LA DGID LANCE LE PROGRAMME «YATAL» (ELARGIR)
Le taux de pression fiscale actuel au Sénégal est de 17 % alors que le potentiel est de 25 %, soit un gap de 8 %.

Le Sénégal veut changer de paradigme dans sa politique fiscale. La Direction Générale des Impôts et des Domaines (Dgid) qui a entre autres missions la mobilisation des deux tiers des recettes fiscales de l’Etat, ambitionne de porter le taux de pression fiscale à 25 % en trois ans. Un plan dénommé «Yatal « (élargir) en wolof, va être mis en oeuvre pour la période 2020/2023. Bassirou Samba Niass, le patron de notre administration fiscale, estime que le taux actuel de 17 % ne cadre pas avec les ambitions de croissance et de développement telles que déclinées dans le Plan Sénégal Émergent (Pse).
Le taux de pression fiscale actuel au Sénégal est de 17 % alors que le potentiel est de 25 %, soit un gap de 8 %. Pour combler cet écart et permettre à notre pays d’avoir le maximum de recettes fiscales, l’administration fiscale se lance dans une vaste opération de mobilisation de recettes. Ainsi, pour la période 2020/2023, la Direction Générale des Impôts et des Domaines (Dgid) va mettre en oeuvre un programme dénommé «Yaatal» (élargir) en wolof, pour relever le taux de pression fiscale qui est considéré comme très faible. Ce plan «Yaatal» va consister à amener tous les Sénégalais titulaires de revenus à s’acquitter de leurs impôts. « Ce que nous avons constaté en venant est que l’assiette fiscale au Sénégal est une assiette étroite et avec les ambitions de croissance et de développement déclinées par le président de la République, il était impératif d’apporter une réponse. Cette réponse, reste l’élargissement de la barre des pyramides que nous cotisons, que nous appelons «natt », a relevé le Directeur Général des Impôts et des Domaines. «Cette assiette est extrêmement étroite et il nous faut l‘élargir dans le programme que nous appelons Yaatal en utilisant toutes les ressources, informations à la disposition de l’administration fiscale d’abord et ensuite de toutes les autres administrations qui y participent pour pousser toutes les personnes qui sont titulaires de revenus au Sénégal à participer à cet effort national par le paiement des impôts d’une façon soutenue et durable. Parce que, sans recettes fiscales, il n’y a pas d’endettement et de dépenses publiques ; donc pas de croissance parce qu’il n’y aura pas d’écoles, d’infrastructures publiques, sanitaires, électrification etc.» a expliqué Bassirou Samba Niass devant ses collaborateurs et collègues.
Un plan de carrière pour les inspecteurs des Impôts et des Domaines
M. Niass s’exprimait à la tribune de la 15ème assemblée générale ordinaire de l’Amicale des Inspecteurs des Impôts et des Domaines (Aiids) tenue le week-end dernier à Saly et placée sous le thème « Quel plan de carrière pour l’Inspecteur des Impôts et des Domaines?». Le Dgid a saisi cette occasion pour inviter ses collègues Inspecteurs des Impôts et des Domaines à se repositionner dans l’administration fiscale, compte-tenu des nouveaux défis qui interpellent celle-ci notamment par rapport à l’exploitation attendue du pétrole et du gaz ainsi que des enjeux miniers. En un mot, c’est une introspection qui est attendue de l’élite de l’administration fiscale. « Comme nous le savons tous, on traverse des mutations importantes qui s’opèrent dans notre économie de manière générale qui nécessitent aujourd’hui qu’on fasse appel à des compétences nouvelles parce qu’il y a le pétrole et des enjeux miniers qui sont là et d’autre catégories d’enjeux qui sont en cours. L’Inspecteur des Impôts et des Domaines doit donc faire une introspection pour voir où va l’administration fiscale et essayer de se positionner », a indiqué Bassirou Samba Niass. « Si les inspecteurs des impôts et des domaines qui dirigent cette administration se réunissent, c’est une obligation pour moi qui suis Directeur Général d’être présent d’abord pour connaître les réflexions qui sortiront de cette assemblée générale mais aussi pour manifester mon soutien à cette amicale à laquelle j’appartiens qui est une amicale d’élite », a ajouté le successeur de Cheikh Ahmeth Tidiane Bâ à la tête la Dgid.
«Boxing Days» pour 300 milliards de francs
Cette rencontre de Saly se tenant à moins d’un mois de la fin de l’année 2019, la Dgid a été interpellée sur un défi qui attend ses services, la contribution attendue d’eux sur le budget en cours, qui est de 1600 milliards Frs CFA. Selon Bassirou Samba Niass, ses agents vont se mettre en tête que, d’ici au 31 décembre, chaque jour sera un «Boxing Day» en référence la Premier league anglaise. « A date, nous sommes à 1.300 milliards. Sur le mois qui nous reste, nous pensons atteindre notre objectif parce que les recettes fiscales connaissent un cyclique et les plus gros montants sont toujours obtenus en fin d’année entre le mois de novembre et le mois de décembre. C’est pourquoi j’ai dit à mes agents que nous allons utiliser le terme footballistique «boxing Day». Tous les jours c’est la mobilisation totale des agents des impôts et domaines, car l’objectif est que nous sommes dans une bonne tendance et nous pensons pouvoir l’atteindre avec l’aide de Dieu ».