LA BANQUE MONDIALE PREDIT UNE CROISSANCE DE 9,9% EN 2024
Le Sénégal connaitra en 2024 de bonnes perspectives de relance de son économie grâce aux premières retombées de l’exploitation du pétrole et du gaz.

2024 devrait consacrer un rebond de la croissance économique du Sénégal en 9,9 %. Ce rebond sera possible grâce aux premières retombées de l’exploitation du gaz et du pétrole, prévues en cette fin d’année 2023. La Banque mondiale qui présentait hier le Rapport 2023 sur la situation économique du Sénégal, a néanmoins préconisé l’assainissement budgétaire comme une priorité.
Le Sénégal connaitra en 2024 de bonnes perspectives de relance de son économie grâce aux premières retombées de l’exploitation du pétrole et du gaz. La croissance en 2024 est attendue alors à 9,9% selon le Rapport 2023 sur la situation économique du Sénégal qui faisait l’objet hier à Dakar d’une rencontre présidée par Mme Keiko Miwa, directrice des Opérations de la Banque mondiale pour le Cabo Verde, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal. « Les perspectives macroéconomiques, bien que soumises à d’importantes variabilités, sont néanmoins favorables. Elles devraient se traduire par un rebond de la croissance à 9.9 % en 2024, tirée par une forte production industrielle marquée par le début de l’exploitation des hydrocarbures » indique le communiqué de presse synthétique du rapport. Le même document révèle qu’en 2022, notre pays a connu une chute de sa croissance à 4,2% alors qu’elle se situait sur une forte reprise post-covid à 6,5% en 2021. « La croissance économique du Sénégal s’est ralentie en 2022, dans un contexte de hausse des prix mondiaux des produits de base. Une baisse de l’investissement privé et des exportations, ainsi qu’une contraction du secteur agricole et de la production industrielle sont à la base de ce ralentissement. Il en résulte une décélération de la croissance du PIB réel en 2022 à 4,2%, après une forte reprise post COVID 19 en 2021 à 6,5% » indique le document de la grande banque. La patronne de la Banque mondiale à Dakar estime aujourd’hui que “ la croissance du pays reste résiliente malgré les crises multiples, et les perspectives macroéconomiques sont favorables. Toutefois cette croissance se doit d’être plus inclusive compte tenu de l’inflation qui a accentué la pauvreté en 2022”.
Assainissement budgétaire préconisé
Au niveau de la Banque, des fortes préoccupations ont été soulevées en direction du Sénégal. « Les fortes pressions inflationnistes, marquées par un impact non négligeable sur les ménages à faible revenu, ont conduit à des mesures d’atténuation des chocs, qui combinées aux emprunts contractés par les entreprises publiques - principalement pour financer les investissements dans le secteur du pétrole et du gaz - ont entrainé une augmentation de la dette publique en 2022 » lit-on dans le communiqué de presse. Mme Hélène Aminatou Ba, économiste-pays à la Banque mondiale et l’une des principaux auteurs du rapport note que “l’assainissement budgétaire est une priorité pour le Sénégal au regard du durcissement des conditions financières sur les marches régionaux et internationaux. Il permettrait une diminution progressive de la part importante de l’encours de la dette au PIB après 2023. Le risque de surendettement global reste modéré, mais il importe d’avoir une marge de manœuvre pour faire face aux conjonctures défavorables». Le rapport consacre son chapitre thématique aux politiques de réponses possibles aux besoins des groupes vulnérables permettant d’améliorer leur résilience aux chocs. Les politiques de réduction de la pauvreté ciblant uniquement les populations pauvres pourraient se révéler inefficaces en cas de chocs, car elles excluent les personnes vulnérables à la pauvreté. Assurer une croissance inclusive, face à la récurrence des chocs, constitue un important défi auquel le pays devrait faire face. Par ailleurs, la normalisation des prix internationaux des matières premières, un environnement institutionnel favorable, le recours aux partenariats public-privé pour financer les investissements publics et l’augmentation des investissements étrangers directs dans le développement des hydrocarbures devraient, selon le rapport, favoriser un rebond imminent du secteur secondaire.