L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE RESTE SOUS LA BARRE DES 3%
Ce rapport semestriel de la Banque Mondiale consacré à la conjoncture économique africaine se penche, en outre sur l’incident de la fragilité sur la croissance en Afrique subsaharienne et le rôle de l’économie numérique sur le contient.

Pour la quatrième année consécutive, le taux de croissance des pays subsahariens est resté sous les 3%. Les raisons, selon l’économiste en chef de la Banque Mondiale pour l’Afrique, Albert Zeufack sont multiples. Il cite la fragilité de certains pays, la recrudescence des tensions commerciales et l’incertitude au niveau politique. Comme solution, il propose la digitalisation de l’économie, mais aussi l’amélioration des politiques économiques et le renforcement des institutions.
Les résultats du rapport d’Africa Pulse ont été publiés hier. Pour cette 19ème édition, la Banque Mondiale révèle pour la quatrième année de suite, l’économie des pays au sud du Sahara progresse moins vite que l’accroissement démographique, malgré les prévisions régionales plus favorables pour 2019, qui tablent sur un rebond à 2.8%. Pour l’Institution financière internationale, la croissance ne parvient pas à franchir la barre des 3% depuis 2015. Ce rapport semestriel de la Banque Mondiale consacré à la conjoncture économique africaine se penche, en outre sur l’incident de la fragilité sur la croissance en Afrique subsaharienne et le rôle de l’économie numérique sur le contient. « Cette 19ème édition confirme le fait que la croissance reste fragile et même décevante. Avec le chiffre du dernier trimestre de 2018, nous avons révisé nos projections de croissance. Nous estimons maintenant qu’en 2018, le taux de croissance en Afrique subsaharienne était de 2.3%. Cela correspond à une révision de nos chiffres par rapport à octobre 2018 qui était de 0.4% », a dit l’économiste en chef de la Banque Mondiale pour l’Afrique, Albert Zeufack. Selon le Camerounais, les raisons sont internes et externes. Pour les seconds, M. Zeufack estime qu’il y a la recrudescence des tensions commerciales entre les partenaires économiques les plus importants du contient, notamment la Chine et les Etats-Unis qui ont des répercussions sur le commerce. Il y a également un regain du prix du pétrole, qui reste volatile. Ce qui ne manque pas d’affecter les taux de croissance dans les pays africains.
Au plan interne, Albert Zeufack estime qu’il y a trois raisons qui expliquent la faiblesse de la croissance en Afrique Subsaharienne en 2018. Le premier, pour lui est l’instabilité macroéconomique. «Nous avons, dans certains pays, des problèmes de gestion de la dette. Dans d’autres, il y a une inflation qui reste supérieure à deux chiffres et un déficit budgétaire qui s’accumule dans bon nombre de pays. Cela contribue à créer un cadre macroéconomique instable», a expliqué l’économiste camerounais. Le deuxième facteur, ajoute-t-il, est l’incertitude au niveau politique et la fragilité reste le troisième facteur qui explique la faiblesse du taux de croissance dans les pays au Sud du Sahara. «Nous estimons que la fragilité, dans un petit nombre de pays, coûte plus d’un point de pauvreté en Afrique. Dans d’autres pays, il a un coût estimé à 0.5% par an de croissance qui, en cinq ans arrivera à 2.6%. Ce qui est un coût énorme», a soutenu Albert Zeufack.