LE PIB PROJETÉ À 1,1% EN 2020
L’impact de la covid19 sur l’économie sénégalaise est catastrophique

L’impact de la covid19 sur l’économie sénégalaise est catastrophique. Le produit intérieur brut (PIB) connaîtra une chute jamais connue dans notre économie puisqu’il passe de 5,3% en 2019 à 1,1% en 2020. Ce tableau sombre de notre économie a été annoncé hier par Mme Corinne Deléchat du Fonds monétaire international (Fmi).
Du côté du Gouvernement, on a cherché plutôt à relever le côté positif de la mission virtuelle menée au Sénégal du 02 au 12 juin par une équipe du FMI dans le cadre de la première revue de l’accord avec cette institution de Bretton Woods au titre de l’Instrument de coordination de la politique économique (ICPE). On parle de satisfécit du FMI dans le cadre de la mise en œuvre du programme soutenu par l’ICPE. "À fin décembre 2019, toutes les cibles quantitatives du programme, sauf une concernant le pourcentage des marchés publics de gré à gré, ont été atteintes et des progrès significatifs ont été accomplis dans la mise en œuvre des objectifs de réforme pour fin juin", s’est réjouie Corinne Deléchat la chef de la Délégation du FMI. L’institution de Bretton Woods souligne que ses services "saluent la finalisation de la stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme, dont la mise en œuvre dès la deuxième moitié de 2020 soutiendra les mesures de relance de l’économie. La mise en œuvre du programme soutenu par l’ICPE est satisfaisante.
À fin décembre 2019, toutes les cibles quantitatives du programme, sauf une concernant le pourcentage des marchés publics de gré à gré, ont été atteintes, et des progrès significatifs ont été accomplis dans la mise en œuvre des objectifs de réforme pour fin juin ».
Seulement, ce clin d’œil politique et diplomatique n’empêche pas le FMI de dresser un tableau sombre de l’économie. La covid19 a fini d’avoir un impact très négatif sur l’économie du pays. Le Produit Intérieur Brut (PIB) est un indicateur économique qui permet de mesurer les richesses créées dans un pays au cours d’une période donnée. Le PIB est utilisé pour mesurer la « croissance économique » d’un pays. Mais son utilisation est parfois remise en cause.
Le PIB reste l’indicateur le plus utilisé pour illustrer la croissance économique et peut être utile pour comparer les performances économiques de différents pays. Cependant il est fort compréhensible que si le PIB estimé à 5,3% en 2019 chute jusqu’à 1,1% en 2020, les conséquences économiques seront dramatiques. "La pandémie Covid-19 a un impact significatif sur l’activité économique accentué par les mesures de fermeture des frontières, le couvre-feu et la distanciation sociale" a indiqué la responsable du Fonds monétaire international (FMI) Corinne Deléchat. Elle ajoute que « ces prévisions reposent sur la maîtrise de l’évolution de la pandémie, la mise en œuvre des mesures de soutien à l’économie et une reprise graduelle de l’activité au cours du second semestre de 2020. Elles sont toutefois marquées par d’importants risques à la baisse ».
Toutefois, la responsable du FMI a salué la mise en place par le gouvernement d’un "Programme de résilience économique et sociale afin de renforcer le système de santé et de soutenir les ménages, la diaspora sénégalaise ainsi que les entreprises et leurs salariés". « La prise en compte totale de l'impact de la pandémie sur la collecte des recettes et les besoins de dépenses supplémentaires porte le déficit budgétaire prévisionnel à 6,1% du PIB en 2020.
Les autorités ont exprimé leur engagement à mettre en œuvre des mesures temporaires, bien ciblées, d'un bon rapport coût-efficacité et pleinement reflétées dans un budget révisé. Elles entendent revenir progressivement à un déficit budgétaire de 3 % du PIB à l’horizon 2022 (objectif de convergence de l'UEMOA) à mesure que la situation se normalise. Les autorités se sont également engagées à initier des mesures pour renforcer la transparence et la reddition de comptes concernant les dépenses d'urgence » explique la délégation du FMI.
En avril 2020, le FMI a décaissé 442 millions de dollars EU (100 % du quota du Sénégal) soit environ 263 milliards de FCFA ou 2% du PIB, au titre de l’instrument de financement rapide (IFR) et de la facilité de crédit rapide (FCR). L’institution financière précise qu’il s’agit d’"un soutien immédiat en termes de liquidités afin d’appuyer l’Etat dans le cadre de la mise en œuvre de son plan de riposte".