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par Cheikh Thiam

OUSMANE SONKO SERAIT-IL UNE MENACE POUR LA RÉPUBLIQUE ?

EXCLUSIF SENPELUS - Que devient une société où plus personne ne croit en la justice, et où aucune alternative n’est formulée ? Qu’advient-il d’un État dont les fondements sont publiquement disqualifiés, affaiblis ceux qui sont censés l’incarner ?

Cheikh Thiam  |   Publication 09/07/2025

S’il est une question que nous devrions collectivement nous poser aujourd’hui, c’est bien celle de notre devenir commun — à la fois dans l’urgence de l’instant et dans la profondeur du temps. L’histoire de notre République n’est pas celle d’une démocratie stable, apaisée, consolidée. Elle est celle d’un équilibre fragile, d’un ordre toujours menacé, d’une structure qui, à plusieurs reprises, a vacillé, parfois dangereusement. En 1962-63 déjà, les fondements d’un ordre républicain chancelaient. Et plus récemment : 1988, 1993, 2000, 2012, et tout récemment encore 2024. À chaque fois, nous avons frôlé le pire. À chaque fois, nous avons parlé « d’exception », comme si le drame avait été évité par accident, comme si la République, suspendue à un fil, avait été sauvée in extremis. Mais pourquoi, justement, avons-nous été si souvent sauvés in extremis ? Pourquoi autant de rebords, autant de précipices, autant de sauvetages au dernier moment ? Une démocratie toujours sur le fil, sauvée non par la robustesse de ses institutions, non par la solidité de l’État, mais — peut-être — par un peuple. Un peuple qui croit, sans retenue, avec une forme d’obstination presque naïve, à ses institutions.

Rappelons-nous le cri du cœur, Touche pas à ma Constitution, lancé par le mouvement Y en a Marre, derrière lequel toute une jeunesse, souvent méprisée, s’est ralliée pour défendre un symbole. Rappelons-nous aussi que ce même peuple, qui était resté silencieux, enfermé chez lui, lorsque Sonko et la grande majorité du Pastef avaient été mis en prison, est ressorti — massivement, bruyamment — lorsque Macky Sall a osé toucher à la date des élections. Même le Conseil constitutionnel, jusqu’alors silencieux, s’était rebiffé. Ce n’est pas rien. C’est que, au fond, même quand tout semblait perdu, même quand l’appareil d’État avait été capturé, qu’il ne restait plus rien — ni la justice, ni l’Assemblée, ni l’opposition — il subsistait encore, quelque part, fût-il infime, un reste. Un reste de respect. Un reste de dévotion. Un lien, presque sacré, à la Constitution. Voilà ce qui nous a tenus. Voilà ce qui nous a empêchés de tomber.

Et pourtant, les limites de la démocratie, ses zones d’ombre, ses angles morts, nourrissent ici comme ailleurs un désir croissant de rupture. Au Sénégal, ce désir s’est fait plus insistant ces dernières années, porté par une jeunesse consciente, exaspérée, et catalysée par une colonialité persistante. C’est dans ce contexte que le Pastef a trouvé son souffle. Mouvement de contestation, il revendique un changement de système. Non pas une alternance, mais une refondation. Une refonte radicale des structures politiques, sociales, économiques. Une révolution. Le mot n’est plus murmuré : il est proclamé. Certains de ses membres affirment qu’elle est déjà en marche. Des intellectuels reconnus parlent de « révolution Pastef ». Et notre Premier ministre, dans chacune de ses prises de parole, l’évoque, l’insinue, parfois même la proclame.

Cette dynamique révolutionnaire — rebaptisée « changement systémique » — s’est trouvé une cible précise : la justice. Notre Premier ministre affirme, publiquement, que l’appareil judiciaire est discrédité traversé par les mêmes figures et les mêmes pratiques que celles du régime déchu. Les magistrats d’hier seraient les fossoyeurs d’aujourd’hui.

Faut-il le rappeler ? Ces critiques, aussi dures soient-elles, ne sont pas entièrement fausses. L’État sénégalais, à maintes reprises, a été instrumentalisé, corrompu, capturé au profit d’intérêts particuliers. Mais c’est justement pour cela que leur formulation, depuis les plus hautes sphères du pouvoir, exige précaution et responsabilité. Car tant qu’aucune alternative sérieuse, structurée, crédible, ne se dessine, ce qui existe — fût-ce dans l’imperfection — doit être protégé. La déconstruction, sans projet, mène au vide. Le rejet absolu, sans horizon construit, mène à l’arbitraire. Et l’arbitraire, quel que soit son drapeau, finit toujours par écraser ceux qui l’ont appelé.

Je ne dis pas que notre justice est bonne. Ce n’est pas là ma préoccupation. Je ne dis pas non plus qu’il ne faut rien changer. Je crois, profondément, à notre capacité collective à bâtir quelque chose de plus juste, de plus fort, de plus digne. Mais une autre question me semble, en ce moment, plus urgente, plus brûlante : que devient une société où plus personne ne croit en la justice, et où aucune alternative n’est formulée ? Qu’advient-il d’un État dont les fondements sont publiquement disqualifiés, affaiblis, sapés — non pas par ses opposants, mais par ceux qui sont censés l’incarner ? Et surtout, que produit la parole d’un Premier ministre, porté par une ferveur populaire rare, lorsqu’elle fragilise — parfois sans nuance — l’autorité symbolique et morale des institutions ?

Car l’État ne repose pas seulement sur des lois, des décrets ou des tribunaux. Il repose, avant tout, sur un imaginaire. Sur une fiction partagée. Il repose sur une sacralité. Même lorsqu’il a tort, l’État ne peut être totalement désacralisé sans risque de disparition. C’est pour cela que l’on entoure le président de la République de tous les signes de pouvoir : cérémonial, tapis rouge, escouade de véhicules, salut militaire, hymnes. Il ne s’agit pas de confort ou de supériorité, mais de maintien d’un ordre symbolique. Un ordre auquel nous devons croire, faute de quoi il s’effondre.

La République est un théâtre. Un espace de croyance, de believe and make believe. Sans cette mise en scène, elle devient une coquille vide. Le drapeau lui-même — qu’est-ce, sinon un morceau d’étoffe colorée ? — ne vaut que par ce qu’on y projette. Et pourtant, tant de femmes, tant d’hommes seraient prêts à mourir pour qu’il ne touche pas la terre. Cela semble absurde, et c’est pourtant vital. Car sans cela, sans cette charge imaginaire, cette dignité partagée, le Sénégal n’est plus qu’un territoire. Il n’est plus une nation.

C’est pourquoi la critique est nécessaire — et même salutaire. Il faut pouvoir interroger l’État, contester la République, remettre en cause la démocratie. Il faut pouvoir appeler à une réforme profonde, voire à une révolution. Mais tout dépend de qui parle, et d’où il parle. La critique formulée par un intellectuel, un militant, un citoyen, pousse à réfléchir. La même critique, lorsqu’elle vient d’un Premier ministre, peut ébranler les fondations. Dans un pays où l’État est fragilisé de l’intérieur, tout devient possible. Absolument tout. Alors, M. le Premier ministre, xamal sa bopp.

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