LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES PUBLIE A LA DEMANDE INSISTANTE DU… MINISTERE DES FINANCES !
Incroyable mais vrai ! Il apparaît en effet que le fameux rapport de la Cour des comptes qui fait autant de bruit et n’est pas loin de secouer la République dans ses fondements a été publié sur insistance… du FMI

Et si les partenaires techniques et financiers (PTF), en général, et le Fonds monétaire international (FMI), en particulier, étaient finalement les meilleurs alliés des Sénégalais dans l’exigence de redevabilité (ou de reddition de comptes) et de transparence adressée à leurs gouvernants relativement à la gestion de leurs deniers publics ? Une question loin d’être saugrenue ! Et pour cause, il apparaît en effet que le fameux rapport de la Cour des comptes qui fait autant de bruit et n’est pas loin de secouer la République dans ses fondements a été publié sur insistance… du FMI.
Une institution qui en avait fait une des conditionnalités du déblocage de la tranche de 133 milliards que vient d’obtenir le Sénégal. Ce après la satisfaction de l’autre exigence du Fonds, à savoir la réduction des subventions sur le carburant et l’électricité que faisait le gouvernement pour ne pas appliquer la vérité des prix. Et donc préserver le pouvoir d’achat des Sénégalais !
Seulement voilà, ayant le couteau sous la gorge, étranglé financièrement, l’Etat avait un besoin urgent de cet argent frais du FMI. Il s’est donc exécuté en augmentant les prix de l’essence super (+100 francs le litre), du gasoil (+100 francs le litre) et de l’électricité tout en épargnant la tranche sociale des consommateurs de cette énergie. Des réductions de subventions qui vont lui permettre d’économiser 280 milliards de francs. Tout en bénéficiant d’un financement de 133 milliards de francs du Fmi !
Il faut dire que, pour la satisfaction de ces deux conditionnalités, le président de la République a longtemps freiné des quatre fers. Selon nos sources, c’est dès le mois de mai dernier qu’il a reçu le rapport de la Cour des comptes portant sur la gestion du fonds Force covid-19. Un fonds alimenté à hauteur de 750 milliards environ par diverses contributions dont celles des partenaires techniques et financiers (anciennement appelés bailleurs de fonds) parmi lesquels celui qui a le plus craché au bassinet était le Fonds monétaire international qui avait d’abord mis à la disposition du Sénégal la totalité de ses droits de tirage spéciaux (Dts) avant de lui accorder des financements supplémentaires. C’est donc peu dire que, sur les rives du Potomac, on tenait beaucoup à ce que le rapport sur l’utilisation des ressources de ce fonds soit rendu public. C’était demander au gouvernement, dont plusieurs membres ont été épinglés par les vérificateurs de la Cour des comptes, de se tirer une balle dans le pied. Après avoir renâclé, et devant la détermination du FMI à ne débloquer le blé qu’après satisfaction de ses exigences, l’Etat, qui ne pouvait supporter le bras de fer avec la puissante institution de Bretton Woods, a cédé sur les deux tableaux. En effet, le « Témoin » est en mesure d’affirmer que c’est le ministère des Finances lui-même qui a presque supplié la Cour des comptes de mettre en ligne son rapport sur l’argent du Covid. Eh oui ! Un rapport qui, on l’a vu, a fait l’effet d’une bombe et dont les conséquences de la déflagration se font sentir encore. Comme quoi,si le Gouvernement feint d’avoir été surpris de la publication de ce rapport de la Cour des comptes, c’est qu’il nous prend pour des caves !