LE FMI DEBLOQUE 133 MILLIARDS DE FRS ET SOUTIENT LA HAUSSE DES PRIX DE L’ELECTRICITE ET DU CARBURANT…
Le Sénégal termine 2022 sur une bonne note économique.

La situation économique du Sénégal est saluée positivement par le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI). Il a approuvé hier la sixième et dernière revue du Programme au titre de l’instrument de coordination des politiques et des troisièmes et dernières revues de l’Accord de confirmation (AC) et de la Facilité de crédit de confirmation (FCS). Ces différentes notes positives ont favorisé le déblocage de 133 milliards de francs par le FMI qui a aussi salué la réduction des subventions sur les prix de l’électricité et du carburant. En outre le FMI a pris acte des engagements Gouvernement à la suite du rapport de la Cour des Comptes.
Le Sénégal termine 2022 sur une bonne note économique. En effet, le conseil d’administration du FMI a publié hier un communiqué de presse pour dire qu’il approuve la sixième et dernière revue du programme au titre de l’instrument de coordination des politiques(ICPE) et des troisièmes et dernières revues de l’Accord au titre de l’Accord de confirmation (AC) et de la Facilité de crédit de confirmation (FCS). « Les résultats obtenus dans le cadre des programmes ont été globalement satisfaisants malgré les multiples chocs encourus, et le Sénégal a mené à bien toutes les revues » s’est félicité M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du conseil d’administration.
L’achèvement des revues permet, selon le document, le déblocage immédiat d’environ 215,96 millions de dollars(161,8 millions de DTS ou 133 milliards de FCFA) au profit du Sénégal. Le conseil d’administration du FMI a noté cependant que le ralentissement de la demande extérieure, la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le resserrement des conditions financières et l’appréciation du dollar américain ont eu un impact négatif sur l’économie sénégalaise. Il a aussi rappelé que le pays fait face à de multiples défis, notamment une insécurité régionale accrue et une demande sociale croissante dans un contexte de renchérissement du coût de la vie.
En conséquence, la croissance a été revue à la baisse à 4,7 % et l’inflation à la hausse, tandis que les finances publiques sont soumises à des pressions croissantes. Malgré ces difficultés, indique Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du conseil d’administration du FMI, les autorités sont déterminées à maintenir le déficit budgétaire à 6,2 % du PIB en 2022, conformément à la précédente revue des programmes, grâce à des mesures de recettes supplémentaires et à des économies destinées à compenser des subventions à l’énergie plus importantes. Les autorités se sont également engagées à accélérer l’assainissement budgétaire pour contenir le déficit budgétaire de 2023 en dessous de 5 % du PIB, tout en renforçant leur réponse pour alléger le poids de la crise du coût de la vie.
Suppression des subventions et Rapport Cour des Comptes
Pour réduire les subventions à l’énergie en 2023, les autorités ont décidé d’augmenter certains prix de l’électricité et des carburants, tout en amortissant l’impact sur les ménages vulnérables. En outre, le gouvernement a publié une feuille de route visant à supprimer progressivement les subventions à l’énergie d’ici 2025. « Conjugués à une meilleure mobilisation desrecettes, ces efforts devraient contribuer à reconstituer les marges budgétaires et à placer la dette publique sur une trajectoire résolument descendante à moyen terme » souligne le conseil d’administration du FMI.
En outre, l’institution de Bretton Woods estime que le Sénégal a réalisé des progrès significatifs dans l’amélioration de la transparence et de la responsabilité. « Le rapport d’audit de la Cour des comptes sur l’utilisation des fonds COVID-19 a été publié et les autorités envisagent des mesures pour remédier aux faiblesses dans la gestion des dépenses. L’adoption d’un nouveau code des marchés publics favorisera également des appels d’offres plus ouverts et plus compétitifs. Enfin, le cadre fiscal pour la gestion des revenus des hydrocarbures devrait être mis en place rapidement afin de s’assurer que ces ressources profiteront au développement du Sénégal » selon M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et Président par intérim du Conseil d’administration. « Faiblesse dans la gestion des dépenses » : Nul doute, le FMI sait user de termes diplomatiques pour parler d’un carnage financier qui choque tous les Sénégalais ! « Les perspectives de croissance à moyen terme semblent plus favorables avec le démarrage de la production de pétrole et de gaz à la fin de 2023, à condition que des politiques appropriées soient mises en œuvre.
Toutefois, les risques qui pèsent sur les perspectives restent élevés et fortement orientés à la baisse, notamment une croissance mondiale plus faible, un resserrement des conditions financières, des pressions inflationnistes, une guerre plus intense et prolongée en Ukraine et une nouvelle appréciation du dollar américain. Parmi les autres risques figurent les catastrophes naturelles liées au changement climatique, et la détérioration de la situation sécuritaire régionale. Dans cet environnement difficile, le Fonds est prêt à continuer à soutenir le Sénégal » a conclu M. Okamura. Selon le président par intérim, à la suite des revues finales du PCI, de l’accord de confirmation et du SCF, le conseil d’administration du Fonds monétaire international a décidé que le Sénégal devrait s’engager dans une Evaluation post-financement (EPF).