CE QUE TRUMP A COMPRIS ET QUE TROP DE PRÉSIDENTS AFRICAINS N’ONT PAS ENCORE COMPRIS
Dans une économie mondiale compétitive, un président ne peut se limiter à la diplomatie symbolique. Il doit être le premier commercial de son pays, transformant chaque déplacement officiel en mission économique pour ouvrir des marchés et ...

Dans une économie mondiale compétitive, un président ne peut se limiter à la diplomatie symbolique. Il doit être le premier commercial de son pays, transformant chaque déplacement officiel en mission économique pour ouvrir des marchés et propulser ses entrepreneurs à l’international.
C’est exactement ce que Trump a démontré lors de sa tournée dans le Golfe en mai 2025. En seulement quelques jours, il s’est rendu en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis, accompagné non pas d’une simple délégation protocolaire, mais de figures majeures de l’économie américaine : Elon Musk, Sam Altman, des dirigeants de BlackRock, Nvidia, Boeing, ExxonMobil, General Atomics…
Ce déplacement a donné lieu à une pluie d’annonces. Avec Riyad, ce sont 600 milliards de dollars d’engagements d’investissement qui ont été annoncés. À Doha, le Qatar a commandé 210 avions Boeing pour un montant de 96 milliards de dollars. Et à Abu Dhabi, plus de 200 milliards de dollars d’accords ont été signés dans les secteurs de l’énergie, de l’intelligence artificielle et des infrastructures. Au total, cette tournée aurait généré entre 2,5 et 4 trillions de dollars d’opportunités économiques pour les États-Unis.
Trump n’a pas voyagé pour la forme. Il a voyagé pour vendre l’Amérique, pour faire gagner ses entreprises, pour ouvrir des marchés à ses champions économiques. Pendant ce temps, trop de chefs d’État africains continuent de voyager seuls ou avec des délégations purement administratives. Trop souvent, les sièges d’avion restent vides d’entrepreneurs, de jeunes start-up, d’industries prometteuses. Et les retours au pays se font sans aucun contrat signé, sans aucune nouvelle opportunité économique.
Il est urgent de changer de vision. Le Maroc offre un excellent exemple à suivre. Le Roi Mohammed VI voyage avec les PDG des plus grandes entreprises marocaines. Grâce à cette stratégie, Attijariwafa Bank, Maroc
Telecom, Royal Air Maroc ou encore Saham se sont implantés dans plusieurs pays africains, créant de l’emploi, de la valeur ajoutée et renforçant l’influence du pays.
La Turquie, avec Erdogan, suit la même dynamique. Ses entreprises sont désormais sur les marchés africains, dans le BTP et de l’immobilier.
L’Afrique n’a pas le droit de continuer à voyager à vide. Chaque déplacement présidentiel devrait être une offensive économique. Chaque visite à l’étranger devrait permettre de faire émerger des champions nationaux, de leur offrir l’accès à de nouveaux marchés, et de ramener des devises qui renforceront la balance commerciale de nos pays.
L’influence politique ne vaut que si elle est au service de la puissance économique. Et si l’Afrique veut peser dans le futur, elle devra apprendre à soutenir ses entrepreneurs comme des atouts stratégiques, à les exporter, à les faire briller, et à transformer chaque voyage présidentiel en victoire collective.
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