LE DG OUMAR DIALLO CHANTE LA DEMATERIALISATION
Pour démontrer les avancées de la dématérialisation des formalités du commerce extérieur, la Direction générale de la Douane, en partenariat avec Gainde 2000, a organisé hier un atelier de presse.

Pour démontrer les avancées de la dématérialisation des formalités du commerce extérieur, la Direction générale de la Douane, en partenariat avec Gainde 2000, a organisé hier un atelier de presse. A cette occasion, le directeur général de la Douane, Oumar Diallo, a indiqué qu’ils ne sont pas là pour créer des problèmes, mais plutôt pour trouver des solutions aux difficultés qui se posent.
La dématérialisation est l’aboutissement de l’informatisation des procédures douanières. Cette procédure a été enclenchée depuis 2011, mais elle tarde à se matérialiser. C’est dans ce contexte que la Direction générale de la Douane, en partenariat avec Gainde 2000, a organisé hier une rencontre avec la presse pour parler des tenants et aboutissements de la dématérialisation.
Selon le directeur général de la Douane Oumar Diallo, il est important d’expliquer aux acteurs économiques l’utilité de la dématérialisation et son impact sur les procédures douanières. «Nous avions informatisé depuis des années ; aujourd’hui on passe à une phase où l’utilisation du papier en tant que support sera réduite à sa plus simple expression. Cela veut dire que vous n’aurez pas besoin de vous trimbaler avec une déclaration en douanes, une liasse de papiers, quitter votre bureau et faire le tour des bureaux de la Douane pour pouvoir déclarer vos marchandises, payer les droits et prendre vos marchandises pour les mettre dans votre magasin», expliquet-il. Ce qui constitue, selon lui, un gain de temps extraordinaire pour les utilisateurs et les agents administratifs. «Tous ces documents seront mis dans un seul cadre. Les avantages de la dématérialisation sont le gain de temps et un moyen de sécuriser la procédure. Il sera mis à la disposition de tous les opérateurs économiques qui participent donc aux échanges».
Revenant par ailleurs sur le mouvement d’humeur des commerçants contre la dématérialisation, il y a deux semaines, le patron des gabelous trouve cela normal. «C‘est humain ! Souvent, les gens sont réticents lorsqu’il y a des changements. Ils ont surtout peur quand il y a des choses qu’on cache. Quand on parle de célérité, de transparence, de traçabilité, ceux qui sont en marge de la règlementation peuvent ne pas souhaiter qu’il y ait des progrès, mais je pense que tout le pays y gagnerait. Eux-mêmes vont comprendre dans les jours à venir qu’ils ont intérêt à adhérer à ce projet qui a connu une longue gestation de 2011 à nos jours», affirme Oumar Diallo qui estime qu’il y aura toujours des gens qui ne voudront pas avancer d’un pas. «Ils veulent rester là où ils sont depuis 30 ans, alors qu’aujourd’hui tout bouge. Eux-mêmes sont dans la dématérialisation, car ils voyagent avec des passeports numérisés, règlent leur séjour d’hôtel en ligne. Nous ne sommes pas là pour créer des problèmes, mais pour les régler. S’ils ont des soucis, ils n’ont qu’à les poser et nous apporterons les solutions avec eux et pour eux».
Interpellé sur les risques de la cybercriminalité avec la dématérialisation, le directeur général de la Douane répond : «La cybercriminalité existe et c’est un risque pour tous les systèmes informatiques. Nous sommes une administration qui lutte contre la fraude, mais nous avons des personnes qui sont à la recherche de gains faciles. Ils sont à la recherche de faille pour faire ce qu’ils faisaient au temps de la manuelle, mais nous avons les aptitudes techniques, humaines pour faire face. Qu’ils soient sûrs qu’ils seront rattrapés, et les sanctions qui sont prévues par les lois et règlements seront appliquées», avertit- il.
Selon l’administrateur de Gainde 2000 Ibrahima Eddine Nour Diagne, la dématérialisation offre au Sénégal l’opportunité de faire désormais partie des pays à la pointe de l’efficacité dans les formalités de pré dédouanement et dédouanement. «C’est un long cheminement et il y a les conditions juridiques qu’il fallait mettre en place. La signature électronique est une condition indispensable à une dématérialisation effective. Notre arsenal technique et juridique n’a été opérationnel qu’en 2016 et jusqu’à présent, c’est en cours d’amélioration», relève-t-il. Responsable de l‘Unacois Yessal, Alla Dieng considère que l’on ne doit pas refuser le développement. «C’est un saut pour le développement du Sénégal. Quand on a peur de se formaliser, c’est que l’on veut travailler dans le noir et éviter le fisc», révèle-t-il.