école de formation Ipg/Isti a organisé hier un panel sous le thème: «La micro finance, levier de l'entreprenariat des jeunes diplômés». Cette rencontre avait pour objectif d'inciter les jeunes à s'investir dans l'entreprenariat. Selon le directeur de la microfinance, «rien ne marche pour les jeunes».
Selon une enquête de l’Ands, la population sénégalaise est majoritairement jeune. Beaucoup d’entre eux sont des chômeurs. C’est dans ce sens que l’Etat du Sénégal a mis en place beaucoup de mécanismes de financement pour aider les jeunes à entreprendre des projets, puisque le marché de l’emploi est saturé. Mais, malgré la prolifération des mécanismes de financement, le chômage des jeunes augmente de jour en jour. C’est pour trouver des solutions durables que le groupe Ipg/Isti a organisé un panel sur l’entreprenariat des jeunes. Le directeur de la microfinance, Oumar Cissé, estime que le chômage est plus élevé au niveau des jeunes, donc rien ne marche pour eux. Parce que «30% des jeunes n'ont pas de qualifications. Les personnes sans diplômes représentent 40% des chômeurs, contre 60% de jeunes diplômés.
L'emploi salarié est faible et il a montré ses limites», a-t-il expliqué. Selon lui, on utilise les instruments de l'Etat pour financer des proches. Ces nombreux mécanismes de financement ne permettent pas de résoudre le problème du chômage des jeunes, donc il faut privilégier l'entreprenariat».
En outre, il est revenu sur le taux élevé d’intérêt dans le secteur de la microfinance. Selon lui, le taux élevé dans les institutions financières est une problématique du secteur, mais il faut préciser que ce n'est pas illégal. «Le Sénégal dans l'espace Uemoa a les taux d'intérêt les plus bas. C'est élevé parce que les institutions de microfinance ont des coûts opérationnels. Il y'a des coûts du risque. Nous allons travailler, de concert avec l'Uemoa à diminuer le taux dans les institutions de microfinance», promet-il.
Pour sa part, la directrice exécutive de Jokkolabs, Fatim Niang Niox, affirme que l’on ne naît pas entrepreneur. «L'Etat manque de structuration dans ses mécanismes de financement. Il y'a beaucoup d'agence qui ont été créées et que l’on ne voit plus. Je ne vais jamais financer un entrepreneur qui n’est pas prêt. Si vous ne payez pas, on vous envoie des huissiers ; mais il fallait les accompagner avant de leur donner de l'argent», explique-t-elle.
A l’en croire, chaque africain a une idée de projet, parce que nous ne sommes pas dans une société individualiste. Cependant, elle est revenue sur le manque de structuration des mécanismes de financement de l’Etat. «Ce manque de structuration dans les mécanismes fait qu'il n'y a pas une grande portée sur les chiffres. Je connais des entrepreneurs qui ont des crédits dans presque toutes les structures de microfinance, parce que le montant de financement pour leur projet est insuffisant. Ce qui fait qu'ils sont obligés de rembourser en ne créant pas aucune valeur ajoutée pour leur pays. Il leur faut un accompagnement», prône-t-elle.