LE SENEGAL S’OUVRE AUX INVESTISSEURS FRANÇAIS
Bpifrance (La banque publique d'investissement de France) a organisé hier à Dakar la 4ème édition de l'événement “Inspire & Connect”. à portée régionale sur l’Afrique de l’ouest, cette rencontre est dédiée au renforcement des relations franco-afrcaines

Bpifrance (La banque publique d'investissement de France) a organisé hier à Dakar la 4ème édition de l'événement “Inspire & Connect”. à portée régionale sur l’Afrique de l’ouest, cette rencontre est dédiée au renforcement des relations d’affaires franco-africaines et intra-africaines. venu assister à la rencontre, le ministre de l’industrie et du Commerce a indiqué que le Sénégal a besoin de la France dans le processus de redressement de son économie.
Plus de 1 000 entrepreneurs, investisseurs, décideurs économiques et hauts représentants institutionnels d’Afrique et de France, étaient attendus hier à l’évènement de Bpifrance à Dakar. Une délégation de 15 entreprises françaises à haut potentiel a été également présente à la rencontre. En marge des panels, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, venu représenter le gouvernement, a été interpellé sur le rôle que pourrait jouer la France dans le redressement de l’économie sénégalaise. Il a ainsi rétorqué que le nouveau régime a une conception propre du redressement qui, à l’en croire, ne signifie pas seulement arriver à des équilibres budgétaires ou à des questions de réduction de l’inflation.“Pour nous, il faut investir. Et la meilleure façon de créer de la valeur en économie, c’est l’investissement et la consommation. Et nous voulons appuyer sur ce levier. C’est là où d’ailleurs on a besoin de la France”, a déclaré Monsieur Diop. Parce que, renchérit-il, il faut investir des milliards d’euros dans les industries, l’agriculture, l’agrobusiness, le digital. Un discours qui va à l’encontre de ceux prêtés au nouveau régime et qui a tendance à faire croire qu’il est anti-français. Toujours, selon Serigne Guèye Diop, l’autre redressement commence par la moralisation de la vie publique. “Nous avons commencé certaines mesures d’interpellation. Nous voulons montrer que si le Sénégal veut se développer, il faut qu’il se mette au niveau mondial en termes de moralité des autorités publiques. Nous voulons lutter farouchement contre la corruption parce qu’aucun pays au monde ne s’est développé avec la corruption”, a-t-il laissé entendre.
Auparavant, le ministre de l’Industrie et du commerce avait soutenu que Bpifrance est arrivé au Sénégal au moment où le pays est en train de se projeter dans le futur avec ses ressources pétrolières et gazières et une approche du développement basée sur l’industrie et la transformation économique.
Pour Serigne Guèye Diop, beaucoup de plans de développement ont été développés par le passé sans que cela ne marche. Parce que tout simplement, souligne-til, ils n’ont pas été inspirés pour développer les bases de l’industrie.” Avec le pétrole et le gaz, nous pouvons produire de l’urée qui peut servir à développer l’agriculture et l’agroalimentaire. Donc, c’est cette approche intégrée que voulons avoir”, a-t-il affirmé.
Serigne Guèye Diop d’ajouter que le Sénégal va rompre catégoriquement avec la tradition consistant à exporter les matières premières (le maïs, l’arachide, le mil,...). Il demande dans la foulée les entreprises françaises expertes de l’agroalimentaire à venir investir dans ce domaine. “Dans un produit fini, la part de la matière première représente à peine 10 à 20%. C’est cette valeur ajoutée que nous voulons capter ici avec les entreprises françaises”, a fait savoir Monsieur Diop. Le ministre a aussi évoqué l’importance du secteur manufacturier en soutenant que le Sénégal ne doit plus continuer à importer des tissus, des véhicules, des médicaments alors qu’on sait que ce sont des technologies. Il a ainsi lancé un appel à toutes les entreprises françaises et européennes via Bpifrance à venir investir dans ce secteur parce que le Sénégal va offrir des facilités dans ce domaine. Non sans vanter les atouts du Sénégal en faisant allusion aux différentes sources d’énergie disponibles (solaire, pétrole et gaz), au “gaz to industrie” à la paix et la stabilité du pays, et aux réformes en vue pour encourager l’investissement.
CHRISTINE FAGES: “LES ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE LA FRANCE ET LE SENEGAL ONT PROGRESSE DE 10%, ET LES INVESTISSEMENTS DIRECTS DE 15%”
Prenant la parole, l’ambassadrice de France au Sénégal et en Gambie s’est réjouie de l’approche française axée sur la coindustrialisation, le travailler-ensemble, et le produire-local. Selon Christine Fages, la croissance des relations économiques bilatérales est soutenue. “Les échanges commerciaux entre la France et le Sénégal ont progressé de 10%, et les investissements directs de 15%. Cette évolution confirme la pertinence d’un partenariat fondé sur la co-industrialisation”, a-t-elle précisé.
Non sans dire que la famille européenne est le premier client et le premier investisseur du Sénégal. Présent à Dakar, Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, a mis en avant l’avantage stratégique que représente la langue française dans les échanges commerciaux : « La langue est un trésor pour faire du business. Elle permet d’instaurer la confiance, de construire plus vite. » Bpifrance, a-t-il affirmé, accompagne activement les entrepreneurs français souhaitant s’implanter sur le continent, avec une attention particulière portée aux besoins locaux et à l’implication de la diaspora.