TOUTES LES NOUVELLES DROGUES SONT AU SENEGAL ET FONT BEAUCOUP DE DECES
Les nouveaux produits de synthèse font beaucoup de dégâts au sein de la jeunesse sénégalaise. Dr Ibrahima Ndiaye du Centre de prise en charge des addictions de Dakar (Cepiad) a alerté sur les dangers que constituent les nouveaux produits de synthèse (NPS)

Dans le cadre de la célébration de la semaine nationale de sensibilisation et de mobilisation contre les drogues, un panel sur les drogues a été organisé au Centre régional de recherche et de formation à la prise en charge clinique de Fann (CRCF). Selon Dr ibrahima Ndiaye du Cepiad, toutes les nouvelles drogues sont présentes au Sénégal et occasionnent beaucoup de décès.
Les nouveaux produits de synthèse font beaucoup de dégâts au sein de la jeunesse sénégalaise. Dr Ibrahima Ndiaye du Centre de prise en charge des addictions de Dakar (Cepiad) a alerté sur les dangers que constituent les nouveaux produits de synthèse (NPS) dont le Kush, présent au Sénégal et qui, selon lui, entraîne beaucoup de décès. «Toutes les drogues nouvelles sont présentes au Sénégal. Ces produits entraînent beaucoup de décès. Des cas de décès liés au Kush nous ont été signalés.
Le Kush est une composition de nitazène, c’est-à-dire des opioïdes synthétiques puissants, 25 fois plus puissant que la fentanyl», révèle-t-il. A l’en croire, le Kush est une drogue de synthèse qui a émergé en Sierra Léone à la fin des années 2010 et s’est rapidement répandu dans toute l’Afrique de l’Ouest. «Il s’agit d’un produit très toxique qui peut être à l’origine d’une addiction. Après une seule prise, des personnes ont eu un problème d’intoxication. Nous retrouvons des troubles neurovégétatifs aigus ainsi que des manifestations neurologiques ou psychiatriques», informe-t-il. Dr Ndiaye regrette les errements du diagnostic. «Les professionnels de santé ne posent pas la question sur une éventuelle consommation de Kush lorsqu’ils reçoivent des patients», déplore-t-il.
Face à cette situation, l’addictologue recommande une analyse rapide de la situation et favoriser le partage d’expériences dans la sous-région, en sensibilisant et en formant le personnel médical et paramédical, de même que les autres acteurs, y compris les populations et les gouvernants. «Le Kush est plus accessible que le cannabis et il y a beaucoup de cas de décès signalés dans ce sens, à la suite de crises que présentaient les patients. On retrouve sa consommation en Guinée, en Guinée Bissau, en Gambie, au Sénégal, entre autres pays», dit-il.
L’INTERVENTION DES AUTORITES SOLLICITEE POUR LIMITER LES RAVAGES DU KUSH
Certaines thérapeutiques marcheraient dans la phase aiguë, selon lui, telle que l’utilisation d’anxiolytique, la répétition des crises d’allure organique tel l’avalement de la langue hypotonie, ceci en dehors de toute nouvelle prise. «Certains patients présentent une symptomatologie d’intoxication dès la première consommation tandis que d’autres le font après plusieurs consommations de suite ou étalées dans le temps», souligne-t-il.
Par la même occasion, il soutient que les consommateurs sont de plus en plus jeunes. «Ils sont d’origine étrangère bien qu’il y ait parfois des Sénégalais. En ce qui concerne les signes, suite à la consommation de Kush, nous avons noté que la plupart des patients sont très jeunes, le dernier qu’on a reçu n’avait que 14 ans», indique Dr Ndiaye. Il sollicite l’intervention des autorités pour limiter les ravages du Kush. «Au niveau hospitalier, nous envisageons des activités d’intervention, mais nous avons besoin du soutien des autorités pour des interventions rapides. Je crains que les mesures d’intervention soient tardivement installées au moment où elles seront entreprises. Nous ne pouvons rien faire sans nos autorités. Il reste l’accompagnement vu que la volonté et l’expertise sont là», affirme Dr Ndiaye.