VIDEOL’ECONOMIE TRAVERSE ACTUELLEMENT UNE PERIODE D’INCERTITUDE
Invité de l’émission Objection sur la radio Sud FM, Youga Sow, Ex-Pca de la Sococim par ailleurs Directeur général du cabinet de stratégie d’affaires Advise Africa, plaide pour une action rapide de l’État afin de relancer l’économie.

Selon l’ancien président du conseil d’administration de la SOCOCIM, l’économie sénégalaise est dans une période d’incertitude. Invité de l’émission Objection sur la radio Sud FM hier, dimanche 6 juillet, Youga Sow, par ailleurs Directeur général du cabinet de stratégie d’affaires Advise Africa, plaide pour une action rapide de l’État afin de relancer l’économie.
L ’ancien président du conseil d’administration de la SOCOCIM, Youga Sow, dresse un tableau peu reluisant de la situation actuelle de l’économie sénégalaise. Invité de l’émission Objection sur la radio Sud FM hier, dimanche 6 juillet, l’ingénieur géologue diplômé de l’Institut des Sciences de la Terre (IST) de Dakar en 1996 et titulaire d’un MBA en management stratégique (2006), est monté au créneau pour alerter : « L’économie sénégalaise traverse actuellement une période d’incertitude. » Face à notre confrère Baye Oumar Guèye, Youga Sow a expliqué que ces difficultés se traduisent notamment par l’absence de commandes publiques depuis l’arrivée du nouveau régime, qui n’a pas encore lancé de grands travaux. Il a également pointé du doigt les difficultés des entreprises à recouvrer les arriérés de paiement dus par l’État, ainsi que la réduction des entreprises nationales à un rôle de simples sous-traitants pour des sociétés étrangères.
« Notre économie traverse une période d'incertitude. Cette situation est aujourd’hui clairement perçue dans les milieux économiques, mais également au sein de l’administration publique, en raison d’un sentiment généralisé de ralentissement », a martelé Youga Sow qui appelle à une grande prudence dans l’interprétation des indicateurs macroéconomiques faisant état d’une croissance à deux chiffres. « Lorsqu’on nous dit que le taux de croissance du PIB au premier trimestre de 2025 est de 12,10 % par rapport à la même période de l’année précédente, on pourrait être tenté de s’enthousiasmer : une croissance à deux chiffres ? », s’est-il interrogé, avant d’alerter : « Il faut se méfier de ces indicateurs. Ce ne sont que des chiffres mis en avant, mais l’économie, c’est bien plus que cela. C’est la production, la distribution, le pouvoir d’achat, et la capacité à générer de la valeur ajoutée dans le pays. »
Poursuivant son analyse, l’invité de Sud FM plaide pour une action rapide de l’État afin de relancer l’économie en déclarant : « Il est temps d’agir ! Si les autorités donnent le ton et tracent la voie, il n’est pas admissible que les autres acteurs restent en retrait. Ce ne sont pas les autorités qui vont, à elles seules, dynamiser l’économie par les investissements, mais elles doivent au moins créer les conditions favorables, notamment sur le plan fiscal. Car, les acteurs économiques ressentent une forte pression fiscale et une absence de lisibilité. Dès lors que l’État prend ces questions à bras-le-corps et clarifie l’horizon, cela peut redonner confiance et relancer la machine économique. »
YOUGASOW SUR LEVOYAGEDUPREMIER MINISTRE ENCHINE « On ne peut pas dire que le président ne voyage pas, que le Premier ministre n’a pas de réseau, et en même temps, lui reprocher de se déplacer pour défendre les intérêts de notre pays »
Par ailleurs, interpellé surla récente tournée du Premier ministre Ousmane Sonko en Chine, Youga Sow n’a pas mâché ses mots. Estimant que ce déplacement s’inscrit dans une dynamique tout à fait normale, il déclare : « On ne peut pas dire que le président ne voyage pas, que le Premier ministre n’a pas de réseau, etc., et en même temps lui reprocher de se déplacer pour défendre les intérêts de notre pays. » Par ailleurs, estimant que « nos autorités doivent se rendre partout où elles pensent pouvoir trouver des partenaires qui nous respectent et avec qui nous pouvons faire des affaires », l’actuel Directeur général du cabinet de stratégie d’affaires Advise Africa a toutefois prôné la vigilance. « Si, à l’issue de ces déplacements, il y a des projets, des investissements, il convient toutefois de rester vigilant. Il faudrait que nous puissions tirer les leçons du passé. Et là, où j’attire l’attention, c’est sur le risque de se retrouver dans une posture de demandeurs au point d’oublier de défendre les intérêts de nos entreprises », a-t-il averti, avant de lancer : « Si la Chine investit 100 milliards au Sénégal, sous quelle forme ? Il faudrait désormais que nous puissions inclure des clauses de préférence pour nos entreprises nationales, afin qu’aucune entreprise ne puisse avoir une filiale au Sénégal sans qu’il n’y ait au moins 40 à 50 % de capitaux sénégalais. Comme cela se fait, par exemple, au Maroc»