LE SPEBTPS INTERPELLE L’ETAT
Le Syndicat professionnel des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics du Sénégal (SPEBTPS) exhorte l’État à engager des réformes structurelles pour lever les entraves à la croissance des entreprises du secteur.

Le Syndicat professionnel des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics du Sénégal (SPEBTPS) exhorte l’État à engager des réformes structurelles pour lever les entraves à la croissance des entreprises du secteur. Parmi les mesures prioritaires figurent l’apurement de la dette intérieure et la facilitation de l’accès aux marchés publics.
À l’occasion de l’inauguration à Dakar hier, mardi 25 février 2025, de son nouveau siège baptisé en hommage à Aliou Ardo Sow, fondateur de la Compagnie sahélienne d’entreprises (CSE), le président du SPEBTPS, Oumar Ndir, a mis en lumière les défis majeurs auxquels est confronté le secteur du BTP. Il a notamment souligné le poids de la dette intérieure, les difficultés d’accès aux marchés publics, l’insuffisance de l’accompagnement des entreprises et le déficit en transfert de technologies. Il a insisté sur la nécessité d’un environnement favorable, d’un dialogue constructif et d’actions concrètes afin de permettre aux entreprises du BTP de jouer pleinement leur rôle dans le développement du pays.
Le président du SPEBTPS a alerté sur les retards de paiement qui asphyxient la trésorerie des entreprises du secteur. Cette situation compromet leur capacité d’investissement, freine l’embauche et fragilise l’ensemble de l’écosystème économique qui en dépend.
Il a également dénoncé les difficultés d’accès aux marchés publics, qualifiant le processus de complexe et opaque pour de nombreuses entreprises locales. Il plaide ainsi pour une réforme des procédures d’attribution, visant à rendre les appels d’offres plus transparents et accessibles, tout en appliquant rigoureusement les clauses de préférence nationale pour renforcer la compétitivité du secteur privé sénégalais.
Un appel à un soutien accru et à la modernisation du secteur Oumar Ndir a exhorté par suite les pouvoirs publics à mettre en place des politiques ambitieuses de transfert de technologies, afin de renforcer les capacités des entreprises locales et de leur permettre de mener à bien des projets de plus en plus complexes.
Cet appel a été appuyé par Baidy Agne, président du Conseil national du patronat (CNP), qui a relevé l’aggravation de la dette intérieure depuis 2023, ainsi que les difficultés croissantes des entreprises à honorer leurs engagements bancaires, fiscaux et sociaux, en raison de l’insuffisance de liquidités.
L’ÉTAT À L’ÉCOUTE DES PRÉOCCUPATIONS DU SECTEUR
Présidant la cérémonie, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Yankhoba Diémé, a assuré avoir pris bonne note des doléances exprimées par les entrepreneurs du BTP. « J’ai entendu des termes forts : paiement de la dette intérieure, préférence nationale, contenu local, souveraineté économique. Je peux affirmer, sans promettre une réponse immédiate, que ces préoccupations ont bien été enregistrées. » Il a souligné l’importance d’un partenariat équilibré entre l’État et le secteur privé pour relever ces défis, ajoutant que « lorsque le BTP est en bonne santé, c’est tout le pays qui rayonne ». Il a ainsi reconnu la nécessité, pour l’État, de consentir des efforts significatifs en vue de régler la dette intérieure, condition essentielle à la relance du secteur.
Cette rencontre constitue une étape clé vers un dialogue approfondi entre les acteurs du BTP et les autorités, avec l’espoir de voir émerger des réformes concrètes en faveur d’un secteur stratégique pour le développement économique du Sénégal.