L’ECONOMISTE MOR GASSAMA EN PHASE AVEC LA BANQUE MONDIALE
D’après les prévisions de la Banque mondiale, la croissance économique du Sénégal se situerait à 9,9% en 2024. Un rebond en rapport avec « les toutes premières retombées de l’exploitation pétrolière et gazière ».

La croissance économique du Sénégal est projetée à 9,9% en 2024 en perspective des retombées pétrolières et gazières contre une pauvreté ambiante de 54%. Pour avoir un impact significatif, il est préconisé un assainissement budgétaire et un bon ciblage des ménages pauvres et ou vulnérables.
D’après les prévisions de la Banque mondiale, la croissance économique du Sénégal se situerait à 9,9% en 2024. Un rebond en rapport avec « les toutes premières retombées de l’exploitation pétrolière et gazière ». Une exploitation qui démarre au dernier trimestre de l’année 2023 pour monter en puissance progressivement en 2024.
Toutefois, l’économiste et enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Mor Gassama, a tenu à rappeler que l’institution de Bretton Woods (Banque mondiale) préconise « l’assainissement budgétaire qui devrait permettre de diminuer une part importante de l’encours de la dette ». Ce taux d’endettement dépasse largement le seuil communautaire fixé à 70% contre plus de 75%. Mais, vite, il précise qu’en termes d’endettement global, ce taux reste « modéré ». Aujourd’hui, il est important de bien assainir les finances publiques pour avoir une marge de manœuvre en cas d’éventuels chocs. Face à certaines crises, l’économiste admet qu’on n’est pas tenu d’être « un bon élève » mais de « trouver des palliatifs aux difficultés ».
Malgré ces progressions de croissance, il est constatable que les ménages sont en difficulté. Mais, avec une croissance projetée à près de deux chiffres (9,9%) en 2024, « l’inflation à 9,7% de 2022 a fortement esseulé les ménages ». A l’en croire, « cette inflation a durement éprouvé les ménages pauvres et vulnérables ».
En réponse à cette forte inflation, « le gouvernement avait fait d’énormes efforts pour soutenir et limiter les dégâts ». Mais, « malheureusement, cette subvention n’était pas ciblée. En conséquence, le gouvernement était passé à côté », a-t-il dit. Pour s’en convaincre, il met en exergue les subventions à l’énergie d’un montant de « 750 milliards » dont la majorité a été captée par les plus aisés (nantis). Et les plus pauvres que de « 20% seulement de ce montant, soit 250 milliards de FCFA », s’en désole l’enseignant-chercheur.
Pour le professeur Mor Gassama, le gouvernement aurait dû faire comme la France en envoyant directement des chèques aux ayants-droit (les ménages pauvres et ou vulnérables).