LA SOCIETE BARRICK GOLD EPINGLÉE POUR 120 MILLIARDS
Telles des sangsues, des multinationales opérant en Afrique sucent les contribuables

L’Etat du Sénégal et Barrick Gold risque de solder leurs comptes devant la chambre arbitrale de Paris. D’après des sources de «L’As», la multinationale canadienne qui a subi un redressement fiscal portant sur plus de 20 milliards CFA, aurait refusé de s’acquitter de cette somme pompée du sang du contribuable en saisissant la chambre arbitrale de Paris ou en obtenant des faveurs indues de réduction.
Telles des sangsues, des multinationales opérant en Afrique sucent les contribuables. Cela passe souvent par des méthodes peu orthodoxes : fraudes ou évasion fiscales ou encore à travers des pots de vin remis à certaines autorités peu portées sur du patriotisme. Celle exploitant les ressources minières et pétrolières du continent sont particulièrement indexées. Cela semble être le cas pour le géant canadien des mines d’or, Barrick Gold Corporation qui épinglée pour plus de 120 milliards ne veux s’acquitter de cette pénalité et n’aurait proposé que 5 milliards, selon une source officielle anonyme.
Pour la petite histoire, en 2019, la société aurifère et la Compagnie sénégalaise de transports transatlantiques Afrique de l’Ouest (CSTT-AO) ont trouvé un accord pour vendre 90 % de leurs parts dans le projet sénégalais de Massawa, une mine d’or située dans la région de Kédougou. L’heureux élu est le groupe Teranga Gold Corporation qui a acquis la mine d’or à 430 millions de dollars, soit 254,57 milliards de francs CFA. Après transaction, Barrick Gold détiendrait plus de 11% du capital de Teranga Gold, outre le gain issu de la vente de ses parts. Cependant, cette transaction revêt le caractère d’une cession du titre minier que lui avait octroyé l’Etat du Sénégal.
La cession s’est faite par versement pour plus de 300 millions de dollars, par remise d’actions d’une valeur de plus de 88 millions dollars et par une contrepartie contingente d’une valeur d’environ 37 millions dollars. Le tout se chiffrant à plus de 252 millions dont 92,5% revenant à Barrick Gold, soit l’équivalent de 233 millions. Ainsi, à travers cette cession, Barrick Gold aurait réalisé une plus-value de cession de plus de 350 millions de dollars américains (207 milliards de francs CFA). Mais la société Barrick s’est abstenue de payer les impôts dus sur la plus-value réalisée au Sénégal. Ce qui lui aurait valu un redressement fiscal de plus de 120 milliards de francs CFA de la part du fisc sénégalais.
La société aurifère jugeant la somme exorbitante aurait proposé la modique somme de 5 milliards. Refus du fisc. Elle a saisi la chambre arbitrale de Paris pour échapper au paiement de l’impôt au Sénégal. Ce qui a engendré une bataille judiciaire entre Barrick Gold et l’Etat du Sénégal qui risque d’être âpre, d’autant que l’Agent judiciaire de l’Etat serait à pied d’œuvre pour peaufiner une stratégie de défense des intérêts du Sénégal. Nous avons tenté d’avoir la version Barrick gold via mail et par téléphone fixe, mais en vain. Ce n’est pas la première fois que la société Barrick Gold est citée dans une affaire de fraude fiscale.
Selon « Jeuneafrique », au bout de deux ans de litige fiscal, le géant canadien de l’or avait fini par payer 300 millions de dollars au gouvernement tanzanien en 2019. Le groupe minier Randgold (fusionnée à Barrick) avait également connu un redressementfiscal de 35 millions d’euros imposé par les autorités maliennes en 2013 pour sa mine de Loulo.