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L’ECO, UN COUP GAGNANT POUR LA CEDEAO

Fin de 75 ans de domination monétaire de la France

Abdou Karim DIARRA  |   Publication 24/12/2019

Changement « cosmétique ». « Mort déguisée ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’acte de décès de la monnaie commune aux huit pays de l’UEMOA — ceux d’Afrique centrale et les Comores ne sont pas concernés pour le moment — n’a pas convaincu grand-monde quant à la disparition effective de cette monnaie « coloniale ». Toutefois, force est de reconnaître que les prétendus spécialistes en économie ont été plus dans la réaction, voire la critique, émotionnelle que dans l’analyse scientifique d’une décision — l’avènement de l’ECO — qui fait disparaître près de 75 ans de servitude monétaire imposée par la France à l’Afrique de l’Ouest. A ce niveau, il y a à magnifier la décision historique annoncée ce samedi 21 décembre à Abidjan par les présidents français et ivoirien, Emmanuel Macron et Alassane Dramane Ouattara. Un vrai coup gagnant pour la CEDEAO.

Le Franc CFA est mort, vive l’Eco ! Le symbole est fort car, jusqu’ici, il n’était guère pensable, ni envisageable une seule minute, que le « Franc des colonies françaises d’Afrique » FCFA mis en place depuis 1945 par le colonisateur français pour exploiter les ressources des pays de l’Afrique de l’Ouest sous sa tutelle, puisse disparaître de la circulation. Ou même mieux, mourir.

Malgré le changement d’intitulé dans les années 1960 avec le terme « Franc de la Communauté financière africaine » remplaçant celui des colonies françaises d’Afrique, les huit pays de l’Uemoa (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) continuaient de confier leur politique monétaire à l’ancienne puissance coloniale puisqu’ils plaçaient la moitié de leurs réserves de change dans un compte spécial du Trésor français. Des montants astronomiques puisque rien que pour la zone Uemoa, ces réserves étaient estimées à plus de 5000 millions dollars. Une obligation (de déposer ces réserves en France) jugée honteuse voire humiliante par de nombreux Africains. Et dénoncée avec véhémence par les détracteurs du CFA ainsi que par l’ancien président de la République du Sénégal, Me Abdoulaye Wade qui avait demandé le rapatriement de ces fonds pour financer les activités de développement de la zone Uemoa. Il n’a jamais obtenu gain de cause. L’autre tare dénoncée vigoureusement par les anti-Cfa fut la présence de représentants de la France dans les organes de gestion des instances de gouvernance de l’Union monétaire ouest-africaine.

A Abidjan, ce samedi 21 décembre, avec la mort décrétée du franc CFA, l’Afrique de l’Ouest francophone a désormais en mains son propre destin économique et monétaire. Outre le changement symbolique de nom avec l’avènement de l’Eco, la disparition du CFA symbole fort de la perpétuation du système néocolonial dans nos Etats, la fin du dépôt obligatoire des réserves de change en France et le retrait de ce dernier pays des instances de gouvernance de l’UMOA doivent être salués fortement. « L’ECO n’est que le CFA. Il n’y a rien d’autre » précise d’emblée le Dr Cheikh Ahmadou Bamba Diagne, directeur scientifique du Laboratoire de recherches économique et monétaire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Toutefois, le chercheur estime que ce changement historique est une très bonne chose. « Depuis hier (Ndlr dimanche), j’ai entendu des soi-disant spécialistes économiques dire beaucoup d’inepties. J’ai beaucoup ri sous cape parce que ces gens n’ont rien compris.

Toutes les banques centrales du monde cherchent ce que nous avons au sein de l’Uemoa. A savoir une maitrise de l’inflation et la croissance économique. Or nous avons tout cela » souligne notre interlocuteur. Le Dr en économie prend en compte deux paramètres pour apprécier la nouvelle situation. Le premier aspect selon lui, lorsqu’on change de monnaie en allant du CFA à l’ECO, c’est de faire table rase de tout ce qui existait auparavant avec les inconvénients et les avantages. Si on procédait de la sorte, indique-t-il, il y aurait plus d’inconvénients que d’avantages.

Le second aspect, c’est de bénéficier de l’existant pour bâtir nos propres paradigmes. « La bonne démarche, c’était de travailler sur l’existant. La zone Cedeao, c’est 15 pays dont les 8 de l’Uemoa ont une seule monnaie. Ce qu’on demande à une banque centrale, c’est de maîtriser l’inflation et d’avoir la croissance économique. Nous avons cela au sein de l’Uemoa. C’est d’ailleurs ce que cherchent le Nigéria, qui connaît une inflation de 23 %, et le Ghana. Alors pourquoi ne pas commencer avec la zone CFA ? Donc, il n’est pas besoin de faire table rase puisqu’il y a un existant incarné par les pays de l’Uemoa. C’est la meilleure démarche ».

Le Dr Idrissa Yaya Diandy, enseignant à la Faculté des Sciences d’économie et de gestion (FASEG) de l’Université de Dakar partage les mêmes vues que le Dr Diagne. « Dire que rien n’a changé, c’est trop dire » estime-t-il. Selon lui, il y a fondamentalement une chance pour la création d’une monnaie unique de la Cedeao avec ce qui s’est passé ce samedi à Abidjan. « Depuis près de 75 ans, le système FCFA n’a pas évolué. L’accord obtenu par le président Ouattara ce samedi à Abidjan, c’est une bonne chose puisque c’est une évolution importante. La fin du dépôt des réserves de change en France, le retrait de la France des instances de gouvernance de l’Umoa sont synonymes en partie de la fin de l’ingérence de l’ancienne puissance colonisatrice sur la zone. Même s’il reste encore à apprécier les tenants et les aboutissants de l’accord d’Abidjan, je commence à croire à la possibilité de la création d’une monnaie unique pour la Cedeao » confie le Dr Diandy.

« L’ECO est une réponse politique à une exigence citoyenne. Il raisonne comme une réconciliation entre les gouvernants et les différentes sociétés civiles des activistes et des économistes engagés. Par conséquent, nous devons regarder les choses avec beaucoup plus d’optimisme et d’esprit de contribution. Nous devons faire confiance à nos brillants frères banquiers centraux et hauts fonctionnaires des ministères des Finances pour réaliser dans les meilleures conditions cette réforme. On ne les entend pas souvent, heureusement, ces banquiers centraux et ces hauts fonctionnaires mais ils nous écoutent en permanence et entendent les ÉCHOS de nos tiraillements sur le CFA » souligne pour sa part l’économiste Ousmane Biram Sané sur sa page Facebook ;

La France, garante de l’ECO, une bonne chose

La France continuera de conserver son rôle de garant financier pour les huit pays de l’Uemoa. « Si la Bceao fait face à un manque de disponibilités pour couvrir ses engagements en devises, elle pourra se procurer les euros nécessaires auprès de la France. Cette garantie prendra la forme d’une ligne de crédit » a expliqué Emmanuel Macron samedi dans la capitale économique ivoirienne. « Avec le maintien de cette garantie, en attendant l’ECO, nous voulons éviter la spéculation et la fuite des capitaux » a justifié Alassane Ouattara. Qui a reçu une volée de critiques de la part des détracteurs du CFA. Parce qu’une telle garantie, estiment ces derniers, serait une continuité de l’asservissement de la zone à la France. Des critiques « infondées » selon le Dr Cheikh Ahmadou Bamba Diagne. Le directeur scientifique du Laboratoire de recherches économiques et monétaires de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pense qu’une telle précaution permet de continuer à garantir la stabilité monétaire et économique de la sous-région. « Si on perd cette stabilité, la zone va se retrouver avec une monnaie flottante et des taux d’inflation en hausse. Regardez le cas du Nigéria qui est à un taux d’inflation de 23 % ! Toute banque centrale recherche cette stabilité » insiste le Dr Diagne. « C’est un bon compromis, cette garantie de la France puisque nous n’avons jamais eu une monnaie flottante. La réflexion devra être menée sur l’instauration d’un système flexible ou semi-flexible adossé à un panier de devises comme le dollar, le yen, l’euro pour exposer le moins possible nos économies aux fluctuations du marché » ajoute le Dr Idrissa Yaya Diandy de la FASEG de Dakar.

Vers une monnaie unique de la CEDEAO

Désormais, la Cedeao a tous les atouts en mains pour mettre en place une monnaie unique commune aux 15 pays de la zone. « Nos dirigeants ont désormais une certaine liberté pour la création d’une monnaie unique s’ils ont le courage politique de continuer de réformer la politique économique en cours » selon l’enseignant à la FASEG. Le Dr Cheikh Ahmadou Bamba Diagne trace la voie. « Avec l’existant incarné par l’UEMOA, la plateforme pourrait désormais être ouverte aux 7 autres pays de la CEDEAO. Le seul problème se situe au niveau du Nigéria qui applique la planche à billets. A chaque fois que ce géant de l’Afrique de l’Ouest a besoin d’argent, il produit une quantité d’argent qui n’a rien à voir avec le dynamisme de son économie. Cette situation a engendré un taux d’inflation de 23 % dans ce pays. Maintenant, on pourrait mettre en place une stratégie de convergence, la tutelle française ayant disparu, pour que d’année en année chacun des 7 autres pays puisse rejoindre l’ECO » indique le Dr Diagne. A l’en croire, les anti-Cfa font un mauvais procès à Alassane Ouattara. « Si le président ivoirien a été mandaté pour parler au nom de ses pairs, c’est parce que ces derniers savent qu’il est un homme du sérail. Le président Ouattara peut bien parler au nom des 80 millions d’habitants de la CEDEAO puisqu’il a intégré la Bceao en 1967 avant d’en devenir le gouverneur en 1994. C’est lui qui a piloté la dévaluation du CFA en 1994, puis lancé toutes les réformes politiques. Il a commencé à travailler à la Bceao quand Macky Sall avait trois ans. Par conséquent, c’est lui faire un mauvais procès par rapport à la conduite d’un dossier qui lance un processus que de le critiquer de la sorte. Laissons ce processus se dérouler puisque, même s’agissant des réserves de la zone placées à la Banque de France, il y a eu beaucoup de mensonges et de contre-vérités de la part des détracteurs du CFA. Parce que même si ces devises sont rapatriées, elles ne serviront pas à grand-chose puisque leur rôle se limite à garantir nos exportations. Elles ne peuvent être utilisées sur place, sinon être placées dans d’autres banques centrales du monde » conclut le Dr Diagne.

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