LA NOIX DE CAJOU, UNE ALTERNATIVE A L’EMIGRATION CLANDESTINE
La filière anacarde constitue une alternative au trafic illicite de bois et à l’émigration clandestine des jeunes vers l’Europe.

Le président du Collège des producteurs de noix de cajou de la région de Kolda, Abdou Rahim Diallo, demande aux populations de valoriser les vastes étendues de terres en plantant des variétés améliorées d’anacarde pour mettre fin à la déforestation et à l’exode des jeunes..
La filière anacarde constitue une alternative au trafic illicite de bois et à l’émigration clandestine des jeunes vers l’Europe. C’est la conviction d’Abdou Rahim Diallo, président du Collège des producteurs de noix de cajou de la région de Kolda. Il appelle à une sensibilisation des paysans sur la façon d’exploiter l’espace. Il les exhorte ainsi à se lancer dans la plantation de l’anacarde en y associant d’autres variétés de culture comme l’arachide de bouche et le maïs pour la première année, mais aussi le niébé, le sésame et le bissap pour une diversification de la production et la valorisation des vastes étendues de terres inexploitées.
Dans ce sens, les partenaires sont invités à accompagner les populations rurales dans la formation pour les aider à acquérir une culture de reboisement et d’entretien des sols afin de pouvoir se lancer dans l’agroforesterie. Celle-ci pourrait aider les jeunes à trouver des sources de revenus leur permettant de rester, de travailler et de réussir chez eux.
Ainsi, cela favorisera la baisse de la pression exercée sur les ressources forestières, l’exode rural et l’émigration clandestine des jeunes. «Pendant que les gens sont en train de couper frauduleusement le bois dans le département de Médina Yoro Foulah, il faudrait qu’il y ait une politique de reboisement massif de ces forêts par la plantation des variétés qui ont des valeurs ajoutées comme la noix de cajou et faire en sorte que les paysans s’adonnent à cette activité. Pour ce faire, il faudra mettre en place un projet d’une grande envergure qui prendra en charge l’ensemble des appuis nécessaires sur le plan de l’encadrement et du soutien en petits matériels et en équipement des populations pour doper la production de la noix de cajou dans la région de Kolda », suggère Abdou Rahim Diallo, qui sollicite le soutien de l’Etat et des partenaires pour la réalisation de ce projet. Le Collège des producteurs de noix de cajou de Kolda prévoit un vaste programme de reboisement de l’anacarde avec l’appui de ses partenaires par la mise en place des pépinières aux variétés améliorées.
Ces dernières commenceront à produire trois ans seulement après leur plantation. Le choix de ces variétés, s’expliquant aussi par leur rendement considérable, contribuera à doper la production régionale de cajou qui dépassera, cette année, les 5 000 tonnes.