LA BANQUE MONDIALE DECAISSE PLUS DE 209 MILLIARDS
Cette initiative permettra l’augmentation des capacités de production et de transport des énergies renouvelables, ainsi qu’une hausse des investissements dans ce domaine.

L’électrification des pays de l’Afrique de l’Ouest est au cœur des priorités de la Banque mondiale qui vient de débloquer une enveloppe de 465 millions de dollars, soit près de 209 milliards de francs Cfa. Cette initiative permettra l’augmentation des capacités de production et de transport des énergies renouvelables, ainsi qu’une hausse des investissements dans ce domaine.
La Banque mondiale a annoncé hier un financement de plus de 209 milliards Fcfa pour accroître l’accès à l’énergie et intégrer les énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest. Ce nouveau projet régional d’accès à l’électricité et de stockage de l’énergie par batteries permettra d’augmenter les raccordements au réseau dans les zones fragiles du Sahel, de renforcer les capacités de l’Autorité de régulation régionale du secteur de l’électricité de la Cedeao (Arrec) et d’améliorer l’exploitation du réseau de l’Eeeos grâce à une infrastructure de stockage de l’énergie par batteries. Cette initiative ouvre la voie à l’échelle de la région, à l’augmentation des capacités de production et de transport des énergies renouvelables, ainsi qu’à une hausse des investissements dans ce domaine.
Conscient que l’Afrique de l’Ouest est à l’aube d’un marché énergétique régional qui promet des retombées positives considérables sur le plan du développement et recèle un potentiel significatif pour la participation du secteur privé, le chef de service au pôle mondial d’expertise en énergie de la Banque mondiale indique qu’au cours de la dernière décennie, l’institution a financé près de 2,3 milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures et les réformes en faveur d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (Eeeoa).
Selon Charles Cormier, cette initiative considérée comme essentielle pour atteindre l’accès universel à l’électricité à l’horizon 2030 dans les 15 pays de la Cedeao va s’appuyer sur les progrès déjà réalisés et financera des travaux de génie civil pour accélérer l’accès en Mauritanie, au Niger et au Sénégal.
Plus explicite, il révèle qu’en Mauritanie, l’électrification rurale sera étendue grâce à la densification du réseau des sous-stations existantes. Ce qui permettra d’électrifier les villes de Boghé, Kaédi et Sélibaby, ainsi que les villages voisins le long de la frontière sud avec le Sénégal. Elle touchera aussi les populations situées le long du fleuve Niger et dans les régions du centre-est du pays, vivant non loin de l’interconnexion entre le Niger et le Nigeria, avec un accès au réseau, tout comme celles à proximité des sous-stations en Casamance au Sénégal.
Les tarifs de raccordement au réseau seront partiellement subventionnés, limitant ainsi les coûts pour le million de personnes qui devraient en bénéficier. Sans compter le raccordement au réseau d’un nombre accru de ménages et d’entreprises, l’amélioration de sa fiabilité et la mise en valeur des importantes ressources en énergie renouvelable de la région, de jour comme de nuit, qui contribueront à accélérer la transformation économique et sociale de l’Afrique de l’Ouest.
Ailleurs, en Côte d’Ivoire, au Niger, et à terme au Mali, le projet financera des équipements de stockage de l’énergie par batteries pour améliorer la stabilité du réseau électrique régional en augmentant la réserve d’énergie dans ces pays et en facilitant l’intégration de sources d’énergies renouvelables intermittentes. Quant aux technologies de stockage de l’énergie par batteries, Charles Cormier annonce qu’elles permettront aux opérateurs de l’Eeeoa de stocker l’énergie renouvelable produite en dehors des heures de pointe.
Ainsi, ils pourront la distribuer pendant les périodes de forte demande, au lieu de recourir à des systèmes de production électrique à forte intensité de carbone lorsque la demande est élevée en l’absence de soleil ou de vent. In fine, l’adoption de ces technologies devrait stimuler la participation du secteur privé dans la région en soutenant le marché des énergies renouvelables. La capacité de stockage de l’énergie par batteries installée dans le cadre du projet sera en mesure d’emmagasiner les 793 mégawatts d’énergie solaire supplémentaires que l’EEEOA prévoit de mettre en place dans les trois pays.
De l’avis de Deborah Wetzel, «ces ambitieux résultats seront atteints grâce à une approche régionale». D’autant que, précise la directrice de l’intégration régionale pour l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la Banque mondiale, ces pays peuvent optimiser les investissements et les économies d’échelle et harmoniser les équipements et les normes. Ils peuvent aussi synchroniser les réseaux pour partager plus largement le pouvoir transformateur de l’électricité et accéder à une nouvelle ère d’échanges d’énergie décarbonée.
En outre, il convient de rappeler que les pays de la Cedeao vont étendre l’accès au réseau électrique à plus d’un million de personnes, en améliorer la stabilité pour 3,5 autres millions d’habitants et accroître l’intégration des énergies renouvelables dans le système de l’Eeeoa.