LE DOING BUSINESS S’ECROULE
Outil précieux pendant 17 ans pour les pays soucieux de mesurer le coût de leur activité économique, le rapport Doing Business sera interrompu afin de corriger et d’évaluer les modifications apportées aux données des rapports Doing Business 2018 et 2020

Outil précieux pendant 17 ans pour les pays soucieux de mesurer le coût de leur activité économique, le rapport Doing Business va être interrompu. Pour cause, le temps de corriger et d’évaluer les modifications apportées aux données des rapports Doing Business 2018 et Doing Business 2020.
C’est un coup de tonnerre. L’on se demande même si le rapport 2021 va être publié à date échue. Pour la première fois depuis son lancement en 2002 et son premier rapport publié en 2003, la publication du rapport Doing Business sera interrompue pendant la durée de l’évaluation. Cela est dû, à en croire un communiqué publié hier par la Banque Mondiale, à un certain nombre d’irrégularités qui ont été signalées concernant des modifications apportées aux données des rapports Doing Business 2018 et Doing Business 2020, lesquels ont été publiés respectivement en 2017 et 2019. Ces modifications, renseigne l’institution financière internationale, n’étaient pas cohérentes avec la méthodologie Doing Business.
Par ailleurs, rappelle la Banque Mondiale, les indicateurs et la méthodologie Doing Business sont conçus indépendamment des pays, mais bien dans le but de contribuer à l’amélioration du climat général des affaires. C’est pourquoi, fidèle à l’intégrité et l’impartialité de leurs données et analyses, l’institution de Bretton Woods a engagé immédiatement un certain nombre de mesures afin de pallier les incohérences répertoriées. « Nous procédons à un examen et une évaluation systématiques des modifications apportées aux cinq derniers rapports Doing Business après le processus institutionnel d’examen des données », annonce-t-elle.
Sous le même rapport, les autorités de la Banque Mondiale demandent à la fonction indépendante d’Audit interne du Groupe de la Banque mondiale de réaliser un audit des procédures de collecte et d’examen des données aux fins du rapport Doing Business, ainsi que des mesures de contrôle destinées à préserver l’intégrité des données. Mieux, relève-t-on, en fonction des résultats de ces actions, la Banque Mondiale s’engage à corriger rétrospectivement les données des pays les plus concernés par ces irrégularités.
En outre, fait savoir la BM, la situation a été exposée au Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale, ainsi qu’aux autorités des pays les plus touchés. A ce titre, il est à noter qu’officiellement, la Banque Mondiale n’a pas fourni des informations supplémentaires notamment en ce qui concerne les pays les plus touchés par ces irrégularités. Mieux, elle n’a pas précisé l’origine et la nature des modifications apportées.