HAUSSE DE 6,53% DU TAUX D’INVESTISSEMENT, AUGMENTATION DE 1,07% DE LA CONSOMMATION PUBLIQUE, REDUCTION DU NIVEAU DE LA PAUVRETE A 4,95%
L’étude d’impact de l’allocation optimale des ressources pétrolières et gazières au Sénégal publiée par le Bureau opérationnel de Suivi (Bos) suscite beaucoup d’espoir pour notre pays

L’étude d’impact de l’allocation optimale des ressources pétrolières et gazières au Sénégal publiée par le Bureau opérationnel de Suivi (Bos) suscite beaucoup d’espoir pour notre pays. En ce sens que les recettes issues de ces exploitations constituent une aubaine pour le pays, aussi bien pour son secteur public que privé, mais particulièrement pour la population.
Le Sénégal est en passe de devenir un producteur de pétrole et de gaz avec la découverte de trois (03) gisements de grande échelle que sont le champ pétrolifère de Sangomar découvert en 2014, et les gisements de gaz naturel de Grand Tortue/Ahmeyin (GTA) et Yaakaar-Teranga. Dès lors, l’exploitation de ces ressources, attendue en 2023 pour les gisements de Sangomar et GTA, pourrait constituer un important moteur de croissance économique pour le pays. En tout cas, c’est ce qui ressort de l’étude sur l’impact des futures recettes pétrolières et gazières sur les conditions de vie des populations en 2023.
Selon le coordinateur du pôle suivi des impacts socio-économiques, les prévisions sur le moyen de la production du pétrole et du gaz tablent sur une croissance économique de 4,8% en 2022 contre 10,1% en 2023, soit un gain de 5,3 points. Par ailleurs, Baye Elimane Gaye précise que ces recettes auraient une incidence positive sur le Produit intérieur brut (PIB), la consommation et les investissements privés qui augmentent en moyenne respectivement de 2,6%, 1,8% et 3,1% sur toute la période d’exploitation. Ce qui constitue ainsi une aubaine pour le pays, aussi bien pour son secteur public que privé, mais particulièrement pour sa population. Même si le taux de pauvreté qui était de 37,8% en 2019 a baissé de 5 points de pourcentage par rapport à l’année 2011 où elle était de 42,8%, indique Baye Elimane Gaye, le Sénégal a des défis importants à relever tels que le développement du capital humain.
Revenant sur les résultats de l’étude, il révèle que les projections faites sur les trois prochaines années estiment les recettes de l’Etat à 570 milliards de FCFA. Ces recettes favoriseront, à l’en croire, l’essor du secteur pétrolier et gazier au Sénégal qui, pour le moment, n’a pas beaucoup d’impact sur l’économie. Aussi, il annonce une évolution positive du niveau de l’investissement du pays durant les trois premières années d’exploitation. Cela se traduit par une hausse de cet agrégat de 2,38% en 2023, de 4,50% en 2024 et de 6,53% en 2025 par rapport à la situation de base.Il en est de même de la consommation privée qui devrait progresser de 2,44%en 2023, de 1,56%en 2024 et de 0,63% en 2025. La consommation publique aussi est affectée positivement par l’afflux de nouvelles recettes. En réalité, il est prévu qu’elle augmente de 1,07% en 2023, 1,79% en 2024 et 2,64% en 2025, par rapport à sa valeur de référence.
Ces différentes variations, entre autres investissements et consommation, aboutissent à une hausse du niveau de PIB du pays en 2023 et 2024 de respectivement 2,24% et 1,15% par rapport à sa valeur de référence. Cette hausse sera suivie par une légère baisse de 0,01% en 2025. Sur le bien-être des populations, l’expert annonce une réduction de la pauvreté de 4,95% sur la période 2023- 2025, dont 4,77% chez les ménages dirigés par des hommes contre 6,14% chez les femmes. Réduire la pauvreté de 4,95% sur la période 2023 -2025, dont 4,77% chez les ménages dirigés par des hommes contre 6,14% chez les femmes. Ce scénario affecte aussi positivement le niveau de l’investissement du pays durant les 3 premières années d’exploitation. Cela se traduit par une hausse de 3,39% en 2023, de 3,48% en 2024 et de 3,40% en 2025 par rapport à la situation de base. Il en est de même de la consommation privée qui devrait progresser de 2,63% en 2023, de 1,96% en 2024 et de 1,25% en 2025. La consommation publique quant à elle varierait de 1,51% en 2023, mais connaîtrait une diminution de 0,28% en 2024 et de 1,93% en 2025.Ases yeux, ce scénario incite l’Etat à réduire ses dépenses de consommation courante et à privilégier les dépenses en capital. Il en résulte une hausse du niveau de PIB du pays de 3,53%en 2023, 3,77%en 2024 et 3,83% en 2025, par rapport à sa valeur de référence.
Globalement, les résultats obtenus prédisent que les futures recettes pétrolières et gazières participeront à l’amélioration des conditions de vie des ménages sénégalais durant les trois (03) premières années de leur exploitation. Ils confortent aussi la position de l’Etat quant au fait de consacrer 90%des recettes pétrolières et gazières à des investissements prioritaires. D’où les différentes recommandations formulées auprès des décideurs. Il est recommandé au ministère des Finances et du Budget de mettre en place un comité technique multisectoriel incluant le secteur privé formel et informel et la société civile, à travers l’élaboration d’un document de planification stratégique des dépenses financées par les recettes d’hydrocarbures, qui définit les actions à réaliser compte tenu des résultats de l’étude, du PAP 2A ainsi que les projets d’investissement définis dans le Programme d’Investissement Prioritaire (PIP). Pour l’Etat il est demandé de prioriser, dans l’allocation des ressources pétrolières et gazières, les secteurs économiques tels que le transport, l’agriculture, l’énergie, la pêche et l’élevage, l’eau et l’assainissement, la santé et l’éducation.